Cavaillon (84300)

La fonction de ces mikvaot est liée, dans la religion juive, au rituel de purification, notamment des femmes avant le mariage, ou lié au cycle féminin mensuel. Ces bains étaient également utilisés pour les hommes. L'immersion devait être totale afin de permettre à l'être humain de renaître de son état déchu. L'accès à l'escalier descendant vers le bain se fait par une porte située sous un escalier desservant un petit pavillon construit dans la cour, accès qui n'est pas antérieur au 19e siècle, l'accès primitif restant inconnu. L'ensemble est situé quatre mètres sous le sol et s'inscrit dans un carré. Il comprend trois salles disposées sur un plan général en L : une petite salle conduit vers une salle plus grande voûtée en berceau dont le sol a livré des tessons de céramique datant des 17e et 18e siècles. Elle devait servir de vestiaire pour le bain rituel. Une structure a été utilisée, jusqu'au 19e siècle, pour le stockage du charbon, dans une brèche percée dans le mur et dans la voûte, pour rejoindre une autre cave comblée en 1870-1875. La troisième salle voûtée en berceaux segmentaires et divisée par un mur de refend ajouté plus tard pour supporter la façade de la maison, conserve deux puits. Le bain rituel occupe toute la partie nord de la grande salle. Son plan parallélépipédique tourne autour d'un massif de maçonnerie et une piscine. L'escalier permet une immersion progressive et a été reconstruit sur le même emplacement, avec un remploi de matériaux anciens. La piscine est alimentée par une nappe phréatique. Le bain était séparé en deux volumes par un mur de refend percé d'une porte. L'ensemble du bain était couvert par un plancher porté par des solives. De petites niches creusées dans les parois du bassin semblent liées à la construction du bain lui-même.

Cet hôtel est formé d'un ensemble de bâtiments, particulièrement complexe et hétérogène. La maison principale est repérable à sa tour d'escalier médiévale crénelée. Les bâtiments sont répartis autour de deux cours, avec un jardin à l'ouest qui se présente comme un dépôt archéologique. Un salon à l'étage présente un plafond peint à poutres apparentes et solives caractéristique dans cette région au 17ème siècle. Le décor présente une alternance de rinceaux, centaures, putti tenant des médaillons ainsi que des paysages. Cet hôtel possède également quatre cheminées dont trois ont des hottes droites, à la française, ornées de gypseries. Leur iconographie présente un intérêt certain: thèmes mythologiques antiques et thème de l'histoire romaine. Si l'iconographie appartient aux 16ème et 17ème siècles, la forme des cheminées indique plutôt une date se situant au 18ème siècle. La quatrième cheminée porte une plaque aux armes de François 1er.

Cette maison possède, en façade nord, un grand mur pignon médiéval. Elle a été remaniée à la fin du 15e siècle ou au début du 16e, et conserve des façades, des baies et des planchers de cette époque. Vers 1515, un oratoire privé entièrement décoré de peintures a été aménagé, sans doute pour un chanoine du chapitre de la cathédrale. Sont présentées en pied diverses figures de saints et le martyre de Saint-Acace.

Situé à moins de deux kilomètres au nord de Cavaillon, le pont-aqueduc de la Canaù est l'ouvrage le plus remarquable du canal Saint-Julien. Attesté depuis le 12ème siècle, celui-ci est une des premières expériences d'irrigation en Europe médiévale, devenant, par la suite, un des éléments majeurs d'un réseau hydraulique complexe innervant tout le terroir. Au milieu du 16ème siècle, sur l'initiative d'un riche propriétaire, le canal va enjamber la rivière grâce à un pont-aqueduc afin d'irriguer la plaine du quartier du Plan. Ce pont est constitué de deux arcs en pierre de taille, joints à leur sommet mais divergeant à la base, construits sur les deux berges de la rivière. Une canalisation de bois dans laquelle coulait le canal était suspendue à l'ouvrage, entre les deux arcs, par des crochets de fer. Seuls les arcs et le tablier sont encore visibles à ce jour. Le pont-aqueduc est une construction innovante considérée comme le prédécesseur des ponts bow-string anglais, la structure et le principe physique de l'ouvrage différant néanmoins