Angles-sur-l'Anglin (86260)

Ce château faisait partie de la ceinture de places-fortes s'élevant autour de la cathédrale poitevine, lesquelles furent l'objet d'assauts au cours du 14e siècle. La construction primitive remonte au 11e siècle. A cette époque, les barons d'Angles étaient suzerains des seigneurs de Luzignan. Au 13e siècle, la possession du domaine passa aux évêques de Poitiers qui le conservèrent jusqu'au début du 18e siècle. Vers 1430, l'évêque Hugues de Combarel fit effectuer d'importantes modifications et restaurations. Le château, qui fut endommagé au cours des guerres et dont l'entretien revenait cher à l'évêque de Poitiers, fut abandonné par celui-ci après autorisation du Parlement, en 1708. A partir de 1793, il servit de carrière publique. Du côté de la rivière, deux tours flanquent le bastion qui les unit. La tour du second plan encadre, avec une autre tour regardant la route, une petite porte de style ogival, surmontée d'une muraille. Cette porte ne présente pas de trace de pont-levis. Elle devait faire communiquer le château avec la ville de façon à livrer passage aux habitants en cas d'attaque. L'accès au château se fait par une première cour triangulaire. Sur la droite, un rempart surélevé comportait un chemin de ronde et unissait la tour d'angle de l'entrée à la tour crénelée faisant face à l'Anglin. Le grand donjon ferme la première cour qu'il sépare complètement d'une autre plus grande. De style roman de la fin du 12e siècle, il est rectangulaire et flanqué d'une tourelle formant contrefort. Une autre semblable se trouve presque au milieu du parement. A l'angle, une tour plus importante est reliée à la tour médiane par un avant-corps, sorte de bastion creux communiquant avec le donjon par une porte. Cet avant-corps contenait peut-être un escalier permettant d'accéder à la salle supérieure du donjon. Sur les faces intérieures du donjon se voit une suite de créneaux formant couronnement, dont il ne reste que la base. Un chemin de ronde permettait d'y accéder. Au rez-de-chaussée, une salle servait de magasin. Du côté de la route, la cour principale est fermée par une courtine qui unit le donjon à la tour à gauche de l'entrée du château. D'après la tradition, la partie supérieure de cette tour abritait la chapelle castrale. Cette dernière courtine est renforcée par des bastions en maçonnerie et une tour. Une deuxième cour secondaire, moins grande que la première, est défendue par des parapets et des créneaux. Elle était fermée par une tour. Une petite cour plus basse en niveau était entourée de hautes murailles couronnées de créneaux ou d'archères. Il s'agissait de l'entrée principale du château.

Petit édicule formé de quatre colonnes accouplées, avec petit autel adossé au soubassement.

Cet édifice est l'unique travée restante d'une ancienne église abbatiale, détruite vers 1835. L'église d'origine appartenait à une abbaye fondée à la fin du 11e siècle par Isenbert Ier, évêque de Poitiers. La première pierre de l'édifice fut posée en 1175 et la dédicace eut lieu en 1192. Il fut sans doute réalisé dans le style roman poitevin. Il présentait un plan en forme de croix latine et se composait d'une nef de deux travées, un transept avec deux chapelles et un choeur. La façade présente une ordonnance très régulière avec un portail principal accolé de deux faux portails plus modestes ; deux longues fenêtres géminées au-dessus ; un fronton percé de deux fenêtres dont les rampants forment un angle aigu au bas duquel court une corniche reposant sur modillons. Les quatre voussures du portail principal sont ornées de feuillage et portent sur des chapiteaux à crochets. Les arêtes des piédroits dont ornées de guirlandes de feuillage. Le mur du fond est percé d'une fenêtre à arc en tiers-point. Il fut édifié au 19e siècle, lors de la réduction de l'église à une travée. L'intérieur conserve des chapiteaux gothiques à palmettes. La voûte primitive était en berceau ou en plein cintre. La voûte actuelle, en bois, a été établie au 19e siècle.

Eglise de style roman, surmontée d'une tour carrée. La nef se termine par une abside et deux absidioles formant les bras de la croix sur le transept. Le clocher carré à deux étages est percé de baies romanes avec trois colonnes groupées à chaque angle. Sous ce clocher, la coupole repose sur un cordon en biseau. Dépourvue d'ornements sculptés, l'église est voûtée en bois, de forme plein cintre, avec voliges clouées sur des aisseliers qui viennent reposer sur des arbalétriers.