Argelès-sur-Mer (66700)

Eglise de style roman, consacrée en 1164. La mention la plus ancienne remonte à 981, avec un diplôme de Lothaire confirmant la donation de cet alleu à l'abbaye bénédictine de Saint-Génis-des-Fontaines qui le conserva jusqu'à la Révolution, période à laquelle il fut vendu comme bien national. L'église est sensiblement orientée, à nef unique et choeur semi-circulaire légèrement plus étroit que la nef. Le mur pignon occidental est chargé d'un clocher-arcade composé de trois piliers rectangulaires. Les deux arcades, probablement plein cintre, ont disparu. La porte s'ouvre sur la façade sud. Elle se compose d'un linteau en batière, d'un tympan en demi-lune et d'une voussure à trois rouleaux correspondants aux ressauts des piédroits. Le chevet est orné d'un rang d'arcatures lombardes sur modillons, d'un rang de dents d'engrenage et d'une corniche à gorge. Près du chevet, la toiture conserve quelques vestiges d'un ancien mur-clocher. A l'intérieur, la nef est couverte d'un berceau continu légèrement brisé. Les trois premières assises de la voûte sont en granit appareillé tandis que le reste est, apparemment, en schiste. Deux banquettes superposées courent le long des murs gouttereaux et du mur de fond. Le choeur est couvert d'un cul de four.

Enceinte rectangulaire dépourvue de tours, environnée de fossés sur trois côtés et, anciennement d'un marécage sur le quatrième. De cette enceinte subsiste tout le mur nord en élévation (hormis le crénelage), l'amorce du mur oriental et du mur occidental. Le donjon se dresse vers le centre de l'enceinte. Il comporte, au rez-de-chaussée, une grande salle voûtée en berceau lisse ; au premier, une salle qui était couverte d'un plafond de bois disparu ; une autre au deuxième étage. La salle du premier communiquait directement avec l'extérieur par une porte à linteau de marbre blanc, qu'une passerelle volante permettait de couper de l'escalier extérieur. Deux grandes niches en plein cintre pratiquées dans les murs sud et nord servaient d'armoires murales. Sur la face nord du donjon, près de l'angle ouest, était, dès l'origine, greffée une tourelle demi-ronde, enfermant un escalier à vis aujourd'hui détruit, qui donnait accès aux salles du premier et second étages et paraît avoir communiqué par une courtine détruite avec des bâtiments d'habitation dont les ruines sont encore visibles. Dans l'épaisseur du mur nord du donjon, un petit escalier menait à la plateforme du troisième étage.

La première mention connue de l'église remonte à 1286. Mangré cette mention tardive, il s'agit en fait d'un édifice plus ancien (chevet au plan outrepassé). La nef, probablement charpentée à l'origine, a été remaniée et voûtée en 11e siècle. Au 17e ou 18e siècle, l'édifice fut agrandi vers l'ouest. Il est orienté, à nef unique. L'ensemble est construit en moellons éclatés au marteau. Quelques assises en opus spicatum sont visibles sur les murs gouttereaux de la partie du 11e siècle. Le portail occidental, composé de trois blocs de granit, a pu appartenir à l'ancienne église avant d'être remonté sur la façade du 18e siècle.

Construction du 14e siècle caractéristique de l'architecture gothique méridionale propagée par les ordres mendiants. Edifice à large nef unique bordée de chapelles latérales couvertes de voûtes sur croisée d'ogives. Au 17e siècle, l'effondrement des voûtes du choeur entraîna d'importants travaux, notamment l'édification d'un nouveau sanctuaire à l'ouest et la construction d'une nouvelle façade à l'est. Le voûtement du chevet porte la date 1780. Au 19e siècle, l'architecte Vignol est chargé du voûtement de la nef, en remplacement de la charpente. L'édifice est construit en galets de rivière pour le gros oeuvre et en granit appareillé pour les murs boutants qui séparent les chapelles, les chaines d'angle et la façade principale. Le clocher du 14e siècle s'inscrit dans la tradition des hautes tours romanes catalanes.

La première mention de "Fluvium Tacitum" remonte à 823. Le château se compose de deux ensembles : l'église, le donjon, la tour de guet ; l'enceinte avec ses tours. L'église faisait corps avec le château primitif. Elle présente un plan à deux nefs égales et une abside unique. Les deux nefs sont couvertes par une seule voûte en berceau surbaissé et séparées par un mur percé de trois arcs légèrement outrepassés. Deux chapelles furent rajoutées au 14e siècle contre le choeur. Au 16e siècle, construction sur deux travées d'une tribune bâtie sur croisée d'ogives. La porte primitive s'ouvre au sud. A l'intérieur, les impostes des piliers et les chapiteaux des pilastres sont scuptés de motifs romans. L'église est flanquée, au sud, d'un haut bâtiment carré dit "donjon", appareillé en galets de rivière disposés en arête de poisson. Le rez-de-chaussée est occupé par une grande salle voûtée à croisées d'ogives. A l'ouest du donjon, entre la tour de guet et l'église, se trouvent les restes d'un bâtiment. De l'enceinte extérieure subsiste un élément au sud. La première enceinte intérieure a conservé la majeure partie de ses courtines percées d'archères. Trois tours d'enceinte (sur les cinq primitives) ont été détruites.