Cognac (16100)

Les restes de l'hôtel des seigneurs de Cognac sont peu nombreux. On voit encore une salle voûtée d'ogives prenant départ aujourd'hui sur des consoles. Une fenêtre est en saillie sur un corps de bâtiment dont le rez-de-chaussée n'a pas été modifié. Elle repose sur un soubassement mouluré et étagé avec denticules et dont la partie inférieure porte un motif sculpté. La baie est meublée de pilastres avec chapiteaux à feuilles d'acanthe. Les jambages et le linteau de la baie sont ornés de moulures prismatiques se coupant à la partie supérieure. Les parties latérales portent chacune trois médaillons à contours circulaires et à feuilles et fleurs renfermant le F royal.

Le couvent fut fondé à Cognac en 1612. La chapelle a été bâtie vers 1635. Le bas-côté droit subsiste seul. L'édifice a été entièrement reconstruit vers 1893-1894. Les seules parties anciennes sont le puits, les trois travées de voûtes d'ogives et la rampe d'escalier en fer forgé du 18e siècle. Le puits, du début du 17e siècle, présente un toit en pierre en forme de carène renversée, porté par quatre colonnes doriques. Les trois voûtes d'ogives reposent sur des culots Renaissance à ressaut. L'arc gothique date de 1894.

La façade offre un bel exemple d'architecture du 12e siècle. La porte principale est remarquable par la richesse de son ornementation. La voussure supérieure porte les signes du Zodiaque et les travaux des différents mois de l'année. Frises et chapiteaux sont également ornés. Le reste de l'édifice date des 14e et 15e siècles.

Petit édicule quadrangulaire dont la partie médiane antérieure a dû être bouchée. Les angles étaient abattus en biseau. La décoration consiste, horizontalement, en assises nues alternant avec des assises dessinant des plantes aquatiques. A la partie supérieure se voit un entablement avec moulures fines. Sur l'entablement s'élève une petite coupole avec imbrications, précédée en avant d'un fronton triangulaire avec têtes de monstres marins et médaillon au centre.

L'appellation de cette maison, construite dans la première moitié du 17e siècle, vient du notable qui l'a faite construire et habitée. Cet hôtel a été totalement remanié à l'intérieur. La façade sur rue est restée intacte. L'élévation est à trois étages et le percement des baies très régulier. La toiture en façade présente en avant une partie oblique rejoignant la toiture proprement dite, faite de tuiles. L'ornementation est de style transition fin Henri IV, Louis XIII. L'encadrement des baies présente des chaînages de pierre très longs. Certaines d'entre elles n'en comportent pas, la décoration ayant sans doute été interrompue pour des raisons inconnues. Entre les chaînes longues, une chaîne plus petite est sculptée en surface. Au deuxième étage, la partie supérieure des baies est surmontée d'une sorte d'entablement plat, couronné par un pot à feu encadré de consoles à enroulement intérieur. Entre chaque entablement et au niveau de la corniche, une saillie du mur moulurée est supportée par quatre consoles et une gargouille. La porte d'entrée contraste avec le reste de la façade. Les chaînes alternativement sculptées de bossages, encadrent la porte proprement dite, ouverte en plein cintre. Ces chaînes ornent les deux colonnes supportant, par l'intermédiaire d'une frise sculptée de feuillages, un entablement très saillant. Ce dernier est orné, dans sa partie supérieure, de deux consoles larges et épaisses correspondant aux colonnes et de deux pots à feu très largement sculptés. Ces colonnes sont terminées, à leur base, par des têtes de lion.

La rue doit son nom à l'hôtel qui élevait ses tourelles au-dessus des plus hautes maisons du quartier. Le fief du Plessis se trouve sur la commune de Saint-Sulpice, près de Cognac. Durant les guerres du Moyen Age, ses possesseurs songèrent à mettre leurs personnes et leur fortune à l'abri en construisant leur hôtel dans l'enceinte fortifiée de Cognac. La construction du bâtiment à pignon doit remonter au début du 15e siècle. Il en reste un pignon et une tour hexagonale flanquée d'une échauguette en encorbellement. La façade rue Saint-Martin a sans doute été construite au 17e siècle puis remaniée au 19e. Intérieurement, aucun vestige d'origine ne subsiste.

Le port de Saulnier était particulièrement actif dès le haut Moyen Age et entraîna l'apparition d'une classe marchande dont les demeures s'élevèrent dans cette rue. Dans cet hôtel était perçu l'impôt établi sur le sel débarqué. Daté de 1567, il fut construit sur ordre de Perrin de Boussac et subit de nombreuses transformations, surtout intérieures. Seule la façade est restée intacte avec ses fenêtres à meneaux et sa toiture à pignon. Le plan est irrégulier. La façade rue Saulnier s'élève sur trois niveaux : rez-de-chaussée, premier étage et combles. En largeur, elle présente deux parties distinctes : à droite la façade de la maison d'habitation ; à gauche, celle des communs, au décor moins soigné. La porte d'entrée de la maison, en plein cintre, est surmontée d'un entablement en saillie au-dessus d'un fronton triangulaire percé d'un oculus. L'entablement est décoré d'une frise de feuillages et d'enroulements. Deux pots à feu encadrent le fronton. Les baies ont leur partie supérieure ornée d'une frise. Leur allège est portée par des consoles ornées, en surface, de feuillages. Intérieurement, une salle du premier étage conserve sa cheminée d'époque.

De l'ancien hôtel du 16e siècle subsiste la porte sculptée, au décor début Renaissance, transformée au 19e siècle en fenêtre. Telle qu'elle subsiste aujourd'hui, elle présente deux pilastres plats cannelés portant, par l'intermédiaire d'un chapiteau corinthien, un entablement plat dont les extrémités correspondant à la largeur du pilastre sont en ressaut. L'entablement est surmonté d'une corniche très saillante. Un encadrement rectangulaire saillant et mouluré, retombant sur des culs de lampe sculptés, contient un motif en forme de fronton avec cintre, ressaut et console bordés de feuillage. Au sommet et aux extrémités du fronton sont placés des pots à feu.

Hôtel de type classique, construit fin 18e début 19e siècle sur un logis plus ancien. L'intérieur de l'hôtel a été transformé à différentes époques. Il subsiste des caves voûtées et une aile de communs plus anciennes, ainsi qu'une tour d'escalier rectangulaire très remaniée à l'intérieur. Au dernier étage de cette tour subsiste un petit cabinet voûté en berceau, entièrement recouvert de peintures murales en grisaille ou trompe-l'oeil. Les scènes les plus importantes représentent un couple enlacé (Danaé et Jupiter ou Apollon avec Clymène, les parents de Phaéton ?) , et l'envol du char d'Apollon-Hélios. Le sommet des deux autres murs est garni d'une galerie de seize grands guerriers en buste. La voûte est également traitée en trompe-l'oeil à la façon d'une coupole circulaire ornée de colonnes, de guirlandes de fleurs tenues par quatre putti et ouverte sur le ciel. Au centre est représentée la chute de Phaéton foudroyé par Zeus.

Cette maison est appelée "hôtel Allenet" du nom du maire de Cognac en 1582 et dont la maison d'habitation se trouvait dans le voisinage. La niche Renaissance creusée dans l'angle formé par les deux façades de l'hôtel a été construite sur l'ordre d'A. Allenet. Rue des Cordeliers, la façade présente une large baie dessinant un arc en anse de panier. Il s'agit de l'ancienne fenêtre de l'éventaire d'une boutique. Sur la rue de l'Isle d'Or, la façade n'est pas rectiligne. Une large baie avec arc en anse de panier est percée très près du sol. Près de celle-ci et en hauteur, une cheminée en pierre de taille fait saillie sur le mur. A proximité et en faible saillie se trouve une sorte de tourelle au-dessus d'une petite baie.

Edifice construit au 18e siècle, sur l'emplacement des anciennes halles médiévales. Disposition régulière des ouvertures en façade. Elévation classique. La disposition du balcon au-dessus de la porte d'entrée se fait par deux lignes courbes. Des consoles supportent l'allège des fenêtres, arrondies au premier étage ; droites à l'étage sous combles.

Cette maison est en pierre à appareil. La porte et les portails à arc surbaissé sont décorés de moulures à un cavet, venant se perdre sur les jambages et les linteaux moulurés et reposant sur des appuis saillants avec moulures caractéristiques de l'époque. Sur le portail se trouve une salamandre en haut relief, avec cette devise : "Nutrice et extingo". Sous la corniche court cette inscription : "cito ne credas - ne male dicas - inimicum enta".

Les chais, le bureau et l’atelier de mise en bouteilles sont entièrement reconstruits dans les années 1850 par l’architecte Eugène Demangeat pour la maison de commerce Martell, fondée en 1715. Les bâtiments cernent une cour carrée au centre de laquelle se trouve « la coquille », maison plus ancienne, dont la destination a beaucoup varié. A la fin du 19e siècle, d’importants travaux sont effectués avec la construction de la distillerie en 1890, de nouveaux chais et du comptoir en 1906. L’usine s’étend ensuite progressivement tout autour par de nouveaux chais, une distillerie, etc. Une tour de mise en bouteilles, en pan de béton et brique, à quatre étages, est érigée en 1928, et d’anciens bâtiments sont encore agrandis et complétés. La représentativité industrielle de cet établissement est évidente ; les bâtiments forment un ensemble qui, malgré les changements d’affectations successifs, rappelle bien l’organisation antérieure de l’une des plus anciennes maisons de cognac.

Il ne reste à Cognac que peu de souvenirs du Moyen Age. Cette maison de la fin du 15e siècle en est un exemple. le rez-de-chaussée est entièrement construit en pierres de taille et les étages supérieurs sont constitués par un pan de bois avec torchis.

Jardins réalisés par le paysagiste Edouard André. Fabrique datant du premier quart du 19e siècle. De forme octogonale, faite d'un rez-de-chaussée et d'un étage de même forme, couvert en terrasse, elle est placée sur une petite plateforme au milieu d'un bassin artificiel. Structure de caillasse et de briques, avec baies en pierre de taille. Un balcon en fer et fonte protège la plateforme. Il est supporté par des colonnes en fonte. Cette fabrique est un exemple typique du romantisme.

Un des rares vestiges des fortifications de Cognac. Porte à arc légèrement brisé, flanquée de deux tours surmontées d'une ligne de mâchicoulis se prolongeant sur la porte elle-même. Les corbeaux formés de trois assises sont reliés par des arcs avec décor en accolade et coquille.

Fondé en 1031 et uni à l'abbaye d'Ebreuil, l'ancien prieuré prit un grand développement aux 12e et 13e siècles. Ravagé pendant la guerre de Cent ans, puis les guerres de Religion, il fut abandonné en 1623 et remplacé par un prieuré de Bénédictins. L'église et le cloître primitifs ont été reconstruits au 13e siècle puis, après d'autres démolitions, au 18e siècle. Les vestiges de l'ancien cloître, au sud de l'église, se réduisent à trois séries d'arcades en plein cintre. La première est surmontée de trois étages, les suivantes d'un seul. Des lucarnes au fronton semi-circulaire sont ouvertes dans les combles. Le cloître se continuait à l'ouest, fermant la cour.