L'église paroissiale de Ceignac, village se trouvant à 5 km au nord-est du bourg de Calmont, a été le centre d'un important pèlerinage marial réputé localement, vraisemblablement depuis le Moyen Age. Sa popularité a connu un développement considérable au XVIIe siècle, à la faveur de la fin des guerres de Religion, de la Contre-Réforme avec le renouveau du culte des saints et de plusieurs épidémies de peste. Après la défaite de 1870 et la Commune de Paris, des pèlerinages sont organisés partout en France, Lourdes, Notre-Dame de la Salette, Chartres, Paray-le-Monial... et pour l'Aveyron, Notre-Dame de Ceignac. Mgr Bourret (1827-1896) a joué un rôle déterminant dans de renouveau des pèlerinages dans le département. Il obtient du pape le privilège de pouvoir procéder au couronnement de la Vierge Miraculeuse de Ceignac. Le 9 juillet 1876, la statue est couronnée à Rodez en grande pompe, puis est portée en procession jusqu'à Ceignac. L'église Notre-Dame est le résultat de campagnes de travaux successifs qui ont permis d'adapter cette modeste église paroissiale à la fréquentation importante des fidèles. Deux travées de la nef de l'église primitive, appartenant à une campagne de construction datable du XIIe siècle, sont en partie conservées dans la nef. En 1455, le chœur roman est remplacé par un nouveau chœur auquel on adjoint une travée supplémentaire portant le clocher ; les deux chapelles latérales sont également construites. Les deux clefs de voûte sont sculptées de harpes et de croix cléchées et pommetées, pièces qui indiquent la famille d'Arpajon, seigneur de Calmont, qui a peut-être en partie financé ces travaux. Cette puissante famille L'église de Ceignac a toujours été richement pourvue car elle a bénéficié de nombreux bienfaiteurs comme le cardinal Arnaud de Pélagrue (avant 1270-Avignon, 1331) ou les Arpajon qui la choisie comme nécropole. Au début du XIXe siècle, l'église manque d'entretien et a été dépouillée de la plupart de ses objets précieux. Cependant, la statue de la Vierge Miraculeuse et le reliquaire de Notre-Dame ont été cachés et restitués ; il semble que le pèlerinage ait perduré même durant la période révolutionnaire. Ce n'est qu'en 1855 que des travaux sur la toiture qui prend l'eau débutent ; des sacristies sont ajoutées au chevet. Au début du XXe siècle, il apparait nécessaire d'agrandir l'église afin d'accueillir un nombre élevé de pèlerins. L'architecte ruthénois André Boyer livre en janvier 1914 un premier projet d'agrandissement avec devis estimatif. Il propose de doubler la nef vers l'est, à l'emplacement de l'ancien cimetière, déplacé au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. La guerre de 1914-1918 interrompt le projet. En 1926, le projet d'agrandissement est relancé à la demande du curé de la paroisse le père Costes. L'architecte André Boyer reprend son projet initial d'une extension à l'est du chœur primitif. Il propose un plan plus ramassé qui englobe le chœur du XVe siècle. La première pierre est posée en 1927. Il adopte un vocabulaire d'inspiration gothique, répondant à l'architecture du chœur de l'ancienne église. La partie neuve est adossée à l'ancien sanctuaire avec laquelle elle communique par le percement des murs des pans de l'abside pentagonale
Situé à 5 km au nord-est de Calmont, chef-lieu de la commune, le village de Ceignac est dominé par l'imposant sanctuaire de Notre-Dame et les anciennes institutions religieuses qui gravitaient autour. L'élévation occidentale est d'une grande simplicité, uniquement percée d'un portail couvert d'un arc segmentaire surbaissé, encadré de deux pilastres doriques portant un entablement et une corniche. Le linteau est orné d'un écu gravé de la date 1667 ; l'entablement porte une inscription. Les vantaux de la porte sont ornés d'un décor de caissons, de mufles de lion et de feuilles d'acanthe. L'église « ancienne » se compose d'une nef à quatre travées couvertes par une voûte en berceau légèrement brisé, les arcs doubleaux retombent sur les chapiteaux des demi-colonnes engagées. La travée occidentale, ajoutée dans les années 1665, présente une tribune qui communiquait directement avec le presbytère voisin. La 1re et la 2e travées correspondent à la partie la plus ancienne de l'église dédiée à Marie-Magdeleine. Il est possible que lors des travaux de construction du nouveau chœur en 1455, la voûte romane ait été également reconstruite pour que la nef et le chœur soient à la même hauteur. L'ancienne église abrite cinq chapelles. En 1455, un nouveau chœur a remplacé le chœur roman. Les deux chapelles de la 4e travée ont également été édifiées lors de cette campagne. Placée dans le chœur, la chapelle du Saint-Sépulcre, couverte par une voûte à sept quartiers (groupe sculpté la Mise au tombeau) a été bâtie au début du XVIe siècle. La chapelle Sainte Catherine, 3e travée sud, a été fondée en 1464 et abrite le tableau ex-voto le Vœu de la ville de Rodez. Le clocher s'élève au-dessus de la voûte de la 4e travée, précédant le chœur. Il adopte la forme d'un octogone irrégulier, éclairé par deux rangées de baies superposées en arc brisé.. Pour agrandir l'église, André Boyer propose de conserver la façade occidentale et le volume de la nef et du chœur de l'église primitive ; il imagine d'englober le chœur gothique dans un double déambulatoire. Les murs du chœur gothique ont été supprimés, seuls les piliers ont été conservés ce qui permet de voir l'autel et la nef de l'ancienne église. Cette dernière a conservé son organisation avec ses chapelles latérales, l'église neuve permettant d'accueillir environ 300 personnes. A. Boyer a placé la Vierge Miraculeuse au-dessus du nouvel autel à double face qui se compose d'une simple dalle de pierre portée par huit colonnes recouvertes de mosaïques de la manufacture Mauméjean. A l'est, l'église neuve est précédée par une vaste façade flanquée de deux tourelles amorties de pinacles avec un grand portail offrant un second accès à l'édifice. Le 1er déambulatoire est couvert de voûtes d'ogive retombant à l'ouest sur les piliers du chœur gothique ; ces voûtes présentent la même hauteur que le chœur alors que le 2e déambulatoire est nettement plus bas. Les parties basses sont éclairées par des baies de petites tailles avec des vitraux ayant pour sujet les saints ou des personnages proches de l'histoire du sanctuaire. Le 2e déambulatoire se termine de chaque côté par une chapelle semi-circulaire. Les vitraux du registre supérieur, éclairant le 1er déambulatoire, ont pour thème des évènements contemporains : les pèlerinages, le vitrail des œuvres, les nouveaux prêtres, le vitrail des Mères. Deux verrières d'une grande ampleur décrivent avec une foule de personnages, au sud le Miracle de 1652 et le Vœu de la ville Rodez. Et au nord, le couronnement de la Vierge de 1876