Montauban (82000)

Ce colombier est tout ce qui subsiste des bâtiments qui disparurent à la Révolution. Il est construit en briques sur plan circulaire et porte, sur un des côtés de la coupole, un mur abri cantonné de trois fausses petites échauguettes en encorbellement, demi-circulaires et non évidées. Sur le reste du pourtour existe un crénelage et une gargouille.

Cathédrale construite du 17e au 18e siècle, présentant une façade à ordonnance à fronton, isolée entre deux tours suivant la disposition des églises contemporaines. Elle est couverte par une voûte en berceau sur arcs doubleaux entre lesquels sont aménagées les fenêtres hautes. Le transept est couvert par une coupole.

Les Carmes se fixèrent à Montauban dans la seconde moitié du 13e siècle et furent autorisés, en 1280, à rebâtir leur monastère en dehors de la ville. La Réforme les chassa vers 1561. A leur retour, ils firent reconnaître la propriété du sol de leur ancien couvent détruit. En 1635, les Carmes obtinrent le rétablissement dans leurs fonds et songèrent à reconstruire leur maison au même emplacement. En 1637, un corps de logis était bâti. En même temps que les bâtiments fut monté le mur de clôture. La construction se poursuivit et s'agrandit en 1638-1639. Le clocher de l'église ne fut jamais construit. L'église fut achevée en 1679. La construction de toutes les composantes du couvent s'est échelonnée de 1637 à 1688. A la Révolution la chapelle des Carmes est achetée par un négociant protestant, Lauzet. Le 20 janvier 1793, Jeanbon Saint-André, pasteur et conventionnel, obtient la remise officielle aux protestants de la chapelle qui devient Temple des Carmes.££De tous les monastères rebâtis au 17e siècle, celui-ci est le seul qui soit conservé dans son intégrité. Les bâtiments sont ordonnés autour d'une cour centrale carrée, entourée sur ses quatre côtés d'une galerie couverte servant de cloître. L'église est placée au nord-est. Au nord-ouest se trouvent la sacristie, la salle capitulaire suivie d'une autre salle. Au sud-ouest sont placés le réfectoire et d'autres pièces. L'église en briques se compose d'une nef terminée par un choeur à cinq pans et couverte de croisées d'ogives. Les travées sont séparées par des pilastres doriques. Le choeur est couvert par une voûte à six branches. Huit chapelles bordent la nef, également voûtées de croisées d'ogives. Les travées du cloître sont séparées par des pilastres doriques, et couvertes de voûtes d'ogives. La permanence de la tradition gothique est marquée dans la construction par la présence des croisées d'ogives.

Château construit à la périphérie de la ville au 17e siècle. De cette époque, l'édifice conserve la façade sud composée autour d'une cour avec douves. Derrière cet écran se déploie une grande demeure de la fin du 19e siècle, totalement réaménagée par le comte Léopold de Gironde qui créa un nouveau décor pour présenter ses collections d'art (tentures en cuirs dorés et polychromes). Au début du 20e siècle, un décor peint fut commandé pour la chapelle à l'artiste Paul Pujol. Ce château constitue un bel exemple de l'architecture de brique montalbanaise.

En 1629, la ville protestante offrit sa soumission à Louis XIII. A partir de cette époque, de nouveaux bâtiments surgissent, comme le collège des Jésuites, commencé en 1676 et ayant, dans un premier temps, servi de logement aux Intendants. Ce bâtiment est probablement bâti sur les restes des anciennes fortifications de la ville. Le transfert du collège y fut autorisé en 1677. Après la dissolution de la Compagnie de Jésus, en 1761, le collège passa sous l'administration de l'évêque de Montauban. L'édifice repose sur d'importantes salles voûtées paraissant contemporaines de la construction. Le collège occupe un rectangle dont la partie ancienne est délimitée par les deux tours flanquant, à l'est, la façade. Ce bâtiment et ses deux ailes encadrent une cour rectangulaire dont le quatrième côté était formé par un mur de clôture, remplacé par un bâtiment sans doute au 19e siècle. Face à l'entrée, le bâtiment principal présente un grand escalier axial occupant toute la largeur entre les deux façades. Toujours sur la cour, les façades latérales comportent, à la base, des arcades. A l'angle sud-est de la cour, les percements des étages montrent des vestiges de remaniement qui pourraient laisser penser qu'un passage permettait aux deux bâtiments de communiquer par l'extérieur. Le clocher surmonte l'extrémité ouest de l'aile nord, l'église plaquée contre ce clocher étant plus récente. L'étage supérieur des façades est marqué par des galeries ajourées à arcades en plein cintre. La cour conserve les vestiges d'un pavement à petits galets noirs et blancs.

Eglise commencée au 13e siècle, reprise, agrandie et achevée vers la fin du 15e siècle. Les voûtes, en partie détruites à l'époque des guerres de Religion, ont ensuite été restaurées. Le clocher, posé au-dessus du portail et pris sur la première travée, date de la fin du 15e siècle et appartient à l'école toulousaine. Cet édifice est le seul, à Montauban, qui soit resté debout après les guerres de Religion.

L'hôpital général date de 1677. Le pavillon de gauche, en entrant dans la cour d'honneur, fut édifié de 1681 à 1683 sur les plans de l'architecte Gras. C'est la partie la plus ancienne de l'hôpital. A la suite de l'autorisation d'alignement accordée en 1778, l'infirmerie fut prolongée juqu'à la route de Bordeaux. C'est donc pendant le règne de Louis XVI qu'a été entreprise la construction de la façade néo-classique à frontons.

Bâtiment construit pour Le Franc de Pompignan, premier président de la cour des aides, dans la seconde moitié du 17e siècle. Il est constitué par des bâtiments en fer à cheval ouvrant sur la rue par un large portail d'ordre classique.

L'hôtel fut édifié à partir d'éléments appartenant à l'ancien château comtal devenu le siège du sénéchal. A l'origine, c'était un vaste bâtiment, démantelé en 1229 après le traité de Paris. Une autre partie fut rebâtie au 15e siècle. La façade se distingue par son portail d'entrée en anse de panier avec une colonne torsadée. Le couloir est voûté d'ogives en briques dont les arcs reposent sur des culs de lampe ornés d'animaux fabuleux. L'escalier à vis logé dans la tour d'angle à pans coupés, se termine par un réseau d'arcs en brique prenant appui sur le noyau et reposant sur des culots moulurés. A gauche du couloir, en entrant au rez-de-chaussée, se trouve une salle voûtée dont une partie offre un réseau complexe de liernes et tiercerons. La cour est longée sur un côté par une galerie ouverte reposant sur des consoles, reliant le bâtiment sur rue et la tour au bâtiment secondaire.

Hôtel d'époque Louis XV qui appartenait à la famille Debia, parlementaires et fabricants de draps. Façade en brique. Deux balcons en fer forgé de style Louis XV. Escalier en bois avec balustres.

En 1808, la ville fut érigée en chef-lieu de département par Napoléon. De nouveaux bâtiments furent alors bâtis, d'autres agrandis, en utilisant la terre cuite pour l'ornementation. Cette maison a été construite entre 1830-1850. Sur la Grand'Rue, la façade s'ouvre au premier étage par des fenêtres en plein cintre, encadrées de pilastres corinthiens. Balcon en fonte néo-gothique. Au-dessus, frise formée de rinceaux. Au-dessus des fenêtres du second étage court une frise formée de muffles de lions, de serpents et de feuilles de chêne.

Construit en 1935 par Marcel Renard, le marché fait partie d'une série d'équipements publics réalisés dans le cadre du plan d'urbanisme après les crues de 1930. Le bâtiment se présente sous la forme d'une nef rectangulaire de vingt-quatre mètres, en béton. Il se distingue des types courants dans la région par sa structure à gradins vitrés et par sa voûte en béton translucide qui repose sur deux grands arcs de forme parabolique. A l'intérieur, rien ne demeure des dispositions primitives du marché qui comportaient trente-six stalles séparées par des cloisons mobiles métalliques, réparties le long des murs de façade et en deux blocs centraux, séparées par une allée transversale au milieu du bâtiment. Un carrelage en faïence blanche est le seul vestige de l'aménagement de ces stalles de vente. Le volume intérieur a été modifié au début des années 1970 par la construction d'un "caisson" dans la partie sud de l'édifice qui devait accueillir les différents bureaux et le hall des voyageurs de la gare routière. Ce marché échappe aux typologies régionales et se situe dans le prolongement des recherches menées depuis le milieu du 19e siècle sur l'architecture des halles, d'abord métalliques puis en béton

En 1921, Bourdelle est chargé du projet de monument aux Morts de la guerre de 14-18. Le monument est inauguré en 1932. La symbolisation de la France, haute figure de bronze de neuf mètres, est la gardienne d'un temple du souvenir, architecture en ciment armé avec douze colonnes.

Sur des restes de constructions romaines et médiévales (12e-13e siècle par les Comtes de Toulouse ; 14e siècle par les Anglais), l'évêque de Montauban fait ériger son hôtel dans la seconde moitié du 17e siècle. Après la Révolution, la commune acquiert l'hôtel et y installe différents services (sous-préfecture, tribunal, ...). Des travaux de restauration sont exécutés à la fin du Second Empire. Le plan général affecte la forme d'un quadrilatère, ayant aux angles quatre pavillons, avec une cour centrale. Le corps de logis de droite renferme le grand escalier de pierre qui dessert les étages et dont la partie inférieure conduit à plusieurs salles basses voûtées. Les salles sont couvertes de plafonds hauts, à solives apparentes et décorées.

Massive construction en briques, ceinturée par trois corniches. La toiture, en tuile canal, est du type "pied de mulet" avec décrochement où s'ouvrent les sorties de pigeons. Sur trois côtés, les murs dépassent la toiture pour offrir un abri contre le vent. Le rez-de-chaussée est utilisé comme étable. L'accès de la partie haute du pigeonnier se fait par une porte au premier étage. A l'arrière, trois contreforts épaulent le mur. Il est vraisemblablement contemporain de la ferme voisine dont il dépend, datée de 1737. Son principal intérêt est d'avoir conservé ses 4 à 500 nids constitués de pots de terre noyés dans la maçonnerie.

La place Nationale constitue un intéressant ensemble de maisons dont le rez-de-chaussée forme une double galerie voûtée sur croisées d'ogives et dont les trois étages sont divisés par des ordonnances régulières, sauf au troisième étage où les baies sont les unes rectangulaires, les autres circulaires. Quelques-unes de ces maisons portent les dates de 1516 et 1556. La construction de cette place est due à l'architecte toulousain Pierre Besneville. Toute la construction est en briques, à l'exception des clefs des arcs, des voûtes et des appuis de fenêtres.

Pont entièrement en briques, construit entre 1304 et 1335. L'ouvrage était autrefois surmonté de trois tours, celles des extrémités étant carrées et celle du milieu, qui était élevée sur l'arrière-bec d'aval, était triangulaire. Il se compose de sept arches ogivales de 22 mètres de largeur et de sept piles munies d'avant-becs. Des ouvertures sont ménagées au-dessus des éperons pour faciliter le passage des eaux de crues. En 1831, suppression des parapets en briques pour permettre l'élargissement des trottoirs. D'autres travaux furent réalisés en 1869. Le pont a été élargi par des encorbellements à consoles en doucine.

L'ensemble du pont neuf et du pont de Lissac est ouvert à la circulation en 1913. La structure est en béton armé et utilise le principe novateur de l'articulation de l'arc en trois points. L'inventeur de ce procédé, Simon Boussiron, a la charge du chantier. Grâce aux deux arches de 53 et 56 mètres d'ouverture, à la faible épaisseur des voûtes et aux nombreux évidements, le pont résout les contraintes posées par les crues du Tarn. Le bow-string du pont de Lissac est un procédé plus fréquent à l'époque.