Lons-le-Saunier (39000)

Au 18e siècle, la Grande Rue, actuelle rue du Commerce, débouchait sur la nouvelle place par la porte de l'horloge qui faisait partie de l'enceinte depuis le 15e siècle. En 1758, elle était fissurée, proche de la ruine ; on décida de la reconstruire au côté de la rue, sur l'ancien corps de garde lui-même déplacé. L'horloge fut remployée ainsi que ses cadrans. La cloche actuelle fut fondue en 1810 à Lons-le-Saunier. La tour forme l'angle sud-ouest de la rue avec la place : elle domine d'un niveau les maisons qui l'accotent. De plan rectangulaire, elle comporte une boutique en rez-de-chaussée avec une pièce à l'étage, l'étage de l'horloge et celui du beffroi. L'élévation compte quatre niveaux ; un bandeau souligne le niveau supérieur.

Ce monument se signale par la rareté de la représentation sculptée d'un couple. Le sculpteur et doreur Bourgeois tenait un atelier dans cette ville en 1855. Cette famille fit l'acquisition, en 1852, d'une concession perpétuelle. Le monument, érigé à l'angle sud-est du cimetière, sur un amas élevé de rochers, représente le couple assis dans des fauteuils, Monsieur semblant faire la lecture.

Calixte Guerrin de Bletterans fit acquisition, en 1848, d'une concession perpétuelle destinée à son époux décédé, un grand amateur de chasse. La pierre tombale, de forme irrégulière, est dominée par une croix écotée à laquelle est pendu un cornet à poudre. Sur la pierre, sont posés la gibecière, le fusil et le cornet ; le chien fidèle se tient au pied de la croix. La barrière en fonte qui entoure l'édifice contraste avec ce type de monument romantique et, cependant, réaliste.

François Dufort, propriétaire et aubergiste, acheta une concession perpétuelle en 1853. A sa mort, son fils lui fit faire un monument personnalisé. La pierre tombale, de forme irrégulière, n'est pas surmontée d'une croix mais d'un échalas. Ce type de monument, qui allie des éléments expressifs à des représentations réalistes, s'applique rarement à l'évocation de la vie quotidienne.

François Alexis Daloz acheta une concession perpétuelle en 1869. Elle se situe dans l'allée numéro 5 du cimetière, déjà lotie par des familles de notables. La tombe est un édicule imposant. De forme rectangulaire et voûté d'ogives, il présente deux arcades sur colonnes en pignon. Son décor néo-byzantin comporte une chouette et un hibou, symboliques, sur le culot des pinacles latéraux.

Fondation du prieuré vers le milieu du 12e siècle. Le couvent avec cloître fut en partie ruiné par l'incendie de 1637. Les bâtiments conventuels furent totalement reconstruits de 1711 à 1715 par Dom Vincent Duchesne. Après la Révolution, on y installa la préfecture en complétant les bâtiments autour du cloître. L'entrée fut aménagée au nord-est en 1809. Les locaux se développèrent à l'est autour d'une deuxième cour en 1849 ; puis ce fut la construction du bâtiment des archives en 1895. Un réaménagement avec entrée pour le public a été réalisé dans les années 1970. L'entrée d'honneur avec portail monumental à grille en fer forgé se trouve au nord-ouest. Dans l'aile sud, un grand escalier en pierre à rampe en fer forgé donne accès aux appartements d'honneur de la préfecture qui comportent des décors.

Correspondant à une des plus anciennes communautés chrétiennes du Jura, cet édifice est aussi une des premières églises romanes de ce département. Elle conserve encore un ensemble de parties d'origine, dont la crypte de la première moitié du 11e siècle. L'église date du 12e siècle ; elle a été remaniée postérieurement : chapelles encadrant le portail occidental construites de 1484 à 1502 ; choeur reconstruit après l'incendie de 1595 ; clocher établi en 1604 ; nef voûtée après l'incendie de 1624 ; chapelles latérales du 17e siècle. Arasement du clocher en 1795, démolition des chapelles occidentales et de la première travée de la nef en 1809. Portail nord bâti en 1845, clocher reconstruit en 1880, portail néo-roman à l'entrée occidentale vers 1900. Sous le choeur, la crypte abrite le sarcophage de Saint-Désiré dans son abside.

Fondé vers 1250, le couvent des Cordeliers fut doté par la famille de Vienne. L'église a été bâtie dans le dernier quart du 13e siècle. Un incendie en 1536 imposa la reconstruction de la nef entre 1540 et 1593, en conservant le choeur du 13e siècle. Les chapelles nord sont du 16e siècle. La nef fut voûtée après l'incendie de 1637. La façade porte la date 1731. L'église est devenue paroissiale en 1806. Elle se trouve au nord des bâtiments conventuels qui ont été réédifiés en 1737-1741 et surélevés au 19e siècle. Précédée d'un portail et d'une cour, la façade occidentale de l'église présente une élévation classique avec large avant-corps central superposant les ordres dorique et ionique. L'absence de transept, le choeur développé, le clocher réduit, la série des chapelles latérales et la sobriété de l'architecture font de cette église un bon représentant des églises de cordeliers qui sont rares.

Un premier établissement thermal avait été installé vers 1849 au Puits Salé. Sous la Seconde République, la découverte des sources salées de Perrigny relance l'activité thermale. Au sud-est de la ville, un parc est créé, divisé en parc de la ville et parc de la société des Eaux Minérales ; il est réalisé par l'architecte paysagiste bisontin Henri Michel. Le projet d'établissement thermal fut confié à l'architecte parisien Jean Reboul. Il était réalisé en 1894, à l'ouest du parc et en liaison avec lui. Cet ensemble, complété par un casino et une gare des Bains offrait l'équipement de base d'une petite ville thermale. L'établissement a conservé ses structures d'origine tout en s'adaptant aux nouvelles pratiques du thermalisme. Il a été complété par un bâtiment annexe au sud en 1982. C'est un bâtiment rectangulaire, avec ailes en retour au sud, qui répond au plan type : deux ailes de cabines desservies par deux galeries, pour les hommes et pour les femmes, séparées par le hall d'entrée.

Quartier urbanisé après l'ouverture de la gare en 1862. Hôtel et banque construits pour le banquier Prost et achevés en 1869. L'hôtel conserve ses écuries, une façade néo-classique et ses décors intérieurs (en particulier dans le salon, prolongé par un jardin d'hiver). Jardin dessiné par Henry Michel : il conserve quelques pièces d'eau et des rocailles.

Hôtel construit vers 1740. Au 19e siècle, peu de modifications à la disposition générale, mais réalisation des décors intérieurs.

Sur l'emplacement du couvent des Tiercelines, hôtel construit à la fin du 18e siècle dans le style Louis XVI, décoré pendant le 19e siècle. Installation de la Chambre de Commerce en 1928. Réutilisation du sous-sol construit pour le couvent des Tiercelines. Salons décorés de lambris et stucs d'époque Louis XVI.

Habitation construite vers 1709, près de la porte nord des murailles, modifiée au milieu du 19e siècle (ajout d'une galerie néo-classique, décor intérieur).

Entre 1718 et 1724, le marquis de Balay fait construire un vaste hôtel particulier sur un terrain acquis des Cordeliers. Après la Révolution, l'hôtel sert à diverses administrations et à l'armée avant d'être converti en école publique.

Premier hôtel de ville construit en 1680. En 1733, l'établissement d'un nouvel hôtel de ville avec tribunal et prisons fut autorisé sur les ruines de l'ancien château. Les plans d'un bâtiment en U établis par l'ingénieur de l'Egouthail furent réalisés de 1735 à 1746, sous la direction de Jean Querret à partir de 1737. On installa la halle aux grains en 1753. Travaux d'agrandissement réalisés de 1845 à 1853 par les architectes Lambert, puis Paillot. Ce dernier installa aussi la bibliothèque dans l'aile ouest qui avait dû être reconstruite et devant laquelle on avait établi des halles en demi-cercle. L'édifice est de plan carré, autour d'une cour, avec deux pavillons sur les angles sud et des avant-corps latéraux nord pour les ailes est et ouest. Dans l'aile ouest, le grand escalier en pierre à trois volées conduit à l'étage où se trouvent le bureau du maire, la salle du conseil municipal et la salle de l'angle sud-ouest décorées. L'aile ouest conserve les lambris de l'ancienne salle du tribunal de commerce et les aménagements 19e siècle de la bibliothèque.

L'hôtel-Dieu actuel a été construit au nord-est de l'enceinte de 1735 à 1745, sur les plans de l'architecte bisontin J-P Galezot, en s'inspirant de celui de Besançon. Les piliers de la clôture de la cour d'honneur ont été réalisés vers 1743, le portail et les grilles mis en place en 1779. On ajouta l'aile nord en 1830-1839. La chapelle fut réaménagée suivant le projet du père Martin de 1845. L'aile sud fut ajoutée à la place des écuries en 1865-1868 par A. Paillot, à qui on doit le dortoir des soeurs à l'ouest. Au 20e siècle, c'est l'ensemble du jardin à l'ouest et au nord qui a été bâti en plusieurs campagnes. Le bâtiment 18e siècle en U ouvert vers l'est détermine la cour d'honneur fermée par une grille remarquable. A l'angle sud-ouest, le grand escalier en pierre et rampe en fer forgé donne accès à l'étage. A l'angle nord-ouest, la chapelle qui était visible des trois grandes salles communes est couverte d'un dôme à caissons ornés. Au rez-de-chaussée, l'ancienne cuisine est voûtée à arêtes multiples. La pharmacie compte trois salles avec armoires et lambris. La salle du conseil d'administration est lambrissée.

Fondé en 1294, le couvent des clarisses fut reconstruit après un incendie en 1637. Sur la rive droite du Solvan se dressait l'église ; le bâtiment abbatial était en retour à l'ouest ; une série de maisons se trouvait sur le côté nord. En 1757, Hélène Alexandrine Moreau de Bernay fut reçue comme bienfaitrice et acheta le terrain à bâtir ainsi que le jardin. Maison double en profondeur, à un étage, avec jardin et bâtiment de communs derrière. Elle conserve des décors, des cheminées en marbre, et des lambris dont certains intégrant des toiles peintes.

Maison reconstruite vers 1716. Elle comporte deux corps de bâtiments (un sur rue, le second sur jardin) desservis par un escalier en pierre, puis en bois à balustres (portant la date 1716) et possédant un plafond en bois à caissons.

Une statue du général Pichegru par Dumont fut érigée en 1826-1828 sur un monument réalisé par l'architecte Auguste Robert (avec bassins d'abreuvoir dans les angles). Après la Révolution de 1830 et la destruction de la première statue, le monument est restauré par l'architecte A. Paillot et une nouvelle statue, représentant le général Lecourbe et réalisée par Etex, est mise en place. Statue et bas-reliefs en bronze.

Au début du 19e siècle, le tribunal était toujours dans le bâtiment de l'hôtel de ville ; la justice de paix, les prisons et la gendarmerie étaient logées dans le couvent des cordeliers. Le département acquit une partie du terrain du marché au bois à l'est du couvent pour réaliser un programme important comportant palais de justice, prison et gendarmerie. L'architecte départemental A. Robert établit les projets en 1825. Pour le palais de justice, il proposa un bâtiment néo-classique en rez-de-chaussée avec salle d'audience centrale, inspiré d'un modèle de Durand. Les travaux commencés en 1827 étaient achevés en 1841, mais il fallait adjoindre le tribunal civil. Le projet de l'architecte bisontin Jean-Baptiste Martin fut adopté : il consistait à établir un étage de part et d'autre de la salle centrale ; les travaux étaient achevés en 1846. Le palais de justice est un bâtiment carré de plan en grille avec quatre cours. L'intérieur conserve l'essentiel de ses dispositions d'origine, mais peu de décors.

En relation avec le thermalisme

Construit de 1845 à 1847 par l'architecte Lambert. Incendié en 1901, reconstruit (projet Ferret) en 1902-1903 dans le style de l'Opéra de Paris. Incendie en 1983 : salle des fêtes transformée en CARCOM (Carrefour de la Communication). Outre le CARCOM, l'édifice comprend également le Grand Café de Strasbourg et le Grand Café du Théatre.