Salins-les-Bains (39110)

En 1774 est décidée la construction d'une nouvelle saline à Arc-et-Senans, alimentée en bois par la forêt de Chaux. L'eau salée devait être conduite de Salins-les-Bains à Arc-et-Senans par un saumoduc. La saline fut construite de 1775 à 1779. Le géomètre Dez dressa les plans des terrains acquis par le roi pour la conduite des eaux salées. La conduite était formée de deux files de tuyaux en sapin conduisant séparément l'eau salée de la grande et de la petite saline. Le controle se faisait par six cuvettes réparties entre Salins-les-Bains et Arc-et-Senans pour mesurer les débits. Le remplacement des tuyaux en bois par des tuyaux en fonte fut rapidement envisagé. Outre des fragments de conduite, les seuls éléments construits du saumoduc qui subsistent de nos jours sont deux cuvettes et le passage sous la route de Lyon. Ce dernier présente une partie d'origine à voûte plate et une partie dont la voûte a été refaite plus bombée. La cuvette de Montplaisir est bien conservée. C'est une petite pièce voûtée avec, sur le côté droit, deux bouches d'arrivée et deux de départ côté gauche. La cuvette de Perrichon est un petit bâtiment couvert de tuiles qui ne présente plus d'éléments techniques apparents.

Installation des Carmes à Salins en 1625. Eglise bénie en 1627. Après destruction du couvent en 1674, reconstruction et consécration de la nouvelle église en 1680. Peu de transformations au 18e siècle. La rivière La Furieuse sépare l'ensemble église-bâtiments conventuels du clos. A la Révolution, ensemble vendu à des particuliers, mais l'église est rapidement rendue au culte (1808). Elle conserve sa forme d'origine (vaisseau simple voûté d'arêtes, croisillons peu profonds, chevet plat). Seul un clocher est construit en 1829. Les bâtiments conventuels, appartenant à des propriétaires privés, sont transformés en " villa " par l'architecte bisontin Alfred Ducat entre 1881 et 1893. Ducat dessine également un parc à l'anglaise dans le clos, ainsi qu'un verger à l'est.

Demeure reconstruite après un incendie en 1825 dans le style néo-classique. Jardin d'agrément établi en 1838.

Le dispositif défensif de Salins-les-Bains (avec le fort Belin) a subi peu de modifications. Devenu prison d'état durant le 19e siècle.

En 1920, le conseil municipal de Salins-les-Bains souhaite commémorer les 200 combattants de la commune morts pour la patrie et signe une délibération pour l'érection d'un monument aux morts. Un premier projet visait à en faire un monument cantonal; la ville s'associe finalement avec la commune voisine de Bracon. On choisit pour emplacement la promenade dite de la Barbarine, au nord de la ville, du côté de la gare de voyageurs. En octobre 1921, l'architecte Auguste Drouot (1881-1965) et le statuaire Eugène Bourgouin (1880-1924), qui proposent un modèle « d'art égyptien », sont retenus pour son exécution. Les deux palmes formant couronne de laurier et de chêne avec dorure à la feuille et patine de bronze sont fournies par Edgar Brandt, ferronnier à Paris, en 1923. Le coût total du monument s'élève à 45 000 francs.

Le monument aux morts se compose d'une victoire ailée tenant dans chaque main une couronne de laurier surmontant deux poilus debout tenant leur fusil avec leur crosse au sol. Au centre, se trouve une inscription « Salins et Bracon, à leurs morts glorieux ». Le monument est déplacé et restauré en 2018 dans le parc des Cordeliers, en face de son ancien emplacement. Les plaques des noms des morts pour la France alors au dos du monument sont disposées sur le parvis.

Reconstruite en pierre au début du 15e siècle, la grande saunerie, qui fut un enjeu des relations entre le Saint Empire, la Bourgogne et le royaume de France, offre un bon exemple de site industriel ancien implanté en milieu urbain. Délimitée par une enceinte fortifiée (aujourd’hui démantelée) , elle se compose d’ateliers en surface permettant le stockage de la saumure (bassins) , le traitement du sel (évaporation, égouttage, séchage et conditionnement) et l’entretien des équipements (forge, tonnellerie, menuiserie) ainsi que bureaux, logements d’officiers, maison du directeur, chapelle, salle de justice et prison. Sous la cour, deux salles voûtées (les puits d’Amont et à Grès) , reliées par une galerie souterraine, servent au captage et à la remontée des eaux de source salées. A partir de 1832, l’introduction du procédé du sondage permet de traiter des eaux saturées en sel. La saline poursuit son exploitation jusqu’en 1962 sans connaître de modernisations notoires. Malgré d’importantes destructions lors d’un incendie en 1825 et pendant la Seconde Guerre mondiale, la saline a conservé ses installations (sondage, moteur hydraulique, poêle d’évaporation) permettant une bonne compréhension du fonctionnement d’une saline traditionnelle : atelier de fabrication et galerie sont ouverts à la visite depuis 1968. D'autres bâtiments accueillent encore un casino, l'office de tourisme, le musée municipal et le siège de l'association des Musées des Techniques et Cultures comtoises. Des tennis et un jardin public ont été aménagés sur les espaces libres. La saline continue de fournir les eaux salées de l'établissement thermal.