Trégastel (22730)

Le calvaire du bourg de Trégastel est érigé entre février et août 1872 à l'initiative du curé de la paroisse, Jean-Jacques Bouget (1804-1877), qui met à contribution la population locale tant sur le plan de la main d'œuvre que du financement. L'ouvrage s'inscrit dans un programme mis en place par l'abbé peu après son arrivée dans le commune en 1866, consistant à créer l'union des habitants et les inciter à la prière en les mobilisant autour de plusieurs chantiers fédérateurs. Situé sur le point culminant de la commune, ce calvaire monumental s'apparente à un chemin de croix tracé dans une sorte de chaos minéral formé par l'agencement de blocs de granit d'extraction locale, et jalonné de petits oratoires abritant des statues de saints et des sentences religieuses en langue bretonne. L'ensemble est dominé par une grande croix remontée après 1912 - celle d'origine avait été détruite par la foudre - au sommet d'un haut socle pyramidal appareillé de pierres de taille à bossages. Œuvre singulière au style délibérément « rustique », ce témoignage éloquent de la mission évangélisatrice de l'abbé Bouget est, au-delà de son identification à l'histoire trégastelloise et à la géologie de la Côte de granit rose, un véritable unicum à l'échelle de la Bretagne.

L'ensemble formé par le mur d'enceinte, le calvaire et la petite chapelle est dans le caractère de l'architecture rurale de cette région bretonne. La chapelle est un édifice rectangulaire avec chapelle au nord, datant du début du 18e siècle. La chapelle est posée sur un placître. Deux entrées, l'une de plein pied entre deux piles sans grille ; l'autre avec des emmarchements et une croix. La croix se trouve sur un socle pris entre deux pierres à enjamber, caractéristique du passage pour piétons. Une Vierge s'oppose au Christ.

Petit édifice des 12e, 14e, 15e et 17e siècles, accompagné d'un ossuaire circulaire accolé, daté du 17e. Une restauration a fait disparaître l'ancien campanile.

Construit à partir de 1861 par l’ingénieur Pelaud, le phare est mis en service en novembre 1864. Il est constitué d’une tour carrée comportant cinq niveaux ainsi qu’une cage d’escalier demi hors oeuvre sur l’élévation postérieure. L’architecture de la tour, traitée à la manière d’un donjon médiéval, révèle également le soin porté à l’esthétique et aux détails. Ce phare se distingue par l’originalité de ses dispositions extérieures et intérieures. Il demeure l’un des très rares phares rescapés, dans le secteur Ille-et-Vilaine et Côtes d’Armor, des destructions allemandes durant la Seconde Guerre mondiale.