Arbois (39600)

La communauté des Ursulines s'installe à Arbois en 1617. Reconstruction d'une église plus vaste entre 1764 et 1768, sur les plans de l'architecte Jean-Charles Colombot. Le couvent des 17e et 18e siècles, vendu comme bien national à la Révolution, est acquis en 1802 par la municipalité qui effectue des travaux d'aménagement pour y installer la maison commune et le tribunal (aménagement des deux escaliers en 1865).

En 1814, le général et baron d'Empire Delort acquiert une demeure du 18e siècle dans le faubourd nord-est. Il embellit le corps de logis, ajouta aux communs et développa le parc. Un premier portail d'accès porte les armes du général. Le corps de logis rectangulaire possède une tour d'escalier couverte en terrasse sur sa façade postérieure. Un cellier voûté occupe une partie du rez-de-chaussée. Le grand salon conserve des éléments de son décor. A l'étage, les chambres conservent leur décor et leur parquet de marqueterie.

Construction de la demeure peu avant la Révolution, comportant un bâtiment le long du ruisseau et un bâtiment perpendiculaire. Organisation du parc et aménagement du ruisseau réalisés pendant la première moitié du 19e siècle.

Afin de commémorer ses habitants morts pour la France, la ville d'Arbois décide d'ériger un monument sur la route nationale de Lyon à Strasbourg, dans le prolongement de la rue de l'Hôtel de ville. Elle confie le projet à un architecte arboisien, André Papillard (1880-1964). Formé à l'École des beaux-arts de Paris dans les ateliers de Defrasse et Scellier de Gisors, l'architecte fait l'essentiel de sa carrière à Clermont comme architecte des PTT et de la ville. Son style, entre l'éclectisme et l'Art déco, se retrouve dans le monument d'Arbois pour lequel il choisit le motif de l'entrée du temple antique.

Le monument, mesurant 8 m de hauteur, se compose d'un mur pyramidal précédé de deux colonnes protodoriques cannelées portant un fronton. Sur le tout est posé un catafalque recouvert d'un drapeau sculptés dans la même pierre de couleur jaune provenant de la carrière de Montesserin. Entre les colonnes, sous le fronton, se trouve une plaque de marbre bleu sur laquelle sont inscrits les 137 noms des arboisiens morts pour la France. Les colonnes sont surmontées de deux médaillons de bronze d'après des modèles de Jules Viennet (1851- après 1924), peintre et sculpteur arboisien, professeur de dessin à l'Ecole des beaux-arts de Clermont. Ils représentent un personnage voilé à gauche avec le clocher de l'église Saint-Just d'Arbois en arrière plan et un personnage casqué à droite entouré de lauriers : allégories d'Arbois et de la France. Un emmarchement de 5 marches dont l'accès est signalé par deux vases en pierre, permet d'accéder au monument. Une balustrade aujourd'hui disparue fermait l'ensemble. À l'arrière du monument, sur les dessins de l'architecte, René Bouveret, horticulteur à Arbois, avait planté des essences permettant d'accentuer la monumentalité de l'ensemble tout en rappelant le caractère funéraire des lieux (wellingtonia, ampelopsis, ifs communs, cyprès borealis, seringas, aristoloches, pensées, gnaphaliums, cinéraires, anthémis, capucines, cosmos). Une partie de ces spécimens a été aujourd'hui coupée ou remplacée.