Cordes-sur-Ciel (81170)

Une tradition locale fait remonter la construction de la chapelle à l'époque des croisades. Cette dernière a été construite pour abriter les reliques de la Sainte-Croix. Durant le siège de Cordes, sous Henri III, la chapelle fut profanée et détruite. Sous le règne de Louis XIII, la peste ravageant le pays, les consuls de Cordes placent la ville sous la protection du Saint-Crucifix. La peste ayant cessé, en signe de reconnaissance, la ville restaura et embellit le sancturaire. Pendant la Révolution, l'édifice est vendu comme bien national. En 1806, la chapelle est rendue à la ville et le service religieux y est rétabli. En 1844, le peintre italien Cénoni réalise les peintures de la voûte. Le dessin et le bleu s'inspirent de ceux de la cathédrale d'Albi. En 1889, construction de la flèche sur les bases de l'ancien clocher de 1644.

Haute tour de pierre circulaire portée sur un fort empattement en maçonnerie, se rattachant à la troisième enceinte de la ville et en défendant l'approche. La tour, aujourd'hui découronnée, est éclairée par une fenêtre en croix du 15e siècle. Une fausse tour lui fait suite vers l'ouest.

La première mention de l'église remonte à 1269. La première construction aurait duré de 1263 à 1281. Les parties essentielles devaient être terminées au moins en 1287 car la convention entre les consuls et les Trinitaires fut passée dans cette église. L'édifice subit par la suite des transformations importantes. En 1345, il menaçait ruine. Les consuls obtinrent l'autorisation du juge d'Albigeois de le démolir et de le reconstruire un peu plus grand. En 1357, un "estage" en bois fut dressé au fond de l'église, au-dessus d'une porte. De 1369 à 1374, des impositions furent levées pour la réfection du clocher. La nef du milieu du 14e siècle fut à son tour remplacée par une autre au 15e siècle. En 1452, le consul communal décida d'agrandir l'église. Le contrat fut signé en 1455 et la première pierre posée en 1460 après que fût rasée l'ancienne nef. En 1568, le toit fut refait après l'incendie de l'édifice par les Protestants. En 1582 ou 1583, construction d'une petite galerie au-dessus de la porte principale. Le chevet droit pourrait dater de l'édifice primitif du 13e siècle. Il est formé d'une grande voûte et de deux chapelles constituant les bras du transept. Les ouvertures sont divisées par un meneau qui se termine par des mouchettes. Les chapelles sont au nombre de quatre au nord et de trois au sud. De ce côté, la porte d'entrée occupe la place de la quatrième chapelle. Le clocher et l'arceau qui lui sert d'arc-boutant doivent dater des années 1369-1374. Le plan carré de la base se transforme ensuite en octogone dont chaque face est ouverte d'une baie ogivale. Une rose du 15e siècle orne la façade occidentale. La porte primitive, qui se trouvait sur cette façade, a été condamnée suite à l'abaissement du sol de la place et ouverte sur le flanc sud.

Ce reste de remparts se trouve sur la deuxième enceinte de la ville.

La chapelle se compose d'une salle rectangulaire voûtée en pierre avec diagonaux, liernes et tiercerons. Une porte basse y donne accès et une fenêtre unique, ouverte du côté de la grande rue, l'éclaire. A l'angle, un contrefort cylindrique contrebute la poussée de la voûte. Une niche a été pratiquée à la partie basse de ce contrefort. L'édifice a été découronné.

Le rez-de-chaussée et le deuxième étage ont conservé en partie leurs anciennes dispositions. Le premier étage a été mutilé mais conserve des traces de l'ordonnance primitive qui était semblable à celle du deuxième étage. Les chapiteaux des colonnettes sont très ornés (feuillage, figures humaines, bestiaire). Quatre ogives ouvrent le rez-de-chaussée, l'une donnant accès à la cour intérieure. Cet édifice a conservé l'architecture méridionale typique de cette époque. L'intérieur de la salle du premier étage conserve des fresques à dessin géométrique du 14e siècle.

Construction en pierre de taille. Rez-de-chaussée à arcades. Ouvertures du premier étage modernisées. Au deuxième étage, deux groupes de quatre baies, par paires. Chapiteaux sculptés (feuillages, têtes humaines, animaux...).

Construction en pierre de taille avec rez-de-chaussée comprenant quatre arcades. Les ouvertures du premier étage ont été modernisées. Le deuxième étage est percé de huit baies disposées par paires, amorties en arcs brisés, surmontées d'un oculus curviligne. Chaque paire de baies comporte une colonnette médiane. Les chapiteaux et les piédroits sont ornés de sculptures.

Les maisons gothiques de Cordes datent de la période de prospérité de la ville, dans la première moitié du 14e siècle. Elles sont concentrées le long de la Grande Rue. La maison du Grand Veneur a été modifiée au 17e siècle dans sa partie inférieure (ouvertures rectangulaires). La façade sur rue s'orne d'une fresque sculptée représentant une scène de chasse. Le rez-de-chaussée ouvre sur deux courettes intérieures et des parties arrières par une série de portes et d'arcades. A l'intérieur, la disposition de longue salle unique se retrouve du premier au troisième étage. Ces pièces présentent des plafonds à la française, des niches et percements d'époque gothique ainsi qu'un décor mural peint (damier décoré de fleurs de lys ; faux appareil ; scène de bataille inachevée).

Construction en pierre de taille. Rez-de-chaussée en arcades. Ouvertures au premier étage modernisées. Au second étage, six baies, par paires, avec colonnettes médianes. Oculus circulaire au-dessus de chaque groupe et au-dessous d'une moulure en arc brisé. Chapiteaux et piédroits sculptés.

Maison de la fin du 15e siècle, avec façade sur double alignement, l'un en bordure de la rue, l'autre parallèle au précédent, en retour d'angle. La partie rentrant s'ouvre, au rez-de-chaussée, par une porte à linteau portant écusson aux armoiries effacées. Le premier étage est éclairé par deux fenêtres à croisillons et le deuxième par une seule. Le corps en saillie présente une arcade bloquée au rez-de-chaussée, une fenêtre à croisillon au premier étage et trois au second, dont deux couplées. La toiture repose sur des corbeaux. A l'intérieur, un escalier en vis occupe tout le bâtiment en retrait et dessert les pièces.

Ces halles ont été construites au 14e siècle pour servir à la vente de cuirs et d'étoffes, au moment où la ville était en pleine prospérité. Cordes était à cette époque un centre de production de tissus brodés et de cuirs ouvragés. Depuis 1273, la ville avait obtenu le droit de faire de la saint Barthélémy, patron des tanneurs, la fête communale. Les halles se composent d'une aire horizontale dallée en pierre, dont l'accès se fait par des emmarchements qui s'adaptent aux différences de niveaux. Vingt-quatre piliers en pierre couronnés d'une sorte de chapiteau sans décoration, reçoivent une charpente à quatre pans sur laquelle repose la couverture en tuiles creuses. Des bancs de pierre sont disposés autour et un puits comblé aurait, selon la tradition, une profondeur de plus cent mètres.

Ce moulin est attesté en 1445 ; il fait aujourd'hui partie d'un ensemble d'un seul tenant comprenant une tour médiévale reliée au moulin par un bâtiment du 16e siècle. En 1795 il possède trois paires de meules, deux pour la mouture du blé et une pour la production d'huile. Il est arrêté en 1865. La toiture en mauvais état est dérasée en 1962 et remplacée par une dalle de béton servant de terrasse pour consolider l'ensemble. De cet édifice en pierre il subsiste au rez-de-chaussée deux paires de meules en place et en sous-sol les trois cuves en pierre de taille des rouets ; à l'extérieur une quatrième cuve plus petite et adossée au canal de fuite du moulin, servait, d'après la tradition, de moulin à tan pour des tanneries toutes proches.

Enceinte construite par le comte de Toulouse, Raimond VII, terminée dans ses parties essentielles en 1229. La porte d'entrée est en plein cintre, surmontée d'une échauguette flanquée à l'est et à l'ouest d'une tour. Le parement intérieur de la porte est probablement contemporain de la fondation de la bastide.

Les différentes portes de la ville étaient des ouvrages de défense qui faisaient partie des enceintes construites successivement du 13 au 14e siècle pour la protection de Cordes. Ces ouvrages ont été découronnés. La porte du Planol est tangente au mur d'enceinte d'un côté et flanquée, de l'autre, d'une tour suivie d'une fausse tour, le tout en pierre de taille. La façade intérieure a été refaite en pans de bois. La porte s'éclaire par une ouverture carrée. Rainure à herse conservée.

Porte secondaire de la première enceinte, du côté nord. Ouverture en arc en plein cintre. Sur le côté se trouve une meurtrière à mousquet. Un autre portail faisait pendant à celui-ci sur la ligne des remparts, côté sud. Bien que faisant partie de la première enceinte, cette porte a probablement été reconstruite au 16e siècle, au moment des guerres de Religion.

Grande porte, appelée au Moyen Age Portail Pench (peint), entre deux tours, à ouverture en plein cintre. La porte est munie de deux rainures à herses et d'une longue meurtrière pour la manoeuvre du pont-levis. Elle est éclairée par une fenêtre percée sur chaque face, au-dessus du passage. La façade intérieure a été remaniée au 15e siècle (fenêtre en croix). Les différentes portes de la ville faisaient partie des enceintes construites successivement du 13e au 15e siècle pour la protection de Cordes. Ces portes sont aujourd'hui découronnées.

Porte située vers l'ouest de la première enceinte de la ville en partant du centre. Elle a été construite très probablement de 1222, date de la fondation de Cordes par le comte de Toulouse Raymond VII, à 1229 (au plus tard), époque où le "Traité de Paris" cite la bastide comme l'une des forteresses les plus importantes de l'Albigeois. Les parties basses des deux tours et la porte proprement dite jusqu'au-dessus de l'assise passant sur l'arc archivoltant le cintre extérieur, sont en calcaire. Le surplus est en maçonnerie de pierre schisteuse pour les murailles et en grès pour les encadrements des baies. Cette réfection de la partie supérieure, sans doute due à une destruction, paraît dater de la fin du 13e ou du début du 14e siècle. Des réfections du 14e siècle subsistent deux étages au-dessus du passage et un étage à la tour de gauche. La tour de droite a presque entièrement perdu les parties remontant au 14e siècle et porte un jardin en terrasse. Le rez-de-chaussée conserve les rainures de deux herses. Une porte massive en bois devait compléter le système défensif.

Porte sur plan rectiligne, ouverte par un arc plein cintre, en pierre de taille calcaire et moëllons de schiste et de grès. Au-dessus de l'ouverture est fixé le cadran d'une grande horloge publique dont le timbre est placé au sommet d'une petite tourelle centrale.

Construction en pierre de taille, présentant un rez-de-chaussée en arcades. Le premier étage a été modernisé (bouchement des baies anciennes ; ouverture de nouvelles baies). Au deuxième étage, les baies, deux par deux, présentent des chapiteaux à feuillages.