Évreux (27000)

Vraisemblablement fondée par le duc de Normandie Richard Ier au 10e siècle, cette abbaye bénédictine riche et puissante a connu des destructions, reconstructions et réformes (mauriste en 1642) jusqu'à sa vente en 1793. Si l'église abbatiale, devenue paroissiale, en est l'élément majeur, d'autres bâtiments sont parvenus jusqu'à nous, tels que l'enclos monastique (avec portions d'enceinte du 13e siècle) , le bâtiment contigu au moulin (14e siècle, remanié au 16e siècle) , le logis abbatial (fin 16e, remanié 19e siècle) , le pavillon édifié en 1758-1759, les ailes du cloître (16e siècle) et le moulin. Ce dernier est établi dans l'enclos monastique, au nord d'un bras secondaire de l'Iton ; il figure déjà sur un plan de 1578. Il s'agit d'une construction du 18e siècle en rez-de-chaussée et étage sous toiture, réalisée en maçonnerie de moellons calcaires et brique, surmontée d'un niveau en pan de bois et comprenant moulin et maison du meunier. Le site a fait l'objet de nouveaux aménagements en 1825 avec création de déversoir et vannages, et mise en place d'une nouvelle mécanique ; seule la roue a depuis disparu. L'intérêt de ce moulin est de conserver, juxtaposés, des meules en bois du 18e siècle et des dispositifs à l'anglaise du 19e siècle (grand rouet, rouet latéral, meule, chambre de bluterie).

La première cathédrale romane, consacrée en 1076, fut détruite en 1119 lors de l'incendie de la ville par Henri 1er, puis reconstruite en 1140. L'édifice connut deux incendies, en 1194 et 1198. Il est reconstruit sous sa forme actuelle dès le début du 13e siècle. La cathédrale est ornée d'un ensemble de vitraux allant du 13e au 17e siècle. Les chapelles sont fermées par des clôtures en bois des 16e et 17e siècles.

Ce couvent est le dernier vestige de l'architecture franciscaine médiévale en Normandie. Il a été fondé en 1260, reconstruit au début du 14e siècle après un incendie, divisé à la Révolution et mutilé au 19e siècle.

La maison est située dans le quartier de Navarre à Evreux. Ce quartier tient sa principale renommée aux ducs de Bouillon qui y construisent plusieurs châteaux et aménagent les terrains alentours en un parc à la française puis à l'anglaise. Napoléon Ier achète leur propriété au nom de l'État en 1809 afin de la donner à sa première épouse Joséphine de Beauharnais. Le domaine est par la suite acheté et démembré par le marquis de Dauvet en 1834 qui après destruction des châteaux le vend par lots aux industriels intéressés par la puissance hydraulique de l'Iton. La maison qui nous occupe n'appartient pas à ce domaine historique mais est située à sa lisière. Le terrain sur lequel elle est bâtie a appartenu à Auguste-Casimir de Vergnette d'Alban qui fait construire une première maison en 1781. Puis maison et terrain sont détenus par de nombreux propriétaires jusqu'à Paul Réveilhac en 1893 dont l'héritière, sa fille Marthe, la vend à l'association les Cèdres en 1939. Celle-ci est alors tenue d'y gérer une école pour les jeunes filles pauvres du quartier alors ouvrier. Les documents cadastraux et l'état actuel laissent penser que cette maison a été au moins trois fois remaniée au cours du XIXe siècle voir au début du XXe. Construit en briques et pierres, le bâtiment est constitué d'un corps central à six travées avec une aile en retour d'équerre à son extrémité Nord côté cour et une véranda côté jardin. Aile et véranda sont des ajouts postérieurs à la construction du corps central. La maison est constituée d'un étage carré et de combles aménagées dans la première moitié du XXe siècle. L'élévation est classique et les décors architecturaux modestes. A l'intérieur, les salles sont disposées généralement en enfilade ou desservies par de longs couloirs. Plusieurs remaniements des espaces intérieurs sont décelables notamment dans la véranda et au premier étage. Les décors remarquables sont un poêle à chargement arrière décoré d'une plaque métallique sculptée d'un bas-relief représentant l'épisode de Jésus et la Samaritaine, des parquets à différents motifs et des cheminées dont une ornée de céramiques de Vernon.

Originalité de l’histoire le monument aux morts de la ville d’Evreux est un don. En effet le sculpteur Jacques Froment-Meurice l’offre au Comité central du Souvenir Français qui le donne à son tour au comité d’Evreux. Ce monument n’est pas une œuvre originale. Elle s’inspire de la figure de la jeune fille en deuil du monument réalisé en hommage à Frédéric Chopin (1810-1849) et installé à Paris dans le parc Monceau en 1906. L’œuvre est inaugurée en novembre 1934.

Taillée dans un marbre de carrare, à l’origine, la jeune femme vêtue d’une robe en voile était adossée à un muret à redans en ciment portant notamment la devise du Souvenir français. Tenant sa tête dans la main droite, décoiffée, le corps affaissé, son attitude symbolise le deuil. A la suite du remaniement du carré militaire du cimetière à la fin des années 1960 l’œuvre a été déplacée et elle a perdu son muret de ciment.

Le rempart, construit entre l'extrême fin du 3e siècle et le milieu du 4e siècle, forme un quadrilatère irrégulier délimitant une surface de neuf hectares.

Léon Legendre a gagné le concours d'architecture organisé en 1897 par la ville pour la construction du théâtre. Les travaux ont débuté en 1901 et l'inauguration a eu lieu en 1903. Le théâtre juxtapose des bâtiments différents (vestibule, salle et scène) , ce que révèle la volumétrie des différentes parties couvertes de zinc et munies de dômes. Il offre deux façades monumentales sur la place de l'hôtel de ville, la principale en brique et bossage de pierre étant composée d'une grande arcade cintrée munie d'un balcon et ornée de bustes dus au sculpteur Albert Miserey. L'utilisation du métal a permis de dégager le vaste volume de la salle à deux niveaux de balcons et coupole à ouverture zénithale, cette structure étant masquée par un décor de stucs peints et dorés. Le grand foyer est orné de stucs et de peintures marouflées dues à Charles Denet. L'iconographie de l'ensemble décline de manière traditionnelle le thème du théâtre. Cet édifice illustre la manière dont la ville a voulu vers 1900 achever une composition urbaine, en construisant un monument public et en faisant appel aux artistes locaux. Ce théâtre remanié rencontre divers désordres structurels, un programme de restauration générale est toutefois envisagé.