rue de la Chapelle
Siècle : 21e siècle
Description
Livré en 2019, la boulangerie-halle d’Avricourt figure parmi les œuvres significatives du trio qui constitue aujourd’hui GENS : Guillaume Eckly, Barbara Fischer et Mathias Roustand. En 2009, le collectif comptait également Jean-Baptiste Friot et Sylvain Parent. Ils s’étaient alors fait remarqué dans le cadre du concours national REHA-PUCA avec un projet de réhabilitation lourde de 168 logements sociaux à Tourcoing (59). En 2012, le même collectif est lauréat des AJAP 2012 (Albums des jeunes architectes et paysagistes), une récompense décernée par le ministère de la Culture à des professionnels de moins de 35 ans au regard de leur talent prometteur. Guillaume Eckly (né en 1979) est architecte, diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne en 2002 après avoir débuté ses études à l’école d’architecture de Nancy et fait un échange Erasmus à Oulu en Finlande. Barbara Fischer (née en 1980) est architecte diplômée de l’école d’architecture de Nancy en 2007 et a fait un échange Erasmus à Valladolid en Espagne. Mathias Roustang (né en 1977) est également architecte diplômé de l’école d’architecture de Nancy en 2004 et son diplôme a reçu le Grand prix de l’Académie Stanislas. Associés depuis 2009, ils fondent la SARL GENS en 2019. Habitués des concours d’architecture, ils ont notamment réalisé le musée du sel à Haraucourt (2008-2011), le mobilier d’accueil du centre des congrès de Nancy, également label ACR (2013-2014), des logements à Velle-sur-Moselle (2013-2016) qui leurs ont valu d’être présentés au pavillon français de la Biennale de Venise en 2016. En 2019, ils livrent le funérarium Battavoine à Thionville (2016-2019) et terminent actuellement une médiathèque à Velaines dans la Meuse. Les œuvres de GENS sont régulièrement publiées dans les revues spécialisées et une exposition monographique leur a été consacrée en 2017 dans la Cité radieuse de Le Corbusier à Briey. Parallèlement, chacun des membres du trio développe, des activités plus ou moins intenses d’enseignement, Fischer étant notamment enseignante associée à l’ENSA de Nancy. Avec la boulangerie – halle d’Avricourt, GENS poursuit et perfectionne une œuvre en quête de dépouillement, aux prises avec la « banalité du quotidien », guidée par une forme d’économie de l’esthétique. Ils le disent : « Les idées coûtent cher. Nous cherchons à avoir le moins d’idées possible. » En effet, pour ces architectes, qui citent volontiers la démarche analogue de l’illustratrice Marion Fayolle, l’économie de l’esthétique permet de tendre vers le générique comme un objectif culturel : celui d’une architecture dé-remplie, inclusive, ouvrant un espace d’échanges et d’émotions. Chacun est libre de s’y projeter sans pour autant être dans un espace surdéterminé de préméditations trop visibles et suspectes. « Faire une architecture générique, ou complètement dé-remplie, tout le monde pratique cela et il y a un moment où plus rien ne se passe, expliquent-ils. Ce qui nous intéresse, c’est cette crête. Trouver la manière de radicaliser l’opération. Il faut que ce soit lisible culturellement et que ce soit aussi nettoyé qu’efficace. Que l’effet arrive de lui-même. » (Diez, 2023) A ce stade aucune œuvre de ces lauréats des AJAP n’a reçu le label ACR. Le propriétaire (commune), tout comme le locataire (boulangerie) se disent pleinement satisfaits de l’équipement réalisé. La salle haute (le hangar) est un espace en réserve d’affectation. En revanche, un cabinet médical va bientôt s’installer dans les deux travées libres restantes du rez-de-chaussée.