Bagnoles de l'Orne Normandie (61140)

L'Exposition Universelle de 1889 à Paris étant associée à la célébration du centenaire de la Révolution française, la Couronne de Suède déclina d'y être officiellement représentée. Aussi, une délégation indépendante d'artistes et d'industriels suédois présentèrent un chalet comme vitrine de leur savoir-faire. Positionné sur le Champ de Mars, au pied de la Tour Eiffel, ce chalet, conçu par l'architecte Hugo Rahm, était produit par les menuiseries Ligna, et reçut une médaille d'or dans la classe 42 « Produits des exploitations et des industries forestières ». Mis en vente au lendemain de l'exposition, l'édifice fut acheté par l'industriel Georges Hartog, alors président des thermes de Bagnoles-de-l'Orne, qui le fit remonter pour un usage de villégiature. Un garage surmonté de chambres a été construit pendant l'entre-deux-guerres à l'est de la parcelle. Resté dans la même famille jusqu'en 2022, le chalet n'a été que peu modifié au cours du XXe siècle.

Le bâtiment s'inscrit au cœur d'une parcelle-ilot, dont le jardin arboré forme un écrin de verdure. Adoptant un plan en L, avec pignon en façade, il comprend un rez-de-chaussée et un étage en surcroît sur un niveau de soubassement semi-enterré. L'édifice est remarquablement conservé, tant à l'extérieur avec des décors de bois finement découpés (frises, antéfixes, acrotères, lambrequins, balustrades), qu'à l'intérieur. Outre la préservation de la distribution, l'ensemble des aménagements et du décor est encore en place. Le vestibule d'entrée, la cage d'escalier et le palier de l'étage reçoivent une série de peintures représentant des villes, palais et paysages suédois, dues à Vilhelm Holmgren. Plusieurs pièces présentent des décors raffinés, avec plafond à caissons orné, frises de bois ou frises peintes de scènes naïves.