Saint-Denis (97400)

L'église a été achevée en 1751, mais le cimetière est déjà utilisé en 1741. En 1825, une ordonnance prévoit la création d'un nouveau cimetière près de l'église. La tombe de Nicole Robinet de la Serve est l'une des plus anciennes de ce cimetière. La stèle a été érigée grâce à une souscription des habitants. Elle est entourée d'une enceinte à l'intérieur de laquelle se trouve le monument ainsi que les tombes des membres de sa famille.

Un premier groupe de constructions abrite l'arsenal et la direction de l'artillerie de marine dès la fin du 18e siècle. Les projets de reconstruction de l'artillerie datent de 1835-1840. Tessier puis Sonnini, du Génie militaire, proposent l'aménagement de la partie orientale du quadrilatère en prévoyant un logement de fonction pour le directeur de l'arsenal. En 1839, Sonnini donne plus d'ampleur au projet en multipliant les constructions autour de deux grandes cours. En 1841, un nouveau projet est approuvé, comprenant le grand bâtiment bordant la cour intérieure au nord, avec galeries superposées, à arcades au rez-de-chaussée, rythmées par des piliers au premier étage soutenant une architrave. La maison du directeur et les annexes du parc d'artillerie connaîtront d'autres modifications ultérieures. Les travaux sont achevés en 1849. Dans la seconde moitié du 19e siècle, plusieurs campagnes de travaux sont réalisées sans pour autant modifier profondément la première organisation spatiale. Les locaux sont désaffectés lors du départ des troupes coloniales pour Madagascar, puis affectés à d'autres services.

La caserne a été conçue pour les troupes d'infanterie de marine en poste à la Réunion au 19e siècle. En 1842, le capitaine Roux propose les plans d'un bâtiment pour huit compagnies. Il retient le parti d'un long bâtiment terminé à ses extrémités par des ailes en retour. La façade principale comporte de larges galeries superposées, rythmées par des piliers avec arcs en plein cintre au rez-de-chaussée, et colonnes toscanes au premier. Au centre de ce bâtiment, Roux prévoit un porche monumental couronné d'un fronton, abritant un escalier d'honneur. L'ensemble des élévations relève du style néo-classique. Commencés en 1846, les travaux sont achevés en 1849. En 1858, une grille d'enceinte et deux pavillons sont construits au nord. L'ensemble est désaffecté en 1909 et 1910. En 1921, une garnison militaire y est rétablie.

Un plan de 1822 permet de situer les trois premières constructions du génie militaire sur le site actuel, composées d'un bâtiment en maçonnerie et d'entrepôts en charpente. Après leur destruction à la fin des années 1830 pour la construction de l'hôtel des postes, les services du génie s'installent dans le parc d'artillerie. Le projet pour les nouveaux locaux date des années 1840. La parcelle est divisée en deux parties. A l'est, plusieurs constructions autour d'une cour intérieure desservie par une porte cochère, forment les bureaux et l'arsenal du génie. A l'ouest, est prévue la construction du logement de fonction du directeur, ainsi que les dépendances. Le style néo-classique des bâtiments s'inspire de l'hôtel des postes. Les travaux débutent en 1842 et s'achèvent en 1844.

Un premier groupe de constructions abrite l'arsenal et la direction de l'artillerie de marine dès la fin du 18e siècle. Les projets de reconstruction de l'artillerie datent de 1835-1840. Tessier puis Sonnini, du Génie militaire, proposent l'aménagement de la partie orientale du quadrilatère en prévoyant un logement de fonction pour le directeur de l'arsenal. En 1839, Sonnini donne plus d'ampleur au projet en multipliant les constructions autour de deux grandes cours. En 1841, un nouveau projet est approuvé, comprenant le grand bâtiment bordant la cour intérieure au nord, avec galeries superposées, à arcades au rez-de-chaussée, rythmées par des piliers au premier étage soutenant une architrave. La maison du directeur et les annexes du parc d'artillerie connaîtront d'autres modifications ultérieures. Les travaux sont achevés en 1849. Dans la seconde moitié du 19e siècle, plusieurs campagnes de travaux sont réalisées sans pour autant modifier profondément la première organisation spatiale. Les locaux sont désaffectés lors du départ des troupes coloniales pour Madagascar, puis affectés à d'autres services.

La Mission de Saint-Thomas des Indiens a été fondée en 1852 par l'oeuvre de la propagation de la Foi, à la demande de Monseigneur Deprez, premier évêque de la Réunion, dans le but d'évangéliser les indiens immigrés. La chapelle, construite en 1862, est caractéristique des architectures modestes du milieu du 19e siècle, avec l'emploi d'enduits à la chaux de différentes couleurs .

Durant la première décennie du règne de Napoléon III, Saint-Denis se dote de bâtiments publics et de maisons particulièrement remarquables. Caractéristique de l'architecture officielle, le château Morange est une réalisation majeure de cette période. Les plans de la maison, située sur un terrain d'environ 7 hectares, sont confiés à Victor Frappier de Montbenoît. Terminée en 1861, elle fait l'objet de la description suivante sur un acte de propriété datant de 1924 : il s'agit d'une grande maison construite en pierres couverte en métal avec cour intérieure et galeries circulaires, connue sous le nom de Château. Elle est entourée de dépendances, au sud, comprenant deux corps de bâtiments en pierres couverts en tuiles, de deux pièces chacun. A la suite, se trouve une grande longère en bois couverte en tuiles puis deux écuries construites en pierres.

Représentative des demeures bourgeoises du 19e siècle à Saint-Denis.

Architecture créole de style chalet, construite en bois sous tôle au milieu du 19e siècle. Elle a servi de résidence à la reine Ranavalona III, exilée de Madagascar en 1897.

La décision d'acquérir un domaine à proximité du chef-lieu pour y établir une résidence pour les gouverneurs est prise en 1859 par le conseil général. En 1861, Louis Victor Louvart de Pontlevoye, propriétaire et industriel à Sainte-Rose, offre de céder à l'administration une maison en fer et en maçonnerie qu'il avait commandée et reçue de France. Cette maison préfabriquée est transportée par bateau de La Possession à Saint-Denis en mai 1861. Elle est assemblée à la fin de la même année. Elle se compose de neuf pièces et de deux varangues. Le long de la façade, il existait une galerie ouverte emportée par un cyclone. La toiture rouge a été entièrement restaurée avec des plaques de zinc. Au début du 20e siècle, agrandissement de la varangue nord par la modification de l'escalier à deux volées, de part et d'autre de la maison.

Demeure construite dans les années 1854-1862 par Julien Gaultier de Rontaunay pour y installer le siège de son commerce. Elle fut ensuite le siège du conseil général jusqu'en 1979. Elle y abrite encore quelques services. C'est une grande bâtisse en bois sous tôle. En 1965, la demeure s'est alourdie d'ajouts. Les murets de soubassements, les planchers et les dallages ont été refaits en béton.

C'est au domaine du Chaudron que beaucoup des innovations apportées à la Réunion pour la production du sucre ont été testées, à partir de 1813, avant d'être généralisées. Il ne reste plus que des vestiges des usines qui se sont succédées sur le site du Chaudron : la tour en partie ruinée d'un moulin à vent, des magasins, des écuries. L'organisation de l'espace est classique. En 1897, la maison de maître est au sud de la route, entourée d'un parc. A l'est on trouvait les logements des domestiques, les cuisines, des remises et des écuries. Au sud, les bâtiments d'exploitation, écuries, forges, logements des travailleurs (plus de 200 personnes) ; à l'ouest, la sucrerie, usine à sucre, distillerie, et un des rares moulins à vent construits pour manipuler (broyer) la canne. Le moulin à vent, qui est daté de 1827 sur la clef de l'arc d'une baie, a été construit par Fréon en complément du moulin à vapeur à la suite d'un accroissement du domaine.

Témoin de l'architecture néo-gothique importée à la Réunion. Construite de 1893 à 1897, elle conserve une décoration intérieure remarquable (peintures exécutées par le frère Fulbert entre 1904 et 1905 et vitraux de l'atelier Bessac de Grenoble en 1928-1929). Important mobilier liturgique réalisé par des menuisiers réunionnais entre 1899 et 1901.

Société d'économie mixte, la SEDRé est, depuis 1968, en lien avec les collectivités locales et les sociétés immobilières départementales, un acteur majeur de l'urbanisation de l'île de La Réunion vu son rapport d'assistance à maîtrise d'ouvrage des structures et entreprises de construction actives sur l'île. C'est sur une parcelle départementale de la rue de Paris qu'est édifié, en 1979, un bâtiment destiné à accueillir le nouveau siège social de la SEDRé. Cet acte architectural et urbain est d'autant plus fort que l'édifice du siège occasionne en 1977 la destruction d'une habitation du XIXe siècle qui était devenue la maison de l'Office national des Forêts. C'est à Jean Hébrard et Pierre Abadie que revient, suite au concours lancé en 1975 et remporté en 1976, la tâche de concrétiser ce nouveau projet, fonctionnel par son ampleur et sa structure et notable par son esthétique. En 1975-1976, ils livrent des plans de l'hôtel du Département, dit palais de La Source, qui donne à voir aujourd'hui la seule tour entièrement vitrée de l'île. Dans les mêmes années, Hébrard et Abadie agrandissent et transforment l'hôtel consulaire de la chambre de Commerce et d'Industrie de La Réunion (rue de Paris) où ils mettent en œuvre, comme au palais de La Source, le principe de corps de bâtiments juxtaposés et reliés par galeries circulant dans des espaces arborés.

Situés en cœur d'une parcelle limitée par les rues de Paris, à l'ouest, et Monseigneur-de-Beaumont, au nord, les bâtiments du siège de la SEDRé forment un plan général en quadrilatère, se décomposant en cinq corps à la fois hiérarchisés et reliés entre eux par un escalier central à coursives fermées et un système de galeries couvertes et de patios. Ces corps bâtis comprennent : en milieu de parcelle, dans l'axe nord-sud, deux bâtiments sur trois niveaux séparés par l'escalier hors œuvre qui assure leur desserte et leur liaison ; à l'avant de ces corps hauts, deux bâtiments de plain-pied sur un niveau reliés par des galeries dont un passage central formant l'accès principal à l'ensemble ; à l'arrière, dessinant une excroissance donnant sur l'aire de stationnement, un bâtiment sur un niveau, largement vitré, abritant la cafétéria et relié au reste par une galerie couverte. Tous ces éléments s'articulent autour d'un patio central arboré tout comme le jardin périphérique qui place le siège de la SEDRé dans un environnement agréable. Le caractère imposant de l'ensemble est contrebalancé par l'important retrait ménagé par les volumes bas. Réalisé en panneaux de béton préfabriqués, l'ensemble s'impose parmi les créations contemporaines majeures de l'île, par le dessin original des ouvertures aux angles adoucis et aux embrasures profondes. Le siège de la SEDRé se signale par l'originalité de ses façades, dont le traitement rappelle les expérimentations du cabinet dans la réalisation des logements de la ZUP IV au Port (forme adoucie des encadrements), inspirées par le goût en vogue en métropole au cours des années 1970.

Le site de la Grande Chaloupe est situé à la limite des communes de Saint-Denis et de La Possession. A la fin du 19e siècle, le chemin de fer allait de Saint-Benoît à Saint-Pierre et servait essentiellement à acheminer la canne à sucre vers les ports d'embarquement.

Le pavillon principal de l'hôpital, datant du début du 20e siècle, s'élève sur deux niveaux. Il est construit en bois, avec des colonnes en fonte pour les galeries de la façade. Le porche d'accès est d'inspiration néo-classique.

En 1731, la Compagnie des Indes achète un terrain pour y installer un hôpital, remis au roi en 1764 et complété par de nombreuses autres constructions au cours de la seconde moitié du 18e siècle. En 1826, l'ingénieur Spinasse envisage de reconstruire l'hôpital à l'extérieur de la ville, mais le projet n'est pas accepté. En 1829, l'ingénieur Jean-Baptiste Dumas obtient le maintien de l'hôpital sur son site. Il fixe le plan en U avec disposition des constructions de part et d'autre de vastes cours plantées. Les travaux débutent en 1829. De 1831 à 1840, les travaux sont suspendus pour raison financière. En 1845, la gestion est rétrocédée à l'Etat, et le capitaine Roux dresse de nouveaux plans, de style néo-classique. Les bâtiments forment toujours un U autour d'une grande cour centrale. Des annexes existent en bordure de parcelle, au nord et au sud. Ce projet est remis en cause par le comité des fortifications, à Paris, qui propose un nouveau plan en 1846. Les bâtiments sont élevés sur trois niveaux précédés, autour de la cour intérieure, d'une galerie de circulation soutenue par des colonnes en fonte de fer. Les travaux débutent en 1847. En 1855, le capitaine de Foucault présente un projet d'achèvement de l'hôpital, proposant la création de 200 lits. Le chantier se poursuit jusqu'à la fin des années 1860.

Hôtel mis à la disposition de l'Etat.

Edifice bâti en 1846 sur les plans de l'ingénieur Grenard pour la commune de Saint-Denis qui ne possédait pas d'hôtel de ville. Inauguration en 1860.

L'immeuble (1967-1968) fait partie de la série, pour Alain Boric, conçue par l'architecte Jean Bossu. Il abrite plusieurs logements sur deux niveaux et un étage complet de bureaux. L'édifice offre un profil tripartite dont le gabarit modéré et son alignement strict sur la rue le rapprochent du style traditionnel. Sa réalisation s'inscrit dans l'environnement urbain existant comme un hommage à la ville. La qualité architecturale de l'immeuble est due en grande partie à son implantation sur une parcelle en pointe qui lui permet à la fois son insertion dans le tissu urbain et d'apparaitre comme un objet autonome.

Ensemble bâti dont la construction a été initiée par la Compagnie des Indes puis par les gouverneurs Pierre-Benoît Dumas et Mahé de Labourdonnais, au début du 19e siècle, en raison du développement économique de Saint-Denis et des échanges commerciaux avec l'extérieur. Bien que délimité visuellement en deux entités, il s'agit d'un seul édifice. Construit en maçonnerie enduite, structuré par des éléments en pierre de taille et par la présence d'une charpente en bois, composé d'un corps de logis à deux niveaux sur rue élevé sur cave, simple en profondeur et distribué en son centre par un passage couvert traversant, donnant sur une arrière-cour végétalisée et pavée de basalte en partie. L'ensemble présente également deux ailes latérales au nord et au sud, saillantes côté cour, formant les anciennes dépendances ouvrant sur la ruelle Saint-Paul.

Il s'agit d'un grand ensemble administratif composé de trois bâtiments, très bien conservé et réalisé par Jean Bossu en 1970. Le premier édifice articule deux ailes d'inégale hauteur venant s'emboiter l'une sous l'autre avec un angle très obtus, technique appelée du « ciseau », caractéristique de la dernière manière de l'architecte. L'entrée est marquée par un grand auvent au profil inspiré d'un motif propre à Le Corbusier. Les façades retiennent particulièrement l'attention avec un travail très abouti de l'architecte réalisé sur l'épaisseur donnant à lire deux nus très distincts.

Le quartier servait de lieu de villégiature aux habitants du chef-lieu. Le jardin " la vallée heureuse " est un jardin créole privé du 19e siècle, conçu et aménagé par Achille Berg, médecin. La maison autour de laquelle était construit ce jardin a brûlé dans les années 1980. Le jardin est divisé en trois parties. La partie ancienne se compose du jardin " lontan ", bâti autour d'un bassin. Viennent ensuite le jardin dit utile et l'arboretum. Ce jardin s'installe dans le creux de la ravine. Un cheminement piéton s'inscrit dans la ligne de la plus grande pente. Une série de petites allées secondaires s'installent sur les deux pentes de la ravine, formant une sorte d'amphithéâtre. Il existe également une plateforme réservée au potager. La partie basse du jardin était autrefois un verger d'agrumes. Dans le jardin moderne, installé sur un plateau avec kiosque, se retrouve la fonction du jardin dans le mode de vie créole. Les arbres fruitiers l'emportent sur les plantes aromatiques et les arbres d'ornement. Un potager est placé au centre et précède la forêt.

Le site de la Grande Chaloupe est situé à la limite des communes de Saint-Denis et de La Possession. Les lazarets ont été construits au 19e siècle, de 1861 à 1865, pour préserver la Réunion des épidémies. Le lazaret numéro 1 comprenait quatre bâtiments en pierre couverts de tuiles dont une infirmerie, ainsi qu'un cimetière. A 1, 7 kms du premier, le lazaret numéro 2 comprenait trois bâtiments construits en maçonnerie ainsi qu'un cimetière. Les lazarets ont été fermés vers 1935-1936.

La léproserie est avant tout un lieu de mémoire, situé à Saint-Bernard à la Montagne dont la commune de Saint-Denis est propriétaire depuis 1986.

Architecture urbaine néo-classique réalisée en pierre de tuiles.

En 1903, Léon Oudin, ingénieur civil, acquiert la propriété du Bois-de-Nèfles qui comprend alors un certain nombre de bâtiments. La maison se trouve au bout d'une longue allée traversant un verger, disposition à rapprocher des allées des grandes propriétés sucrières de l'île. En 1914, un incendie détruit la maison d'habitation, reconstruite la même année sur les plans d'Oudin. La nouvelle demeure, construite sur les soubassements de l'ancienne, comporte deux corps de logis accolés, divisés en cinq pièces. La façade nord est décorée de pilastres cannelés, de corniches et de chambranles inspirés du style néo-classique. A l'intérieur, Oudin dessine pour le grand salon un décor de moulures en bois librement inspiré des décors du 17e siècle français. Agrandissements réalisés en 1920 (salle à manger) , 1925 (abri de voiture) , 1973 (cuisine, toilettes). A l'arrière, la dépendance servant de lieu de stockage pour le bois date de 1939.

La maison occupée depuis 1971 par M. et Mme Drouhet est implantée dans le quartier de Bellepierre à Saint-Denis. Cette partie de la ville commence à se développer dans les années 1960 avec des premiers lotissements sur les pentes. Le terrain est acquis par les époux Drouhet en 1967 à M. Cassim. La construction de la maison est commandée à l'agence Bossu en 1970, d'après un plan type déjà construit pour Auguste de Villèle dans les rampes de Montgaillard. Le cabinet de Jean Bossu, établi à La Réunion depuis 1949, est dirigée à cette période par son fils Jean-Michel Bossu. La production de cette agence est marquée à cette époque par de nombreuses constructions en plans type pour des maîtres d'ouvrage publics ou privés. Les architectes signent également plusieurs commandes de villas privées. La villa conçue pour les Drouhet est à la charnière de ces deux types de projets, il s'agit d'un plan type mais d'une maison de taille importante et reproduite en peu d'exemplaires.

L'édifice sur deux niveaux suivant le dénivelé de la pente est entièrement conçu en béton et couvert d'un toit terrasse. Le rez-de-chaussée est en partie posé sur pilotis et ménage un espace de réception ouvert sous la maison, en plus d'un garage et de deux chambres. L'étage comprend le séjour, la cuisine, les sanitaires et trois chambres. Toutes les ouvertures sont entourées d'un encadrement saillant jouant un rôle de brise-soleil. En façade nord le balcon filant accentue l'horizontalité de l'édifice.

Edifiée vers 1840, cette petite case créole offre une architecture classique avec son toit à quatre pans recouvert en zinc et percé de six lucarnes ajoutées dans les années 1980. Elle a été restaurée par ses propriétaires pendant plus de trente ans. Si son aspect originel a disparu, cette petite demeure urbaine conserve, cependant, la physionomie des cases créoles existantes encore en milieu urbain.

Le terrain faisait partie d'un ensemble plus vaste. En 1808, il existait sur cette parcelle une maison d'habitation et des dépendances alignées contre les murs de clôture est et ouest. La portion nord n'était pas bâtie mais plantée d'arbres fruitiers. Dans la seconde moitié puis à la fin du 19e siècle, le terrain est morcelé. En 1890, le lot faisant l'angle des rues de Paris et Roland Garros est acheté et divisé en deux. La parcelle située à l'est est achetée en 1893 par Michel Octave Grenier, distillateur de rhum, qui y élève une maison d'habitation et des dépendances.

Le vaste immeuble est loti en 1834 par les héritiers qui souhaitent s'en séparer. Le premier lot a sa façade sur la rue Saint-Denis. Le second fait l'angle des rues du Barachois et de Sainte-Anne. Le troisième est borné au nord et à l'est par les terrains. A ce troisième lot, le nouveau propriétaire fait ajouter au corps principal un pavillon, et érige contre le mur de clôture nord la cuisine en appentis. En 1936-1937, la véranda ouverte est fermée.

Elément original de l'ensemble urbain qu'est la propriété Deramond.

Construction de la fin des années 1840 ou du début des années 1850. La façade sur rue fait l'objet d'un traitement plus raffiné que les autres, couvertes de bardeaux. La toiture compte huit pentes avec écoulement des eaux passant à l'intérieur de la charpente. Du début du 20e siècle datent le remplacement du mur d'enceinte par une grille en fer forgé ; les colonnes du rez-du-chaussée supportant au premier étage un blacon entouré d'un garde-corps en planches ajourées de motifs Art Déco, surmonté d'un fronton décoré d'une double frise de lambrequin.

Conçue en 1968 pour Issop Mohamed Patel, gérant de société, cette maison terminée en 1972 est caractéristique de la dernière période de l'agence Bossu à La Réunion, au moment où le langage de l'architecture est affranchi du fonctionnalisme. La construction d'origine était en béton banché apparent. La volumétrie de la villa s'épanouit vers l'xtérieur. Les différents versants de toiture se soulèvent vers le paysage pour cadrer la vue sur la montagne. Cette volonté d'ouverture est perceptible également dans les espaces de réception dans lesquels le visiteur pénètre par une entrée surélevée et, en descendant quelques marches, découvre d'un coup la totalité de l'espace du séjour qui éclate dans trois directions vers le paysage. La façade nord présente un répertoire de tous les motifs architecturaux élaborés par l'agence, souvent d'inspiration corbuséenne.

Maison construite dans la première moitié du 19e siècle, transformée en 1908 par son nouveau propriétaire Raphaël Carrère, négociant. Depuis cette date, peu de changements : conservation des dispositions intérieures et de nombreux éléments de décor, très révélateurs du cadre de vie du début du 20e siècle.

Emile Hugot (1904-1993) est le fils de Charles Anatole Hugot, président de la Chambre d'agriculture et administrateur de sociétés sucrières. Il fait ses études d'ingénieur à l'école centrale des Arts et Manufactures puis à partir de 1932 dirige plusieurs usines sucrières telles que les sociétés Adam de Villiers, de l'Eperon, de Savannah. Il réalise la fusion de ces usines et devient à sa création en 1948, le président directeur général des Sucreries de Bourbon jusqu'en 1979. Il publie plusieurs ouvrages sur l'industrie sucrière, notamment La sucrerie de cannes en 1950, traité complet des techniques de travail de la canne à sucre. Emile Hugot épouse en 1931 Jeanne Reydellet. Ils acquièrent en 1938 un terrain au 6, rue Sainte-Anne comportant une maison en bois et des dépendances, appartenant auparavant à Michel Boucher et Laure Hermann, eux-mêmes l'ayant acquis de Raphaël Carrère. A cet emplacement Emile Hugot fait construire à partir de 1946 une grande maison en béton dont il commande les plans à l'architecte français, basé à Tananarive, Pierre Fonterne.

Cette grande demeure est bâtie selon un plan carré de 25 m de côté, à deux niveaux. L'ensemble est organisé autour d'un atrium couvert qui procure un éclairage zénithal à l'escalier monumental. Les façades sont entourées de galeries à colonnes jumelées et garde-corps en balustres, témoignant du goût encore présent à La Réunion pour le style néoclassique, inspiré de l'antique. Le plan centré et la colonnade périphérique renvoient aussi aux villas néo-palladiennes, qui marquent l'architecture tant dans l'océan Indien que dans les espaces coloniaux d'Amérique.

Construction du grand marché entre 1864 et 1866, à la place de constructions autrefois gérées par le bureau de bienfaisance et qui tombaient en ruine. Il est constitué de huit pavillons répartis autour d'une allée centrale. L'ensemble est construit en charpente métallique sur des colonnes de fonte.

En 1810, les troupes anglaises débarquent à la Grande Chaloupe et gagnent Saint-Denis. La plaine de la Redoute est le champ de bataille d'un unique combat entre cipayes et troupes créoles. Deux obélisques, l'un érigé par les Anglais en 1810, l'autre par les Français en 1857, honorent la mémoire des soldats morts dans les deux camps. Celui des Anglais se dressait dans la plaine de la Redoute, mais a été déplacé vers 1963 sur son site actuel. Celui de 1857 est situé au sommet d'une colline, sur une esplanade qui fut autrefois le site d'une batterie de défense. L'architecture de ces deux monuments se réfère à ceux de l'Antiquité.

Un monument commémoratif, érigé grâce à une souscription lancée en 1918, est érigé au croisement des rues. Une grande colonne en granit surmontée d'un ange de marbre brandissant une couronne de lauriers, est posé sur un piédestal chanfreiné aux contreforts à volutes, ceinturé d'un emmarchement avec obus et palmes de bronze. Une urne, scellée dans le monument en 1941, renferme une parcelle de "terre française". Le monument est inauguré en 1923.

En 1741, l'ingénieur du roi Antoine-Marie Desforges-Boucher dessine un magasin à poudre, édifié en 1751. Entouré d'un haut mur d'enceinte en moellons liés à la chaux, il se dresse sur une colline, à contre pente des tirs pouvant parvenir de la mer. A l'extérieur, les murs présentent un appareil constitué de basalte taillé. Six contreforts épaulent les façades Est et ouest. Le pignon est souligné d'une corniche, décor exceptionnel sur un édifice du 18e siècle à la Réunion. De même pour le blason aux armes du roi de France qui surmonte la porte d'entrée.

En 1756, le gouverneur Jean-Baptiste Bouvet de Lozier inaugure un fortin baptisé Redoute Bourbon. Bâti au-dessus de la route reliant le chef-lieu à Saint-Paul, il protège cet axe vital entre le nord et l'ouest. L'architecture laisse supposer qu'il serait dû à l'ingénieur Antoine-Marie Desforges-Boucher. De plan carré, les élévations rappellent une pyramide dont le sommet a été tronqué. Le rez-de-chaussée est percé de douze meurtrières. L'édifice est entouré d'un haut mur d'enceinte, arrondi aux angles, construit au milieu du 19e siècle. Dans les années 1870, il est transformé en magasin de poudre.

En 1690, la question d'une liaison entre Saint-Denis et La Possession est posée. En 1730, une convention est passée qui s'engage à ouvrir en haut de la falaise une voie pour que hommes et chevaux puissent y passer. Amélioré et pavé quarante ans plus tard, ce chemin sera utilisé par Bernardin -de-Saint-Pierre, puis par les Anglais, le 7 juillet 1810, lors de la prise de l'île. Cette voie de onze kilomètres est abandonnée sous la Restauration au profit d'un nouveau tracé.

Le projet du chemin de fer réunionnais est envisagé dès 1858 mais ne sera engagé qu’en 1878 en raison de sa complexité et de son coût. Des travaux sont entrepris afin de réaliser un tunnel de douze kilomètres entre Saint-Denis et La Possession. Un premier train arrive en gare de Saint-Denis le 09 août 1881. Le tour de l’île sera achevé à la fin de cette même année. Le chemin de fer de La Réunion est inauguré le 11 février 1882.