Cayenne (97300)

Chapelle de l'ancien pénitencier, construite à la fin du 19e siècle avec une ossature et une charpente en bois. Le plan correspond à celui utilisé en Guyane pendant la seconde moitié du 19e siècle pour toutes les églises : rectangle comprenant une nef, des collatéraux et un choeur charpentés. Le choeur est encadré par deux sacristies. L'entrée principale est protégée par un porche reposant sur des piliers. Lambris intérieurs peints en 1938 par le bagnard Francis Lagrange. Entre 1946 et 1976, après la suppression du bagne, l'église se dégrade par manque d'entretien.

Hôpital daté de 1862-1863, édifié à la place d'une série de cases en bois. Traces de peinture murale à l'intérieur. Bâtiment rectangulaire, en pierre de taille, comprenant de vastes salles basses semi-enterrées vers la façade principale et couvertes de voûtains en brique sur profils métalliques. Sur deux niveaux, grandes salles desservies par des coursives ouvertes par des arcades monumentales. Les salles étaient séparées par un pan de bois supportant les solives.

Décision de construire une direction du génie prise en 1866. Bâtiments construits entre 1867 et 1869, remis à la colonie entre 1891 et 1898, mis à disposition du corps préfectoral depuis 1948.

En 1923 la décision est prise de remplacer l’église Saint-Nicolas. Les travaux de la nouvelle église, élevée en pierre et brique, commencent en 1825 et s’achèvent en 1833. En 1933, l’église prend le statut de cathédrale. Elle est consacrée en 1934. De 1952 à 1954, elle est agrandie vers l’est et augmentée d’un cœur polygonal en béton armé, sous la direction de l’ingénieur Victor Toubi. Les vitraux, les planchers de la tribune et le plafond sont remplacés. C’est la plus vaste église de Guyane, de plan basilical, à double collatéral. L’église possède une façade de style néo-classique et un clocher à deux étages en bois.

Cet immeuble appartient à l'ensemble des bâtiments militaires construits à Cayenne au cours du 19e siècle.

Ecole maternelle - la seule école maternelle de Cayenne au début du 20e siècle - bâtie entre 1910 et 1917. Depuis 1925, elle porte le nom d'une célèbre guyanaise qui avait consacré sa vie à l'enseignement. Construite en maçonnerie, et en bois et brique pour le niveau supérieur, l'école, avec sa galerie en rez-de-chaussée et sa couverture en tôle ondulée, représente à la fois une adaptation originale de l'architecture traditionnelle guyanaise et un élément caractéristique de la place des Palmistes.

Un premier hôpital en bois est monté vers 1821, suite au transfert de l'hôpital datant de l'époque de la ville bastionnée. Constitué, au départ, uniquement de bâtiments en bois, c'est à partir de 1830-1850 que l'hôpital se dote progressivement de bâtiments typiques avec un noyau central maçonné en moellons, des épaisseurs de murs qui diminuent du rez-de-chaussée aux étages et des galeries de chaque côté, d'abord en bois puis en structure métallique. L'hôpital est complètement achevé à la fin du 19e siècle et comprend une enceinte, un hôpital militaire, une chapelle, une partie pour les déportés, un pavillon d'entrée, un bâtiment pour les malades, sous-officiers, soldats et colons, un bâtiment pour les officiers, la pharmacie, le logement du médecin-chef, les cuisines, la buanderie, les bains publics et un petit amphithéâtre.

Edifice construit à la fin du 19e siècle avec des matériaux de récupération.

Ensemble de ruines comprenant des fours et une cheminée haute d'environ 10 mètres.

Habitation traditionnelle construite en 1910 sur la rue de la Liberté (actuellement rue du Général-de-Gaulle). La construction, caractéristique de l'architecture guyanaise créole, comporte un rez-de-chaussée, un étage et un comble aménagé. Malgré une réhabilitation et un agrandissement en 1986, l'édifice conserve une silhouette "sympathique". Depuis 1990, l'immeuble, qui prend son nom d'un local commercial des éditions Delabergerie, abrite les services de la Direction régionale des Affaires culturelles de la Guyane.

Caractéristique de l'architecture en bois de la fin du 19e siècle dans les départements d'Outre-Mer. Maison sans doute construite après l'incendie de 1888. C'est dans cette maison que vécut le député Jean Galmot de 1919 à 1924. Après 1930, la maison est transformée en hôtel.

Architecture liée au négoce

C'est à partir des années 1940 que l'Est de la ville de Cayenne commence à se développer et que son urbanisation est pensée pour accueillir les services publics et les fonctionnaires, personnels qui y sont associés et, par conséquent, à loger. Les terrains qui nous intéressent sont octroyés en concession dès 1850 par M. Achille HOURY, propriétaire d'une briqueterie. En 1901, Mademoiselle Anaïs Sainte-Rose obtient du Gouverneur de la Guyane la concession définitive des 15 hectares appartenant autrefois à M. HOURY. En 1907, elle vend 3 hectares à Mademoiselle Marie-Anne Brisset et lui loue les 12 autres hectares. La laiterie John HENRY remplace alors la briqueterie sur ce terrain. Décédée en 1911, les deux enfants de Mademoiselle BRISSET héritent de ses biens. Son fils, décédé en 1917, laisse sa sœur, Juliana Andrina HENRY, mineure, pour seule héritière. Le père, M. John HENRY, entreprend des démarches pour revendre les terrains, immeubles et dépendances appartenant à sa fille. Il vend finalement en 1922 à M. Jean-Baptiste BOUYGUES, douanier en retraite qui revendra les immeubles à un autre agent des douanes, M. Constantin BELLONY en 1926. Ce monsieur Bellony vend 6 mois plus tard au propriétaire qui gravera son nom dans la toponymie de Cayenne, M. Laurent Euphrasius REBARD, industriel. L'Etat rachète les terrains à M. REBARD en 1954, en vue de la construction des lotissements des bureaux et logements de fonctionnaires acteurs de la départementalisation. La cité où fut construit le lotissement du Bureau Minier Guyanais porte donc le nom du propriétaire auprès duquel l'État acquière la parcelle de 15 hectares nécessaires à sa programmation architecturale et urbaine pour répondre à la mise en place de la départementalisation : la cité Rebard.

Le pavillon Monvoisin, dernier témoin bâti encore en élévation du lotissement du Bureau Minier Guyanais, cité Rebard, est caractéristique de l'architecture post départementalisation à Cayenne. Il revêt donc un intérêt historique pour l'histoire de la ville de Cayenne et de son urbanisation. Il est un témoin architectural de cette époque. Francois Goven (inspecteur des patrimoines, collège des monuments historiques attaché à la Guyane jusqu'en 2021) inscrit les caractéristiques architecturales du pavillon dans les « standards du Mouvement moderne » dans l'hexagone et en outre-mer. Par ailleurs, Antoine Bruguerolle (Architecte du patrimoine) et Patrick Le Bris (Architecte des bâtiments de France en Guyane de 2013 à 2016) caractérisent cette maison de fonctionnaire comme faisant « partie d'ensembles urbains et architecturaux portant témoignage d'une conception moderne de l'habitat en milieu tropical et équatorial »5. En effet, ses caractéristiques architecturales montrent la réflexion dont a fait l'objet l'architecture à cette période pour allier construction neuves, matériaux et techniques modernes, et climat guyanais. Il fait ainsi partie d'une expérimentation, sorte de centre d'incubation, sur la qualité de vie et de l'habitat sur le territoire. Le pavillon est qualifié de « villa bioclimatique » (Bruguerolle, Le Bris).

Rôle important de Victor Schoelcher (1807-1893) dans l'abolition de l'esclavage en 1848. Le monument à Victor Schoelcher a été réalisé en 1896-1897 par E. Barrias. La date 1896 figure sous le pied de l'esclave. La sculpture, en bronze, est composée d'un groupe de deux personnages : Victor Schoelcher tend son bras droit tandis que sa main gauche est posée sur l'épaule d'un jeune esclave libéré. Le plâtre original de ce groupe est conservé dans l'église de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).

Place située au coeur historique de la ville. Elle porta longtemps le nom de Grande Savane avant de devenir en 1821 place de l'Esplanade. En 1834, on remplace les tamariniers par des palmiers royaux. C'est un vaste espace de trois hectares divisé en quatre rectangles. 1845 : forage de deux puits ; 1862 : installation de réverbères ; 1867 : édification d'une grande fontaine, remplacée en 1957 par le monument à Félix Eboué (architecte Devallière, sculpteur Gordon). Construction du système d'évacuation des eaux dans les années 1870-1880. Pour le centenaire de la Révolution, en 1889, installation de la colonne portant le buste de Marianne (appelée ici Reine Charlotte en souvenir de Charlotte Corday). En 1925, le gouverneur Chanel termine l'aménagement de la place en y faisant installer des colonnes décoratives surmontées de pots à fleurs. Entre 1945 et 1950, la plantation de palmiers royaux est renouvelée.

C'est sur cette place (place des Armes, puis place du Gouvernement, puis place du Maréchal-Pétain, puis place de Grenoble depuis 1944) que s'élevait la première cathédrale de Cayenne : c'est donc une réserve archéologique importante pour l'histoire de la ville. Premier descriptif de la place en 1789. C'est sous les gouverneurs Tardy de Montravel et Chanel qu'elle prendra son aspect actuel. De 1861 à 1867, sous le gouverneur Tardy de Montravel, réseau d'adduction d'eau, empierrement des rues, nouvelle caserne, égouts, ... Inauguration de la fontaine de Montravel le 28 avril 1867. En 1924-1925, sous le gouverneur Chanel, installation du mobilier urbain semblable à celui de la place des Palmistes : colonnes surmontées de pots à fleurs, bancs en demi-cercle, ... réaménagement de l'hôtel des Jésuites (la façade néo-classique donnant sur la place date de 1925).

Groupe de deux ensembles comprenant à la fois des gravures antérieures au premier millénaire de notre ère, et des gravures des époques du bagne et actuelle. Les gravures anciennes comportent des caractéristiques stylistiques qui se rapprochent de celles des pétroglyphes connus dans les petites et grandes Antilles. Ces deux groupes de roches gravées témoignent des déplacements maritimes des populations amérindiennes anciennes. La seule figuration repérée représente un animal stylisé, probablement un lézard.