Beaucaire (30300)

Chapelle construite en 1654, qui appartint à la famille Claussomette. Les dates inscrites de 1811 et 1840 doivent correspondre à une restauration. C'est une petite construction carrée, percée uniquement d'une porte d'entrée sur la façade. Les croisées d'ogives reposent sur quatre culs de lampe. La couverture est en dalles de pierres. Primitivement, d'après l'appareil, la façade devait être ouverte jusqu'à hauteur d'appui, suivant le dessin de la grande arcade. Une croix placée en avant et quelques bornes plantées sur le bord des deux chemins complètent l'ensemble.

Chapelle attenante à l'église Notre-Dame des Pommiers, à l'extérieur et à gauche de la nef, édifiée vers 1770 par la famille Emery dont l'un des membres fut, de 1734 à 1791, trésorier de la confrérie du Saint-Sacrement. Ce petit édifice se compose d'une nef de deux travées et d'un chevet rectangulaire. Le chevet est voûté en berceau et chacune des travées de la nef en voûte d'arêtes, avec la particularité de présenter un ornement sculpté à la croisée. Dans le mur de chaque travée, du côté droit en entrant, l'axe est marqué par une niche rectangulaire. En vis-à-vis à gauche, ce sont des portes de même ouverture qui devaient s'ouvrir sur l'étroit passage séparant la chapelle de la collégiale. A l'extérieur, porte axiale rectangulaire avec chaînes et pilastres à refends. Un fronton triangulaire surmonte cette composition. Pour parvenir à cette entrée depuis le parvis de l'ancienne collégiale, l'accès se fait par un passage dans une sorte de cour intérieure, limitée d'un côté par la chapelle et par l'église, et de l'autre par un mur de clôture. Le mur contre lequel s'appuie le chevet de la chapelle est probablement un reste de l'ancienne église Notre-Dame. Dans l'angle du mur de clôture, une trompe appareillée supporte une tourelle carrée en encorbellement. Restes de voûtes en berceau, peut-être romanes ; traces d'une arcature plus tardive ; trompe et console plaquée à décor classique.

Eglise paroissiale primitive de Beaucaire, remontant au 12e siècle. En 1355, le juge mage prescrit des mesures pour préserver la ville d'une invasion, ordonnant de créneler et de mettre l'église en état de défense, ce qui fut fait. Très tôt, elle fut remplacée comme église paroissiale mais servit au culte jusqu'en 1789. A la Révolution, la chapelle est vendue comme bien national. Le choeur date en grande partie de la construction primitive du 12e siècle et présente un plan polygonal. La voûte est en cul de four. Extérieurement, l'abside conserve les traces des fortifications. La nef a été refaite au 16e siècle.

Le château, appelé Bellicadro, fut bâti à l'époque des premières croisades et démoli en partie sous le règne de Louis XIII.

La porte de l'ancien couvent des Cordeliers a été transférée en ville. Elle est encadrée de deux pilastres ioniques portant un entablement dont la frise est ornée de rinceaux. La clé de la plate bande formant linteau garde la trace d'un écusson porté par deux amours et couronné d'un masque et de feuillage. Au-dessus de l'entablement est creusée une niche surmontée d'une urne, accolée de consoles et de deux pots de fleurs ornés de têtes d'amours et de draperies. Un oeil de boeuf elliptique est percé au-dessus de chaque pot de fleur.

L'édicule se compose de trois faces élevées sur plan triangulaire, percées chacune d'une ouverture, enfermant un espace voûté au centre duquel s'élève une croix. Aux angles, des contreforts contrebuttent les voûtes. Une balustrade ajourée couronne l'édifice dont l'ensemble appartient à la fin du 14e sècle.

Edifice à ordonnance classique. La façade, sur plan convexe, se compose d'un ordre ionique surmonté de pilastres corinthiens, terminé par un fronton. A l'intérieur, la nef de trois travées voûtée en berceau sur doubleaux, précède la croisée du transept recouverte d'une coupole. L'abside semi-circulaire avec cul de four est décorée de pilastres ioniques. La principale caractéristique de cette église est représentée par des tribunes existant sur la première et la troisième travées des bas-côtés nord et sud, et sur la travée de bas-côté au nord et au sud du choeur. Des grilles en fer forgé forment garde-corps. Le pignon sud du transept sud a reçu une ancienne frise du 12e siècle, provenant de l'ancienne église Notre-Dame.

L'église, construite entre 1355 et 1362 à l'emplacement d'une première installation dont certains éléments ont été repris (colonnettes du portail ouest) , est un vestige de l'ancien couvent des Cordeliers. Du 14e siècle datent les quatre travées de la nef avec leurs chapelles latérales. Au 15e siècle, construction du choeur. Après les guerres de Religion, le couvent est partiellement reconstruit en 1632 et agrandi en 1681. A la fin du 18e siècle, l'église se voit ajouter une chapelle latérale et les chapelles se couvrent d'un décor aujourd'hui disparu. A la Révolution, les biens des Cordeliers sont vendus, le couvent dépecé et l'église transformée en dépôt de foin. L'édifice est rendu au culte en 1804.

La façade sur rue doit son caractère aux menuiseries à petits carreaux de ses fenêtres, à sa porte d'entrée décorée à sa clé d'une tête d'Hercule cravatée de la peau de lion, à la ferronnerie de son balcon et à sa corniche ornée de têtes de lion en gargouilles. Sur cour, deux façades présentent des fenêtres à linteau appareillées. Les appuis sont évidés et garnis de balustres. Un balcon porté par quatre larges consoles est garni d'une balustrade en pierre. L'intérieur conserve un escalier de deux étages avec rampe en ferronnerie.

Edifice conçu par l'architecte Franque, dont le projet initial se limitait au corps de bâtiment ouest (début de la construction en 1728). Un second corps de logis est ajouté à l'est. Les arcades du rez-de-chaussée de la cour reprennent le parti retenu pour la façade ouest dont les baies cintrées sont ornées d'agrafes sculptées. L'élévation de la façade ouest est organisée symétriquement de part et d'autre du portail dorique. Les intérieurs ont conservé des éléments de décor tels que la ferronnerie du grand escalier ; les gypseries et le plafond à solives de la salle à manger ; les gypseries du plafond d'un salon...

Hôtel de ville construit dans la seconde moitié du 17e siècle sur les plans d'Hardouin-Mansart, aurait été commencé en 1679 et achevé en 1683. Il s'élève d'un rez-de-chaussée, d'un grand étage et d'un étage d'attique, en façade sur trois rues, avec un bâtiment central et deux ailes entourant une cour d'honneur fermée par un mur surmonté d'une galerie découverte. Le vestibule, au centre du bâtiment au fond de la cour, renferme un grand escalier en pierre à balustres carrés, débouchant au premier étage dans une loggia ouverte à colonnes ioniques. Dans l'attique au-dessus de la loggia, un écusson aux armes de la ville est accompagné, à droite et à gauche, du soleil, emblème de Louis XIV. Au premier étage, toutes les baies des façades sont encadrées d'un tore de feuillage, et surmontées d'un larmier avec une frise à ornements variés. Au-dessus, l'étage d'attique est percé d'oculi décorés de guirlandes de lauriers enrubannés. Les menuiseries des grandes baies comportaient au début un meneau avec deux traverses à gros boudin accompagné de deux filets, mais la plupart ont été déposées et remplacées par des menuiseries plus modernes. A l'intérieur, la salle du conseil est ornée de boiseries du 17e. Le vestibule renferme des vestiges d'époque romaine trouvés dans la ville ou les environs.

Hôtel particulier comprenant un bâtiment principal et deux ailes se refermant en arrière sur une cour par un portique couvert en terrasse à hauteur du premier étage. Sur la façade sur rue, les angles et la travée centrale sont soulignés par des piédroits saillants appareillés. Dans la travée centrale s'ouvre la porte cochère surmontée d'un balcon qui a perdu son ancienne ferronnerie. Sur le balcon s'ouvre une haute fenêtre encadrée de deux piédroits et surmontée d'un fronton curviligne décoré d'un bas-relief représentant Mars couché. La clé de chaque fenêtre est ornée d'une tête ou d'un motif. Une corniche ornée de gargouilles couronnait l'ensemble. Elle a été enlevée et vendue, ainsi qu'un bas-relief décorant le fronton principal.

Située au premier étage d'une maison ancienne, cette niche est complète et intacte. Son support, formé du bandeau qui s'avance en arrondi dans l'angle, est orné d'une tête barbue et de feuilles d'acanthe. Le dais qui couvre l'ensemble est très orné et surmonté d'un pot à fleur. La statue ne semble pas de la même époque que la niche.

Un des rares vestiges de l'architecture civile médiévale de la ville. La partie la plus intéressante est une cour dite gothique que l'on peut dater du 15e siècle. La façade sur rue est du 19e siècle, celle sur la cour arrière du 17e siècle. Dans l'angle sud-est de la cour, un escalier en vis du 17e siècle dessert les trois niveaux. Dans la cour, deux galeries en équerre couvertes en croisées d'ogives sont surmontées d'un étage charpenté. Les garde-corps des deux niveaux sont particulièrement travaillés.

Niche renfermant une statue de saint Jean-Baptiste.

Primitivement appelée porte de la Boucherie, elle prit le nom de Rochecourbe par référence au rocher voisin. Reconstruite en 1760 (porte seule ; mur plus ancien), la porte était murée une partie de l'année et ne s'ouvrait qu'au moment des foires. La porte plein cintre est ornée d'une ordonnance toscane composée de deux pilastres et d'un entablement se décrochant au droit des pilastres. Un cartouche était sculpté au-dessus de l'arc. Un mur crénelé de part et d'autre de la porte, se retourne dans la ville. Les créneaux semblent contemporains de la porte, mais le gros-oeuvre du mur est plus ancien.

Le plus ancien document trouvé sur le site de l'abbaye est une monnaie du 4e siècle après J-C. Le premier document sur l'histoire de l'abbaye relate l'inféodation de Saint-Roman à l'abbaye de Psalmodi en 1102 par l'archevêque d'Arles Gibelin. Elle devient alors prieuré. En 1360, le pape Urbain V y créé un collège de clercs. En 1537, Saint-Roman est sécularisée en même temps que Psalmodi par une bulle de Paul III. Les religieux abandonnent le monastère. En 1538, François de Conseil échange l'abbaye contre sa maison d'Aigues-Mortes, transformant Saint-Roman en forteresse. Au début du 16e siècle, un château est bâti sur la terrasse supérieure, ainsi qu'un mur d'enceinte inférieur et une barbacane d'entrée. Les matériaux de l'abbaye sont utilisés pour ces constructions. En 1789, la toiture est vendue comme bien national. En 1850, le dernier propriétaire fait abattre ce qui reste du château pour ne pas avoir à payer d'impôts. ££Le site comprend deux parties. Une partie basse avec des vestiges du château (barbacane, poterne, mur) et ceux de l'abbaye, ces derniers étant troglodytiques (cellules de moines ; cavité voûtée ; chapelle ; chaise abbatiale creusée dans la paroi avec décor sculpté et traces de peintures du 9e siècle ; bas-côté nord avec enfeux et tombes ; silos à vivres ; cave à vin). La terrasse supérieure divisée en deux par une profonde entaille. Elle est entièrement recouverte de tombes creusées dans le roc. La plupart ont été comblées lors de la construction du château. Un système de collecte des eaux de pluie avec bassin de décantation, rigoles, citernes, palliait l'absence de source ou de puits dans la partie nord-est et surtout dans la partie basse.