Tulle (19000)

Bains-douches édifiés entre 1907 et 1910 sous l'impulsion municipale afin de faire progresser l'hygiène corporelle des travailleurs et des déshérités. L'architecture est conditionnée par les fonctions internes de chaque partie. A l'est se trouve un pavillon sur deux niveaux s'inspirant de l'architecture balnéaire avec présence d'aisseliers en bois et lucarne passante. A l'ouest se trouve une structure sur un niveau, bordée en limite supérieure par une double corniche, la couverture de cette partie, située au-dessus du vestibule et de la salle des douches, étant en ciment armé et formant terrasse. Cette deuxième partie abrite le vestibule avec l'entrée et les cabines de douches. Le décor est minimal, les ornements venant surtout souligner les formes, et se cantonne à agrémenter les dessus de baies. Il s'agit d'un édifice fonctionnel pour lequel la municipalité a souhaité réduire au maximum le coût de construction et des sculptures. L'architecte Auberty a retranscrit ici la liberté des formes, la diversité d'interprétation et le souci décoratif propres à l'Art Nouveau. L'adoption du cercle et de l'arc donne de la vie et de l'élégance aux fenêtres géométriques qui restent cependant fonctionnelles.

Fondé au 7e siècle, le monastère fut détruit par les Normands en 846. Reconstruction au 9e siècle. Au 11e siècle, période de prospérité, l'abbaye de Tulle se met sous la règle de Saint-Benoît. L'église et les bâtiments conventuels étant devenus vétustes et insuffisants, leur reconstruction débute en 1103. L'église, son porche et le premier étage du clocher furent élevés au 12e siècle. Les autres étages du clocher furent bâtis au 13e siècle. La flèche date du début du 14e siècle. En 1317, l'abbatiale devient cathédrale. En 1796, la coupole qui couvrait le carré du transept s'écroule. Le transept et l'abside sont démolis pour permettre la construction du choeur actuel.

Etape des pélerins se rendant à Saint-Jacques de Compostelle, cette chapelle circulaire, coiffée d'un dôme à clocheton, a été édifiée au 17e siècle. C'est un des derniers témoignages de ces rotondes. Au 19e siècle, le portail a été détruit et remplacé par un magasin. La chapelle était également appelée chapelle de la Barrière ou de Notre-Dame de Montre-Chemin car, vers l'Espagne, elle désignait le chemin de la côte du Carmel et du Périgord et celui qui traversait la Corrèze pour rejoindre Bordeaux. Sous la Révolution, la chapelle fut vendue comme bien du clergé. Un marchand de fer en fit son entrepôt. A la fin du 19e siècle est découvert un aqueduc passant sous la chapelle pour aller se déverser dans la Corrèze.

Les religieuses de la Visitation arrivèrent à Tulle en 1644, appelées par l'évêque Jean de Genouillac. Elles se consacraient à l'éducation des filles. En 1660, une donation leur fut faite pour bâtir une église. En 1743, un nouvel édifice sur plan centré circulaire fut construit d'après les plans de Lacombe, confesseur des religieuses. La façade principale est ornée de pilastres et d'un fronton. Contre les murs extérieurs se dressent trois avant-corps à mur-pignon. Six baies à l'arc en plein cintre sont percées. La toiture, en poivrière, était à l'origine surmontée d'un lanternon percé de huit baies. A l'intérieur, quatre chapelles voûtées en cul-de-four. Coupole circulaire échancrée de huit voûtes à pénétration. Le décor se compose d'une peinture en faux marbre et imitation d'ébène. A la Révolution, la chapelle est utilisée comme hôpital.

Tour octogonale de six étages contenant un escalier à vis qui dessert l'immeuble de même époque. La tour est surmontée d'un étage en pan de bois et torchis en encorbellement. Galerie en bois avec une balustrade à pan de bois à croisillons et remplissage torchis crépi. Porte d'entrée à pilastre, chapiteaux sculptés, entablement et fronton triangulaire à pinacle.

Ancienne chapelle du couvent des Carmes élevée à la fin du 17e siècle, caractéristique du style classique de cette époque avec son plan octogonal, ses six chapelles saillantes, sa façade principale scandée de pilastres ioniques, rétrécie en ailerons aux deuxième niveau et amortie d'un fronton, son tambour surmonté d'une coupole octogonale amortie d'une tour lanterne de même plan. Sur les pans de l'octogone s'articulent symétriquement des niches plates et une abside. L'église a cessé d'être affectée au culte par arrêté du 20 janvier 2010.

Maison Renaissance dont le couloir, le vestibule et l'escalier ont conservé leurs dispositions et leur décor d'origine. Sur la cour intérieure, deux façades présentent un décor architectural du 16e siècle. Moulures et sculptures encadrent les fenêtres. Les façades sur rue ont été reprises dans un style néo-Renaissance.

Lycée édifié à partir de 1884 par Anatole de Baudot, élève de Viollet-le-Duc. Lycée ouvert aux élèves le 1er octobre 1887. Parc conçu en 1881 selon les plans d'Anatole de Baudot et maintenu dans son état originel (exceptés côtés nord et nord-ouest). Utilisation de la polychromie dans le décor extérieur.

Maison du début du 16e siècle, de style gothique flamboyant. Chaque étage possède une cheminée monumentale en grès à colonnettes et moulurations, d'inspiration gothique, des plafonds à solivages apparent, aux solives moulurées, et des peintures.

Les trois premiers niveaux sont en pierre et comprennent, au rez-de-chaussée, les baies à arcs surbaissés d'une ancienne boutique. Au premier étage, deux fenêtres à encadrement mouluré dont les linteaux sont ornés d'accolades. Le troisième étage est en bois apparent. Les éléments sculptés sont caractéristiques de l'habitat ancien des 15e et 16e siècles.

Les travaux de l'hôtel de la préfecture débutent en 1866, sur un projet de l'architecte J. Gardès (1864). En 1870, interruption du chantier par la guerre franco-allemande. Le 1er avril 1880, réception définitive du chantier. L'hôtel se compose d'un bâtiment rectangulaire avec deux pavillons en retour d'équerre et un avant-corps central. Façades inspirées des châteaux Louis XIII. En 1944 et 1954, la salle Conseil général subit des transformations. Ce bâtiment est représentatif de l'architecture éclectique.

Théâtre construit de 1900 à 1903 avec l'aide de l'architecte Anatole de Baudot, élève de Viollet-le-Duc. La façade est caractéristique par son décor. Une large travée centrale consacrée aux ouvertures est cantonnée de deux travées latérales en pierre de taille. Au premier niveau, trois portes sont cantonnées de piliers supportant des consoles qui soutiennent le balcon. Au second niveau, le balcon en fer forgé fait face à trois verrières rectangulaires. Le troisième niveau est percé de verrières en arc plein cintre. Le tout a un couronnement à fronton central semi-circulaire. Tous les niveaux présentent un décor original : céramique, vitrail, décor architectural.