Vannes (56000)

De l'édifice primitif et de celui du 11e siècle, il ne reste rien. Une nouvelle cathédrale fut entreprise au 12e siècle. A partir de 1454, la nef fut reprise et consacrée en 1499. Entre 1504 et 1520, la croisée de transept fut achevée. En 1537 se greffa au nord une chapelle circulaire. Un projet de réfection totale n'aboutit qu'à la réalisation de la chapelle axiale. L'hémicycle roman ne fut supprimé qu'en 1770, après que la nef ait été voûtée d'arêtes. En 1825 fut rebâtie la flèche nord, foudroyée. La façade occidentale fut restaurée entre 1868 et 1876. Malgré ces transformations, l'édifice est resté fidèle à la disposition romane, et comprend une nef de 43 m sur 14, accompagnée de dix chapelles latérales, un transept à bras inégaux, un choeur enveloppé d'un déambulatoire et, en enfilade, deux chapelles axiales.

Le portail se trouve dans un parc. Il est le dernier vestige d'une chapelle de prieuré qui paraît avoir été construite au 13e siècle, et est resté à sa place primitive. Ce prieuré avait été construit entre 1025 et 1040 par le duc Alain III, et relevait de l'abbaye de Saint-Gildas. Selon la tradition, Abélard, envoyé en punition à Saint-Gildas, y aurait séjourné. Le portail présente une porte ogivale dont le côté extérieur droit se relie au mur sud (supposé de la chapelle Saint-Guen). Le sol rehaussé atteint le banc extérieur. La pierre de clef est gravée en creux d'un écusson avec chevron et trois pièces buchées.

Chapelle près de Vannes ornée de sablières sculptées et une inscription de 1466.

Croix calvaire du cimetière en granit sculpté, mesurant cinq mètres de hauteur. Autel devant un piédestal. Base quadrangulaire sur laquelle sont sculptés : la descente de croix ; Jésus au tombeau ; la résurrection ; la descente aux enfers. Fût monolithe octogonal décoré de guirlandes et feuilles recourbées. A la base du fût, sous des frontons, sont représentés : Sainte-Catherine d'Alexandrie avec la roue, Saint-Paterne (?) et deux autres saints. Coeurs enflammés représentés à la base du chapiteau. Dans le quatrefeuille terminal, le Christ en croix entre Saint-Jean et la Vierge d'un côté ; une Pietà avec deux orants de l'autre.

Cet édifice servait de chapelle au collège des Jésuites avant la Révolution. Il fût bâti en 1661 grâce aux subsides de Mlle Catherine de Francheville dont un médaillon reproduit les traits au-dessus de l'entrée. La chapelle est de plan rectangulaire avec un choeur polygonal. La façade est de style Jésuite. La voûte a été établie en 1681-1688. A l'intérieur se trouve un retable monumental datant de 1685, oeuvre de Jean Boffrand.

L'ancien couvent des Ursulines, actuellemnt collège Saint-François-Xavier, a brûlé après la guerre et a été depuis très largement rebâti. Des constructions anciennes du 17e siècle ne subsiste que l'ancienne chapelle, actuellement transformée en bibliothèque et divisée intérieurement en deux niveaux. De la chapelle d'origine, il ne reste que la façade, dont la partie inférieure est en granit. La partie supérieure est en tuffeau et n'a pas résisté à l'usure du temps. La grande pauvreté des renseignements historiques limite la restitution du couronnement et des amortissements latéraux à des conjectures.

Croix transférée près de la cathédrale. Cette croix ornait la tombe d'un étudiant de l'école Saint-François-Xavier, du nom de Gérald Lentaigne, originaire de Dublin. C'est une croix en calcaire d'inspiration irlandaise. Bras rectilignes, à l'extrémité se joignant par segments demi-circulaires, inscrit dans une sorte de disque ajouré. Terminaison supérieure en deux glacis de pinacles portant une inscription.

Croix bannière en granit, située près du village et de la chapelle du Rohic, mesurant quatre mètres au-dessus de gradins. Perron de quatre marches et soubassement en forme d'autel. Base quadrangulaire sans sculpture. Fût octogonal surmonté d'un chapiteau qui supporte le tableau supérieur qui a perdu ses colonnettes d'angles. Crucifixion avec Vierge et Saint-Jean, d'un côté ; de l'autre, une Pietà. Sur les deux petits côtés, deux personnages dont Saint-Michel. Accolades sur les deux scènes principales. Au-dessus, le cube de pierre se termine en rectangle régulier.

Bâtie sur les fondements d'un édifice plus ancien abritant les reliques du premier évêque de Vannes, sans doute détruit fin 9e ou début 10e siècle par les Normands, l'église en croix latine date du 11e siècle. Après les destructions de 1721 et 1726 dues aux tempêtes, l'édifice est reconstruit à partir de 1727 selon les plans de l'architecte Olivier Delourme. La tour est achevée en 1826 par l'architecte Brunet-Debaines.

Les remparts allant du bastion Notre-Dame à la rue Saint-Salomon datent du 4e siècle. La Porte-prison est de la fin du 14e siècle. La tour du Connétable est du 15e siècle. La porte Saint-Vincent est des 16e et 17e siècles. Enfin, la porte Saint-Jean est du 17e siècle.

Hôtel d'une architecture très sobre, ayant conservé à l'extérieur des balcons en fer forgé et, à l'intérieur, des boiseries de la même époque dans deux pièces du premier étage, ainsi qu'un escalier à balustres avec départ sculpté. Il se compose d'un rez-de-chaussée en granit et de deux étages en pierre blanche. Baies arrondies ou en segment de cercle, encadrées d'une moulure. Corniche classique. Lucarnes à frontons triangulaires dans le comble.

L'ancien hôtel conserve une échauguette en pierre pentagonale, à coins arrondis, qui s'appuie sur trois trompes divisées par deux consoles à quatre encorbellements et décorées de coquilles.

Le Grand Hôtel de Limur a probablement été construit dans les dernières années du 17e siècle. Situé à la pointe d'une place triangulaire placée au pied de la muraille, il offre une disposition, probablement due à la géométrie de cette parcelle, qui ne reflète pas la structure traditionnelle d'un hôtel entre cour et jardin. Elle semble inspirée d'un modèle local, de même que la composition de la façade, avec son corps central dominant l'ensemble, dans lequel s'ouvrent deux lucarnes superposées. L'escalier de la fin du 18e siècle ou du début du 19e siècle a été réalisé par Brunet-Debaines. L'architecture de la façade se ressent aujourd'hui des modifications qui lui ont été apportées au 19e siècle (agrandissement des baies) , de même que les décors intérieurs : seules deux pièces ont conservé leur authenticité.

L'hôtel de ville de Vannes est un bon exemple de bâtiments publics construits sous la IIIe République. Commencé en 1880, il fut inauguré le 11 juillet 1886. Les plans furent conçus par l'architecte vannetais Armand Charier. Les proportions des façades sont bonnes et le bâtiment est bien intégré à la place avec, en retour, la façade du 18e siècle de la chapelle du collège Jules-Simon. De nombreux artistes parisiens et nantais ont contribué à son décor intérieur très soigné et parfaitement sauvegardé dans son ensemble.

Maison à étages surplombant du côté de la rue. L'armature de bois des étages est apparente. Poutres moulurées et sculptées aux trois étages. Sous les combles, statuette sculptée de franciscain. Revêtement d'ardoise au second étage et sur le pignon. Au rez-de-chaussée, en encoignure, deux bustes en pierre sculptée d'un bourgeois de Vannes et de sa femme.

Au rez-de-chaussée, trois piliers de pierre soutiennent une grosse poutre sculptée qui souligne le premier étage. Entre les piliers s'ouvrent un ancien étal et une autre baie, ainsi que deux portes. Les deux étages sont en léger encorbellement et possède chacun une grande fenêtre centrale. Au-dessus, le pignon est éclairé par une fenêtre carrée et, plus haut, une petite lucarne. La maison voisine est en pierre et bois. Elle possède également deux étages en léger encorbellement, et un pignon sur rue couvert d'ardoise. Au rez-de-chaussée, une porte en arc surbaissé et une porte accolée à une fenêtre forme étalage.

Immeuble en pierre et bois dont la façade principale comporte un rez-de-chaussée, deux étages en encorbellement léger et un troisième en encorbellement situé dans le pignon. Deux fenêtres par étage. Baies à frontons légèrement arrondis. Balcons de fer forgé aux étages. Les poutres d'encorbellement sont soutenues par des corbeaux sculptés, sauf au dernier étage. La curiosité de cette maison réside surtout dans la bande de pierre sculptée qui s'étend sur toute la hauteur de la façade. On y voit des motifs de style Renaissance s'alignant sur les divisions des encorbellements et, entre les étages, une niche très ornée avec une statue de Saint-Yves au premier ; un pilastre à fronton triangulaire très orné au second ; une mouluration au troisième.

Maison à deux étages surplombant, le premier soutenu par une énorme poutre moulurée et sculptée où figurent une tête d'homme et une de femme, et qui porte la date de 1574. Cette même date se retrouve sur la niche de saint creusée dans le mur latéral droit. Le rez-de-chaussée est constitué par des piliers de granit moulurés. Pierres moulurées et sculptées sur les murs latéraux.

Le mémorial breton de la Lande de Justice de Crach date des 8e, 9e et 10e siècles. L'ancien hôtel est du début du 15e siècle, et appartenait à Jean de Malestroit, évêque de Nantes et chancelier du duc de Bretagne. En 1456, le château Gaillard fut vendu au duc de Bretagne qui y installa le Parlement qui resta en fonction jusqu'à l'annexion de la Bretagne à la France (1532). En 1554, il est vendu par le roi. L'édifice se compose de deux corps de bâtiments et conserve peintures et boiseries Renaissance, ainsi qu'un plafond à caissons. Les baies sont à meneaux. Côté cour, une tour polygonale en pierre de taille renferme un escalier à vis.

Pastiche du style Louis XIII, cette construction de 1865 est un bon exemple des constructions de la fin du siècle. Un décret de 1861 décide la construction de la préfecture à l'emplacement de la vieille caserne de gendarmerie. Les plans avaient été soumis depuis 1860 par l'architecte départemental Aimé. En 1864, les frontons de la cour d'honneur et de la façade sud sont exécutés par le sculpteur Le Merle. La rampe de l'escalier principal a été forgée par Albert Lefebvre. En juin 1940, les Allemands s'y installent. Le 22 juillet 1945, le général De Gaulle tient audience dans la salle des délibérations du conseil. Cette pièce est remise à neuf et décorée par Bompard, peintre de la marine, pour la visite du roi du Cambodge en 1948. L'édifice comporte un étage surmonté d'un comble mansardé. Sa partie centrale, surélevée, est amortie d'un fronton arrondi où sont sculptés l'aigle impérial et deux personnages armés (Nominoë et Alain Barbe-Torte, héros de l'indépendance bretonne). Un oeil-de-boeuf éclaire la coupole qui surmonte le pavillon central. Deux ailes encadrent la cour d'honneur. Un passage voûté, aménagé sous le pavillon gauche, conduit aux dépendances. Le rez-de-chaussée du bâtiment principal est réservé aux pièces d'apparat. Dans les ailes sont installés les bureaux et les appartements du secrétaire général. Le parc fut exécuté par le paysagiste anglais John Wallen, de 1863 à 1865. En 1920, un bâtiment en granit destiné aux archives départementales vient compléter l'ensemble.

La porte Est est encadrée par une archivolte en tiers-point, décorée de dents de scie, et des piédroits portant des chapiteaux ornés de fleurettes. A côté du chapiteau de droite se trouve un autre chapiteau réemployé représentant, aux angles visibles, une sirène soutenant les branches de sa queue de poisson terminée en croissant, la longue chevelure tressée entourant tout le motif. Les deux sirènes sont séparées par une tête de hibou.

Cet immeuble a été construit entre 1894 et 1906. Il présente un ossature métallique (construction de type Baltard) , et un plan en T. La façade-vitrine est ornée d'un riche décor, mêlant pierre de granit et de calcaire (tuffeau) , briques, fonte. Belle illustration de l'art industriel.