Tarbes (65000)

Le quartier Larrey, projeté dès 1818, devait être affecté à la cavalerie légère. Les travaux durèrent de 1825 à 1827 sur les plans du capitaine Cocconcelli. Des adjonctions ont été faites sous la IIIème République et des démolitions l'ont transformé depuis 1964. Dans l'axe de la statue du Maréchal Foch mise en place en 1934, le quartier Larrey se déploie autour d'une place d'armes. L'entrée principale est encadrée de deux pavillons avec fronton triangulaire soutenu par quatre colonnes doriques. Au fond de la cour d'honneur, un grand bâtiment développe une façade de 150 mètres de long flanquée latéralement de deux avant-corps. Ce bâtiment était complété par de nombreuses écuries construites de part et d'autre ; seules subsistent les deux écuries orientales.

Dès 1846, date de la construction des locaux de remonte des chevaux de l'Armée, Tarbes devient le fief de la cavalerie légère. Ces locaux seront déménagés en 1857 au voisinage des haras et du quartier Larrey et prirent dès lors le nom de quartier Foix-Lescun. L'aspect architectural de ces constructions de la Remonte présente une grande similitude avec le quartier Larrey : deux corps de garde à l'entrée, un grand bâtiment à deux étages sur rez-de-chaussée dans l'axe de l'allée centrale et de part et d'autre, en parallèle de cette allée, deux ailes (anciennes écuries). Le style est épuré : arcatures en rez-de-chaussée, ouvertures sobres.

L'église de la Sède a été construite à la fin du 12e siècle. La nef et la tour lanterne datent du 14e siècle. Au milieu du 18e siècle : construction de la façade et du porche ouest ; établissement du maître-autel, d'une chaire et d'un buffet d'orgues ; pose de lambris surmontés de tableaux dans le choeur, et de stalles sous les balcons ; peinture à la détrempe de toutes les voûtes. Construction en pierre de taille et briques. Façade ouest en grès de Mugron.

Le monastère des Carmes fut fondé en 1282. L'église date peut-être de 1482. Le clocher et le choeur appartiennent au 15e siècle. La nef unique est voûtée en berceau brisé et divisée en cinq travées par des pilastres et des doubleaux. Le choeur est voûté sur croisée d'ogives formant une étoile sur plan demi-circulaire à l'intérieur et polygonal à l'extérieur. Au sud, de hautes baies devaient éclairer la nef, murées par la suite et remplacées par des fenêtres plus petites. Dans le mur nord, qui devait être primitivement aveugle, des baies identiques ont été percées. Au sud-ouest, le clocher est constitué par une tour partant du plan carré qui passe ensuite à l'octogone. Les angles du carré sont amortis par de hauts pinacles. Cet étage se termine par une galerie en encorbellement. Au-dessus s'élève une tourelle ajourée, contenant le beffroi, terminée par une flèche en briques ornée de crochets et d'arêtes.

Construit en 1806, ce dépôt d'étalons n'a subi aucune modification depuis cette époque. Une installation d'alimentation en eau et abreuvoirs automatiques a été exécutée à la fin du 19e siècle. C'est un des rares ensembles de construction édifié dès l'origine dans le but de servir de dépôt d'étalons. Ils contiennent des éléments architecturaux très novateurs pour le début du 19e siècle. La composition se fait sur deux axes : un face à l'entrée, sur l'écurie d'honneur ; l'autre sur l'ensemble de production. Chaque bâtiment présente des particularités liées à sa fonction. Dans les écuries d'honneur, la voûte surbaissée et lambrisée est maintenue par un système de tirant en fonte.

Le 18 décembre 1693 fut décidée l'implantation de l'hôpital de la Clôture à la place d'une maison noble. Le pavillon fut débarrassé de ses constructions parasites. La façade fut étendue en ligne droite avec, à l'est et à l'ouest, deux ailes parallèles. La chapelle de l'hôpital est accessible par un escalier menant au premier étage. Un retable tapisse le fond du choeur, lui-même séparé de la nef par une table de communion en fer forgé. De part et d'autre se trouve une chapelle largement ouverte par un arc en plein cintre. Cette disposition se répète à l'étage, avec des baies largement ouvertes sur des tribunes. Le retable, en bois doré ou ciré, représente le cycle de l'enfance de Jésus. La chapelle est conçue pour permettre aux différentes catégories de personnes fréquentant l'établissement d'assister aux offices. L'ensemble hospitalier groupé autour de la chapelle est un bel exemple de l'architecture hospitalière du 18e siècle.

La villa Massey avait été commandée à l'architecte Jean-Jacques Latour en 1852 pour servir de résidence. La mort de Massey, en 1852, entraîna la modification du projet en musée. Il s'agit d'une construction en briques sur deux étages avec façade symétrique. Une tour surmonte l'ensemble. Cette tour présente un exemple très habile d'utilisation de la brique. Le jardin anglais avait été tracé par Placide Massey en 1850, alors directeur des parcs et jardins de Versailles et Saint-Cloud. Le jardin est centré sur le musée. Il comprend, devant le musée, une esplanade avec petit plan d'eau. Un petit lac occupe la partie Est du jardin. Le pourtour du jardin comporte une grille métallique datant de la construction. Ce jardin contient des essences très rares, sinon uniques. Vers 1870 est construite l'orangerie, architecture métallique de style Napoléon III qui n'a subi aucune modification depuis sa construction. Cette serre comporte deux ailes distribuées à partir d'un hall central surmonté d'un dôme de verre. Le sol de ce hall est recouvert d'une mosaïque. La structure métallique se compose d'une série d'arcades et de motifs décoratifs constituant un excellent exemple d'architecture métallique Napoléon III.

Maison construite en 1836. Vers 1860, une banque y fut installée, et en 1882 elle fut rachetée par Léon Pierre Estévenet qui créa sa propre banque. C'est un de ses descendants, Joseph Cardeillac, caricaturiste, qui semble avoir réalisé la plus grande partie des peintures, à même le plâtre, au début du 20e siècle. Ces peintures présentent des scènes relativement complexes, animées de personnages, de figures isolées ou de couples, ainsi que des représentations de la vie moderne. Sont également visibles des scènes sportives, courses automobiles, courses hippiques, scènes d'escrime, de bains de mer et libertines. La plupart des personnages sont sans doute des portraits de représentants du "Tout Tarbes" de l'époque, et constituent un témoignage sociologique du plus grand intérêt. Une des pièces en soupente présente de grands personnages féminins japonisants, sans doute d'une époque postérieure (vers 1920 ?).

Maison où naquit le maréchal Foch en 1851. La maison présente des caractéristiques de la fin de l'époque Louis XV. Le tout est construit en galets. Le corps de bâtiment comprend une aile en retour sur cour. Galerie sur cour. Porte d'entrée en chêne avec imposte découpée et sculptée. Rampe d'escalier à la française, en chêne, avec départ sculpté. Des pièces conservent des cheminées en noyer de style Louis XV.

Ancien palais épiscopal, occupant l'extrémité sud-ouest de l'ensemble fortifié épiscopal. Dans son aspect actuel, le palais semble remonter au 17e siècle, reconstruit après les destructions dues aux guerres de Religion. L'aile ouest conserve dans sa partie basse des salles voûtées qui pourraient remonter au Moyen-Age. L'ensemble a été remanié au 19e siècle, avec notamment la construction des ailes de bureaux qui relient le palais à la façade ouest de la cathédrale. Le petit salon dit "chambre de l'évêque" présente un décor typiquement Rocaille du milieu du 18e siècle. Aux quatre angles, quatre médaillons ovales, peints sur carton ou directement sur l'enduit du mur, représentent des paysages avec ruines. Côté nord, une alcôve est revêtue de miroirs qui, face à un autre miroir au-dessus de la cheminée, multiplient les jeux de perspective dans cette pièce exiguë.