Luxeuil-les-Bains (70300)

Eglise Saint-Pierre : 2e quart 14e siècle ; Bâtiments conventuels : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle ; Ancien palais abbatial : 18e siècle

Les vestiges mis au jour résultent d'une fouille programmée réalisée en 2008-2009 sur le site de l'ancienne église Saint-Martin. Le premier bâtiment en pierre reconnu correspondrait à un habitat urbain de type domus du 2ème siècle de notre ère. C'est dans les ruines de la domus, abandonnée dans la première moitié du 4ème siècle, qu'est établie une nécropole païenne. La nécropole du Bas-Empire est à l'origine de la construction d'une vaste basilique funéraire paléochrétienne des 5ème et 6ème siècles. L'ensemble de l'édifice, sanctuaire compris, accueille une multitudes d'inhumations en sarcophages, en murets de moellons et en coffres de tuiles romaines. La « crypte de saint Valbert » fut construite dans les années 670. Son architecture élaborée traduit l'importance et le degré de sacralité accordés à cet espace. Depuis quelques décennies, Saint-Martin avait été intégrée dans la clôture du monastère et remplissait la fonction d'église funéraire monastique. La présence de la tombe de l'abbé saint Valbert a entrainé le développement de la nécropole monastique avec la présence d'un grand nombre de sarcophages. Ce type de crypte externe demeure exceptionnel pour des périodes aussi hautes (période mérovingienne). L'église fut reconstruite au début du 9ème siècle, intégrant un groupe de sarcophages primitifs ainsi qu'une abside témoignant d'un caractère mémoriel. Saint-Martin évolue de sa fonction monastique vers un usage paroissial à une date qui se situerait vers les 12ème-13ème siècles. Le site enregistre plus de 125 sarcophages, livrant ainsi les plus importants vestiges de ce type pour l'est de la France.

Construits sur plusieurs des sources qui les alimentent, les thermes s'étendaient au coeur de l'agglomération antique, puis au-delà de l'emprise de l'enceinte fortifiée médiévale. Les bâtiments ont été reconstruits à partir du milieu du 18e siècle. De 1765 à 1769, construction de deux bâtiments sur les sources et bassins anciens, suivant les plans de Jean Querret. De 1775 à 1786, réunion des deux bâtiments par une galerie, marchande à l'origien, sur les plans des ingénieurs Bertrand et Lingée. En 1855, agrandissement du grand bain au nord par des bâtiments de bains ferrugineux, suivant le projet de l'architecte Monnier. En 1858, prolongement de ce bâtiment par un autre de plan semi-circulaire, désigné comme le bain ferrugineux impérial. Entre 1937 et 1939, les thermes connaissent des transformations très importantes et un agrandissement vers le nord, suivant le projet de Robert Danis, inspecteur général des bâtiments civils, exécuté par Paul Giroud, architecte. Parallèlement, un parc régulier avait été établi dès le 18e siècle, agrandi sous le Second Empire et fondu dans un parc paysager créé par Auguste Napoléon Baumann, horticulteur alsacien.

Le bâtiment aurait été construit par Henri Pusel, capitaine du château de Baudoncourt au 16e siècle. Au 18e siècle, agrandissement du terrain, construction du corps de bâtiment nord et aménagements intérieurs.

Probablement le plus ancien édifice civil de la ville (la date 1373 sur une des consoles de pierre de la galerie existait encore au milieu du 19e siècle) , construit à l'intérieur de l'ancienne enceinte fortifiée. C'est un hôtel à deux corps en L qui s'élève entre la place de la Baille et une cour. Au sud, l'édifice présente une façade en pierre de taille du 15e siècle, percée de baies à meneaux et croisillons, couronnées de gâbles en accolade, ornés de motifs sculptés. Côté cour, l'aile en retour s'achève par une tour d'escalier en vis sur plan octogonal couronnée de créneaux qui protégeaient une plate-forme portée par un pilier à chapiteau orné de visages sculptés et de feuillages. Des galeries (en pierre du 16e siècle au premier étage ; en bois du 18e siècle aux deuxième et troisième étages) relient les deux corps de bâtiment.

L'édifice, construit au milieu du 16ème siècle, présente un plan en L, avec cour à l'arrière. L'intérieur a subi de profondes modifications aux 18ème, 19ème et 20ème siècles. A l'extérieur, la façade en pierre de taille conserve des baies anciennes , dont une porte inscrite dans une travée ionique, à colonnes cannelées adossées, et une échauguette sur l'angle, portée par un cul-de-lampe ornée de feuilles d'acanthes et d'oves sculptés.

Ensemble de neuf fours de potiers datés des 1er et 2e siècles. Le parfait état de conservation, la diversité architecturale de ces fours (circulaires, quadrangulaires ou ovoïdes) , et la présence d'un four dont la structure est unique ont plaidé pour la protection du complexe artisanal de l'antique Luxovium.