Compiègne (60200)

Le cloître date du 13e siècle.

Le site, composé des quartiers de cavalerie Bourcier, dit cour d'Eylau, et d'Orléans, dit aussi Jeanne d'Arc, d'un manège, bâti en 1856, ainsi que des bâtiments de l'infirmerie construits à la fin du 19e siècle, constitue un ensemble architectural intéressant et témoignant du développement progressif des casernements en France, depuis la période royale prérévolutionnaire jusqu'à la troisième République. Cette évolution est marquée par une régularisation de son plan général et l'apport de nouveaux équipements. Ce processus eut, comme conséquence, d'entraîner la disparition ou l'adaptation des constructions du 18e siècle. Les remaniements ont toutefois abouti à une impression d'unité d'une sobriété classique.

Au nombre des édifices anciens élevés dans la forêt de Compiègne, il y a lieu de signaler la petite chapelle dite de Saint-Corneille, très vraisemblablement dépendance de la célèbre abbaye de Saint-Corneille, dont d'importants vestiges du cloître subsistent encore dans la ville de Compiègne. Cette petite chapelle, malheureusement mutilée, présente encore quelques parties intéressantes. Elle se compose d'une pièce terminée, sur une des faces étroites, par un chevet polygonal. Datant du 13e siècle, l'édifice ne conserve de cette époque que les murs, la porte principale, les bagues qui divisaient les colonnettes adossées aux murs extérieurs et quelques-uns des chapiteaux de ces colonnettes.

Ancien domaine de la Couronne. Reconstruction décidée sous Louis XV d'après le projet de J.-A. Gabriel de 1751, poursuivi jusqu'en 1787 par L. Le Dreux de la Chatre. Nouvelle série de travaux sous Louis XVI. Aménagements intérieurs somptueux sous le Premier Empire. Dernière période de faste sous le Second Empire, Napoléon III et Eugénie en faisant leur demeure de prédilection. Vocation muséale à partir de 1873. Aménagement du parc par Gabriel et Le Dreux de la Chatre, modifié par Berthault entre 1811 et 1817. Petit Château du 18e siècle. Grandes écuries actuellement haras national.

Dans une partie de l'ancien couvent des Minimes, vendu à la Révolution, la ville installe en 1792 les frères de la Doctrine Chrétienne. Après avoir quitté les lieux, ils y reviennent en 1818 et transforment certaines parties des bâtiments. L'église ayant été vendue en 1791, les frères aménagent une chapelle au premier étage, conçue comme un oratoire baroque du 17e siècle, avec des décors italianisants. La chapelle renferme les armoirires de l'archiprêtre de Saint-Jacques de Compiègne. D'après la tradition orale, la chapelle serait une création des frères, le décor de grisailles étant attribué à Victor Mariage, entré sous le nom de Fr. Victoris.

Le couvent des Jacobins, élevé au 13e siècle, fut détruit à la fin du 18e siècle ; il n'en subsiste que des soubassements de murs, une série d'arcatures du cloître ; la chapelle détruite a été remplacée au début du 19e siècle par une maison d'habitation. La tour dite de Jeanne d'Arc, partie de l'enceinte du 13e siècle, faisait autrefois partie du couvent des Jacobins ; la porte du pont devant lequel Jeanne d'Arc fut faite prisonnière était toute voisine.

Fondée vers 915, reconstruite vers 1130-1140, jusqu'au milieu du 13e siècle, l'église Saint-Pierre servit d'église paroissiale aux Compiègnois habitant à l'intérieur des remparts. En effet, c'est en 1207 que Saint-Germain se trouvant hors des murs, l'Evêque de Soissons divisa la ville en trois paroisses, mais ce n'est qu'en 1235 que commença la construction de Saint-Jacques. L'église Saint-Pierre devient prieuré en 1185, le resta jusqu'en 1606 et servit de chapelle au couvent des Frères Minimes qui s'installèrent alors à proximité. Les bâtiments conventuels et l'église furent vendus en 1791 et adjugés au Procureur de la Commune de Compiègne.

L’église anglicane Saint-André est édifiée en 1868 dans le prestigieux quartier des Avenues, à l'initiative de Maria Jane Bowes-Lyon, une riche écossaise séjournant occasionnellement à Compiègne. Elle souhaite offrir un lieu de culte à la communauté anglaise établie à Compiègne, attirée par les « Séries » de Napoléon III et Eugénie et par les courses hippiques. Sur les plans de l'architecte écossais Robert Thornton Shiells est édifiée une église caractéristique du « gothic revival » anglais, en quête d'expression d'une spiritualité chrétienne renouvelée. Atteinte par les bombardements du 3 juin 1918 qui endommagent la toiture, la charpente et les vitraux, elle est restaurée en 1927.

Le plan est simple, la volumétrie individualisée met en valeur la fonction de chaque espaces (nef, chœur, chapelle, sacristie), les élévations se fondent sur la répétition de motifs architecturaux (pignons triangu-laires, lancettes simples à redent, courts contreforts), la charpente apparente donne de l'ampleur à la nef unique et le clocher porche à haute flèche signale l'entrée de l'édifice. Le décor sculpté, composé de motifs végétaux et héraldiques aux symboliques chrétienne et anglicane, est réalisé par Alfred George et Guérin, des artistes travaillant concomitamment au chantier de restauration du château voisin de Pierrefonds sous la direction d'Eugène Viollet-le-Duc.

Les anciens remparts du 13e siècle s'étendent sur une grande longueur ; ils se composent de murs en moellons bruts avec des tours demi-rondes espacées régulièrement.

Il s'agit d'un édifice néoclassique dessiné, vers 1842, par l'architecte Moïse Weil. Avant d'être converti en hôpital, l'établissement abritait une maison d'enseignement fondée par les Soeurs de la Congrégation Saint-Joseph de Cluny. La chapelle conventuelle est terminée par un chevet plat qui offre, cependant, une place privilégiée au développement d'une peinture monumentale composée à la manière d'un triptyque. Cette œuvre du peintre Amédée Dupuy Delaroche, classique dans son dessin et par son iconographie, est contemporaine de la construction de la chapelle.

L'hôtel, construit au 18e siècle, fut jusqu'à la Révolution la surintendance des Bâtiments du Roi et, sous Napoléon Ier, l'hôtel des Relations extérieures. Il a été restauré en 1830. Les jardins, également du 18e siècle, ont été restaurés vers 1920 ; ils comprennent une partie du rempart du 13e siècle.

L'hôtel de la Petite Rose, situé à l'angle de la rue d'Austerlitz et de la place Biscuit, a disparu pour laisser place à une caisse d'épargne vers 1960-1965.

Villa construite en 1907 par l'architecte Henri Sauvage pour le Commandant Marcot. Comportant un sous-sol et trois niveaux, c'est une riche maison bourgeoise, marquée par l'Art Nouveau finissant ; elle est bâtie en pierre de taille et brique, avec un décor de céramique fourni par Gentil et Bourdet de Boulogne-Billancourt. Elle sert aujourd'hui d'annexe au collège Jacques-Monod, affectation qui a altéré le décor intérieur mais épargné les vitraux de Sauvage dans la cage d'escalier.

Pour conclure l'armistice en novembre 1918, on recherchait un site discret. La clairière de l'Armistice pouvait accueillir deux trains, celui des Allemands et celui du maréchal Foch. Le wagon 24 19D fut réquisitionné pour devenir le wagon-salon de l'armistice, signée le 11 novembre 1918, entre 5h10 et 5h20 du matin. Ce wagon continua à être utilisé pour différentes négociations, puis fut installé le 27 avril 1919 dans la cour des Invalides, à Paris. La clairière fut aménagée : création d'une allée de 250 mètres qui se termine par un rond-point de 100 mètres de diamètre (aménagement réalisé selon les plans de l'architecte Magès). Un monument fut édifié et inauguré en même temps que le rond-point de l'Armistice, le 11 novembre 1922 ; il est composé d'une dalle centrale (plans de l'architecte Binet-Valmer, 1922) portant une inscription Aux héroïques soldats de France, défenseurs de la patrie et du droit, glorieux libérateurs de l'Alsace et de la Lorraine (monument des Alsaciens-Lorrains construit en 1922 par l'architecte Edgar Brandt). Ce monument, démonté par les allemands en 1940, fut remis en place entre fin 1944 et 1950 ; de part et d'autre du monument, figurent les emplacements symbolisant les deux wagons de l'armistice. Le véritable wagon fut emmené en Allemagne après l'armistice du 22 juin 1940 et son abri détruit. Un wagon du même modèle a été installé après la guerre et l'abri reconstruit et inauguré en 1950. La statue du maréchal Foch a été inaugurée en 1937. Cette clairière de l'Armistice attire 100 000 visiteurs par an.