Collioure (66190)

La plus ancienne mention du château remonte au siège de 672 par le roi de Tolède. L'édifice a été choisi par les rois de Majorque comme résidence d'été. Autour des vestiges s'étendant du 13e au 17e siècle se sont développées les fortifications plus récentes.

Le couvent des Dominicains était l'un des trois de cet ordre installé, au 14e siècle, dans la région roussillonnaise. Le premier établissement des Dominicains à Collioure remonte à 1275. Les travaux de construction de leur couvent durent être commencés cinq ans plus tard. Cette première église subit des transformations entre 1452 et 1457. Un cloître, disparu, s'élevait au sud de l'église qui seule subsiste de l'ancien couvent. Le couvent fut désaffecté à la Révolution et l'église servit de magasin militaire jusqu'en 1925. L'édifice se compose d'une nef à chevet plat. Une grande niche plate est creusée dans les murs des petits côtés. Cinq chapelles voûtées d'ogives ont été bâties entre les contreforts de la partie ouest de la nef. Cette dernière est couverte d'une charpente apparente reposant sur des arcs diaphragmes de tracé légèrement brisé. La charpente se compose d'un faîtage et de trois pannes par versant. Une panne supplémentaire, accolée aux goutterots, existe en quelques endroits. Certaines de ces pannes sont décorées de motifs géométriques peints. Il est vraisemblable que la partie la plus importante de cette charpente remonte au 15e siècle. La façade principale s'ouvre par un portail en marbre. A la droite de celui-ci subsistent deux enfeux du 15e siècle.

Croix sur base octogonale ; fût cylindrique à la base et octogonal à la partie supérieure. La croix est ornée de fleurons. Sur une face, le Christ en croix surmonté d'anges. Sur le revers, représentation de la Vierge et du tétramorphe.

Ces forts, construits en 1725, faisaient partie d'un même plan de défense. Les deux ouvrages sont reliés par un double chemin couvert avec traverses et parapets de tir maçonnés. Le fort carré se présente comme une redoute entourée d'un profond fossé creusé dans le roc. La contrescarpe est garnie de galeries et de meurtrières dont l'accès se fait par une poterne couverte où vient aboutir un souterrain débouchant au sud-est, vers l'extérieur. L'entrée du fort est placée au centre de la façade nord-est. L'accès se fait par un pont sur trois arches au bout duquel venait s'abattre le pont-levis. L'intérieur est divisé en deux étages sur voûtes, comprenant plusieurs salles. Les quatre faces du fort sont percées de meurtrières. Le fort rond est une grosse tour circulaire dont l'intérieur ne comprend qu'une seule salle circulaire aux murs percés de meurtrières. Un escalier donne accès à la plate-forme supérieure munie d'embrasures à canons. Du pied de la tour partent deux remparts disposés en équerre. Des documents anciens mentionnent un "fort de l'Etoile" et une "torre du Puig Musart" dont il ne reste aucune trace. Leurs matériaux ont peut-être servi à l'édification du fort carré.

Des remparts établis pour former une ceinture défensive du côté de la mer, il ne reste que peu d'éléments.

La tour, placée à l'entrée du port et utilisée comme clocher, a sans doute été élevée à usage de phare ou de fanal. Elle se compose d'un rez-de-chaussée cylindrique autrefois percé de baies ; d'un premier étage constitué par une surélévation du cylindre de base ; d'un second étage sur plan octogonal et avec une forte retraite sur les constructions inférieures. Le beffroi est établi au premier étage, en charpente. Le second étage est éclairé par quatre baies étroites et couvert par une coupole à huit pans. Si cet étage date du 17e siècle, le reste pourrait remonter au 13e siècle d'après les maçonneries, suivant la création du port vers 1275. Une digne assez courte s'allonge dans la mer à son pied. L'église a été accolée à la tour au 17e siècle.

Au cours du 19e siècle, la côte des Albères se couvre d'ouvrages militaires assurant la défense côtière. La construction du fort Dugommier s'étend de 1844 à 1852, mais l'ouvrage tombe en ruine dès la fin du 19e siècle. L'ouvrage conserve glacis, contrescarpe, fossé, escarpe et terre-plein. Un pont-levis enjambant le fossé donnait accès au bâtiment de casernement. La redoute est entourée d'un profond fossé parementé. Des salles souterraines sont aménagées au bas de la contrescarpe, équipées de fenêtres de tir. Ces chambres de "contre-feu" sont reliées par une galerie voûtée en berceau qui borde les fossés sud et ouest.

Tour construite par les Maures au 8e siècle ; Plan de Benedetto de Ravenne pour la construction du Fort en étoile de 1538 à 1552 ; Vauban pour les fossés et les ajouts du système défensif à partir de 1680.