Saint-Pol-de-Léon (29250)

La reconstruction de l'ancienne cathédrale Saint-Paul-Aurélien s'échelonne du 13e au 16e siècle sur la structure, assez bien conservée au niveau du transept et des combles, d'une basilique du 12e siècle. La façade occidentale, fortement influencée par l'architecture normande, date du début du 13e. Puis seront construits la flèche sud et le portail ouest (14e siècle) , la flèche nord et les voûtes de la nef (fin du 14e siècle) , et enfin le choeur, dans le plus pur style gothique du 15e siècle.

Un chemin côtier sépare la chapelle, le colombier et leurs enclos des habitations du lieu-dit Kerigou et en particulier du logis du manoir. Le manoir, dont il ne reste qu'un corps de logis en équerre très modifié, appartenait à la fin du 17e siècle aux Coetlosquet, dont le blason figure à côté de la statue sur la façade ouest de la chapelle ; le lambris de couvrement, ajouté au 19e siècle, porte un décor peint en médaillon. La chapelle de la seconde moitié du 17e siècle, primitivement dédiée à Saint-Jean, prend le vocable Saint-Charles-Borromée en 1703. La colombier revêt un caractère exceptionnel par ses dimensions réduites et sa forme octogonale.

L'ancien château de la Villeneuve, attesté au Moyen Age et connu par des documents graphiques de la première moitié du 19e siècle, existait encore en 1848. Il n'en subsiste qu'un vestige : la cheminée monumentale, datée 1627, qui a été remployée dans l'actuelle cuisine. Le château passa par mariage à la famille de Guébriant au début du 19e siècle, et une vaste campagne de réaménagement du domaine fut alors entreprise. Il semble que dans un premier temps, les de Guébriant se soient contentés de vouloir refaire le parc sans toucher au château : les plans signés par le paysagiste Buhler, datant de 1845, sont organisés autour de l'ancien logis. Dans un second temps, en 1849, le château fut reconstruit selon les plans de l'architecte suisse Froelicher. Le parc, entièrement clos de murs, a conservé une bonne partie des allées dessinées par Buhler. Autour du château sont disposées les écuries et charetterie, des vestiges d'une chapelle provenant du manoir de Keriviry à Cléder, et une serre. De part et d'autre de l'entrée principale, deux maisons de gardes répondent à la ferme située de l'autre côté de la route, hors du parc. L'ensemble de ces bâtiments est contemporain du château. Ce domaine exceptionnel est très représentatif du mouvement de retour à la terre de la grande aristocratie légitimiste au milieu du 19e siècle.

Cette croix monumentale haute de 4 mètres, est située au lieu-dit Kergompez, le long de la route nationale. Soubassement, socle et fût sont en granit ; le socle porte la date de 1773 et l'inscription E. Combot. Le Christ en croix, en kersantite, est représenté les pieds l'un à côté de l'autre ; la figure du Christ est située au-dessous du croisillon, les bras fortement dirigés vers le haut. Selon une étude portant sur le Finistère, le 18e siècle est d'une pauvreté déconcertante du point de vue des croix et des calvaires. La croix de Kergompez est la seule à dater du 18e siècle parmi les quatorze recensées à Saint-Pol-de-Léon.

Eglise bâtie à la fin du 14e siècle par Jean IV, duc de Bretagne. Le portail présente des feuilles de mauve et d'acanthe entrelacées sous les voussures d'un arc en tiers point. Le clocher se présente comme une tour carrée dont la masse se trouve dissimulée par de longues fenêtres en ogive. Elle est surmontée d'une corniche et d'une balustrade d'où s'élance une flèche travaillée à jour et flanquée de clochetons. La tour repose, dans l'église, sur quatre piliers taillés en faisceaux de petites colonnes.

L'église Saint-Pierre est attestée à partir de 1497, mais la construction remonte à la fin du 14e siècle et à la première moitié du 15e siècle (choeur, mur sud de la nef). L'église a été reconstruite au 18e siècle par Nicolas Saffray, entrepreneur des travaux du Roi. La charpente et la couverture ont été refaites en 1875-1876. Les vitraux ont été exécutés par Le Bihan en 1974. En 1533, l'église était devenue le siège de la confrérie des Trépassés (confrérie disparue à la fin du 17e ou au début du 18e siècle). Dans le cimetière subsistent neuf ossuaires (sur les treize d'origine) datés des 16e et 17e siècles (l'un est daté de 1500, un autre de 1611). La maison de gardien a été construite à l'entrée du cimetière par l'architecte Puyo de 1875 à 1878.

Fontaine ornée d'une statue gothique de la Vierge.

Maison de trois étages avec pignon sculpté, ayant appartenu aux Richard, chanoines de Léon.

Maison de trois étages avec pignons et tourelle d'angle.

Ancienne possession de la famille de Penfentenyo, le manoir de Kermorus apparaît dans les textes au milieu du 15e siècle. Il connaît plusieurs agrandissements et embellissements jusqu'à la fin du 16e siècle, avant d'être mis en fermage et peu à peu délaissé au profit de l'autre résidence des Penfentenyo, Cheffontaines, en Cornouailles. Subsistent aujourd'hui un grand logis en équerre mutilé au 19e siècle, ainsi que les vestiges de communs et d'une fontaine. Le colombier et la chapelle ont disparu. Le logis conserve cependant son organisation d'ensemble et des dispositions architecturales et décoratives (escaliers en vis, poutraison, cheminées, fragments de peinture murale) qui témoignent de son importance passée et traduisent le passage du style gothique à celui de la Renaissance.

Le monument aux morts, dont la construction a été décidée dès le 8 septembre 1914, a réutilisé un ensemble religieux préexistant et se compose de trois éléments : un calvaire et une exèdre ornée d'un chemin de croix réalisés après 1875 par le sculpteur Larhantec pour remplacer la croix de bois du cimetière, le monument à proprement parler, conçu par l'architecte Chaussepied et réalisé par René Quillivic. Il est daté 1919 et a été inauguré le 21 mars 1920. Il s'agissait alors du premier monument aux morts inauguré dans le Finistère. Inspiré du thème du gisant bourguignon, il est constitué d'une dalle portée par quatre femmes en costumes locaux supportant un soldat agonisant.

Comme ils l'avaient fait aux 14e et 15e siècles, les évêques de Léon ont profondément marqué l'image architecturale de leur cité au 18e siècle. Dès le début d'un épiscopat qui dure 44 ans, Monseigneur de la Bourdonnaye commence la construction d'un nouveau palais épiscopal pour remplacer le précédent, détruit par un incendie. Après la Révolution et la suppression de l'évêché du Léon, les bâtiments deviennent le siège de l'hôtel de ville. L'aile est, datée 1706, conserve le décor du début du 18e siècle, avec son escalier monumental (orné de deux oeuvres, dont l'une provient des décors du château des Tuileries) , et ses lambris et cheminées. L'aile sud, datée de 1750 est due à Gouyon de Vaudurand, évêque depuis 1745. Des restaurations et aménagements ont eu lieu au 19e siècle et au début du 20e siècle. A Saint-Pol-de-Léon, l'ancien évêché, de même que le grand séminaire et le collège de Léon, reflète la manière de construire introduite par les ingénieurs en Bretagne.