Le Port (97420)

Les villas dites « des ingénieurs » sont construites entre 1878 et 1879 afin de loger le personnel du Chemin de fer et Port de La Réunion, chargé de l'édification du port de la Pointe-des-Galets inauguré en 1886. Les villas les plus anciennes sont les n° 2 et 3 destinées aux ingénieurs du Port. La villa n° 1, au nord, est construite autour de 1920-1925 sur le même modèle que les précédentes et était destinée au chef de section. La maison n° 4 était un logement de personnel, tout comme deux autres constructions au sud de celle-ci aujourd'hui détruites.

Les logements sont placés sur le front de mer, face à l'entrée du port. Les villas n°2 et 3 sont construites en maçonnerie, entourées de coursives et couvertes à l'origine d'une toiture à quatre pans en bardeaux.

Le Crédit Foncier de Madagascar (1919-1954) filiale de la Compagnie des Messageries Maritimes ouvre son agence au Port en 1926. Les Messageries maritimes, compagnie armant des navires commerciaux et marchands en Méditerranée, sur l'Atlantique et dans l'océan Indien, sont étroitement liées à l'histoire du Port. Peu de temps avant la seconde guerre mondiale, le Crédit Foncier de Madagascar ferme ses portes et le petit immeuble accueille un hôtel, propriété de la famille Wai-Hai, puis des bureaux de la Marine Nationale avant d'être désaffecté et racheté par la ville du Port en 2001.

L'édifice est construit en maçonnerie de moellons de basalte enduits, l'étage sur rue comporte un balcon en bois filant formant galerie. La charpente en bois à quatre pans est couverte de tuiles mécaniques plates, provenant probablement d'un lest de bateau. La parcelle est fermée d'un mur de moellons badigeonné. Au-dessus des deux portes et de la fenêtre à rez-de-chaussée on peut encore lire la raison sociale de l'établissement bancaire peinte sur l'enduit ocre-jaune.

Cette villa fait partie des cinq maisons dites « des ingénieurs », construites à la fin du 19e siècle dans cette cité émergente de Le Port. Ces villas s’apparentent à l’architecture coloniale née dans les anciennes dépendances anglaises ou françaises. Conçues en marge du style néo-classique, elles s’organisent selon le même plan type : un étage, un corps central en maçonnerie entouré de larges galeries de circulation périptères. Une grande toiture à quatre pans complètent la structure.