Millau (12100)

Le beffroi se compose d'une tour carrée massive remontant au 11e siècle, surmontée d'une tour octogonale édifiée en 1614. La partie romane comporte trois salles superposées, voûtées en berceau. L'accès se fait directement de l'extérieur à la salle haute, pour redescendre ensuite dans les salles inférieures. Le sommet se terminait en terrasse probablement entourée d'un crénelage avec un châtelet central octogonal. Ce châtelet fut surmonté au 17e siècle de la tour actuelle, couverte alors d'une charpente et toiture en poivrière. Cette dernière aurait été détruite par le feu en 1811, et remplacée par la terrasse actuelle.

En 1070, Béranger II, vicomte de Millau et de Gévaudan, fit don de l'église à l'abbaye Saint-Victor de Marseille dont son frère était abbé. La fondation du prieuré bénédictin date de cette époque. L'église fut consacrée en 1095 par le pape Urbain II qui venait de prêcher la croisade à Clermont-Ferrand. Lorsque Millau se rallia à la religion réformée, une première attaque eut lieu vers 1560 contre les édifices religieux de la ville, puis une seconde en 1568. En avril 1568, le prieuré fut en partie démoli, le cloître et les dépendances complètement détruits. En 1582, l'église subit des destructions. En 1613, effondrement du clocher. Au milieu du 17e siècle, l'église fut reconstruite par l'architecte Jacques Beaudouin qui en dressa les plans en 1633. A l'origine, le plan était celui d'une église à nef et bas-côté avec choeur circulaire, chapelles rayonnantes et, probablement un transept. L'édifice actuel ne présente plus qu'une nef sans transept et une abside à pans coupés. Sur les façades latérales, la disposition des toitures forme pignon au droit de chaque fenêtre. Le portail d'entrée est de style Renaissance, avec deux portes encadrées de trois pilastres à cannelures et à chapiteaux corinthiens. Il est couronné d'un entablement avec rinceaux, supportant un fronton qui s'interrompt pour présenter une niche encadrée de consoles. Clocher octogonal à trois étages. En 1939-1940, le peintre Jean Bernard a réalisé les fresques de l'abside.

Les plans de la commune, datés de 1830 et 1896, montrent une grande opération de voirie complétée par la réalisation d'une halle au point de jonction des voies. Halle de plan dissymétrique, à deux étages rentrant, avec une verrière terminale. Décor en fer forgé au-dessus des portails d'entrée. C'est un exemple intéressant de l'architecture métallique provinciale de la seconde moitié du 19e siècle.

Construction du Moyen-Age et du 17e siècle, acquise par le baron de Galy pour en faire une école de jeunes filles, confiée à des religieuses en 1826. Elle devient école publique lors de la laïcisation. La transformation en école a entraîné la démolition de la partie sud du corps de logis principal, et l'obstruction des loggia qui s'ouvraient à chaque palier. Seule la partie nord-est présente un intérêt archéologique. Le portail d'entrée en plein cintre orné de colonnes et de chapiteaux sans doute médiévaux, s'ouvre sur un petit couloir voûté d'ogives donnant accès à un escalier monumental Louis XIII. A l'origine, cet escalier devait être ouvert, comme le laissent supposer, sur la façade orientale, la trace de deux arcades superposées correspondant aux étages et la rangée de balustres du premier étage.

Château construit en 1678 et décoré - selon la tradition - pour la favorite de Louis XIV, Mademoiselle de Fontanges. Ailes latérales surélevées au 19e siècle par Boissonnard. Décor intérieur du 18e siècle, réalisé par des artistes italiens (sujets des décors tirés de la mythologie antique). Communs de la cour nord, dite cour aux chevaux, édifiés à la fin du 17e siècle et surélevés au 19e siècle ; communs de la cour sud construits au 19e siècle. En 1820, création du parc à l'anglaise ; en 1853, construction de l'orangerie. En 2000, restitution du jardin régulier à la française.

Belle demeure médiévale achetée au 17e siècle par Antoine de Sambucy.

Le lavoir a été édifié en 1749 par sieur Ramond, ingénieur du roi. Un bassin supérieur alimente deux bassins inférieurs. L'ensemble est disposé en fer à cheval et entouré d'arcatures. La façade d'entrée est constituée par un portique d'ordre toscan, à trois arcades couronnées d'un fronton et d'une balustrade. Cet édifice était couvert à l'origine par une toiture qui se serait effondrée en 1773.

Caractéristique du mode d'habitation de la bourgeoisie de province durant la seconde moitié du 19e siècle et au début du 20e siècle.

La première mention d'un moulin adossé à la deuxième pile du pont remonte à 1371. Il s'agit d'un moulin à grains. Moulin et pont ont été plusieurs fois endommagés ou détruits par les violentes crues du Tarn. Celle de 1758 détruit partiellement le pont qui est définitivement abandonné. A partir de cette date, le moulin a empiété sur le tablier du pont. En 1881 et 1882, d'importants travaux sont réalisés, donnant au moulin et à la pile leur aspect actuel.

A l'origine, ce pont, daté du 11e siècle, comprenait dix-sept arches et était défendu par trois tours fortifiées qui en commandaient le passage. La seconde tour comprenait, en aval, un moulin dit Moulin du Roi. Le pont s'étant écroulé en 1758 après une crue du Tarn, il n'en reste plus que deux arches, les piles les supportant ainsi que les parties basses du moulin. Le Moulin du Roi comprend actuellement une partie basse accolée à la seconde pile du pont et pouvant remonter au 12e siècle ; une construction moderne de deux étages construits en encorbellement sur les parties anciennes.

Site gallo-romain de production en grande série de vaisselle fine, lisse ou décorée de reliefs (céramique sigillée) , recouverte d'un vernis rouge brillant. Cette vaisselle de table, produite en très grande quantité, essentiellement aux Ier et IIe siècles de notre ère, était exportée dans tout l'empire romain. Le site comprend habitats, fours, entrepôts, décharges, fosses... La propriété des parcelles appartenant au ministère de la culture a été transférée à la commune le 01 01 2008.

Il s'agit d'un monument essentiellement assigné à une fonction sépulcrale depuis son édification initiale. La partie la plus ancienne date du Bronze ancien/moyen (chambre dolménique limitée par trois montants latéraux et une dalle de chevet supportant une table). Recomposition radicale à partir du Bronze final II : plate-forme au pourtour elliptique englobant le dolmen, table recouverte de lauzes, stèle dressée à l'extrémité orientale. A partir du premier Age du Fer, structure empierrée organisée au-delà de la première plate-forme. Un cimetière, composé de tombes individuelles en lauzes, se développe au Haut Moyen Age.

Intérêt hsitorique en raison de l’ampleur et de la qualité de l’architecture néo-romane, représentative des temples construits au cours des années 1870 ainsi que de l’importance de la communauté protestante millavoise.