Douai (59500)

Cette école illustre les équipements accompagnant l'activité minière, qui ont durablement modifié le paysage du Douaisis à partir de la fin du XVIIIe siècle. Outre les installations techniques de production et les infrastructures de transport, ceux-ci comprennent également habitat et équipements collectifs. Cette école fait partie des équipements sociaux destinés aux travailleurs logés dans les cités minières. Elle est représentative des réalisations de la Compagnie des mines d'Aniche, qui se démarque des autres compagnies par une architecture particulièrement soignée. Elle est caractérisée par l'emploi de la brique silico-calcaire associée à la brique rouge, un style régionaliste pittoresque, et l'application des principes hygiénistes. Bien que d'un modèle relativement classique pour l'architecture scolaire (deux ailes correspondant aux classes de garçons et de filles, chacune ayant un préau et une cour dédiée), elle a la particularité d'une aile perpendiculaire abritant une salle des sports et une salle des fêtes, qui vient compléter les équipements collectifs de la cité. L'école illustre ainsi la politique paternaliste des compagnies où tous les aspects de la vie des employés sont pris en charge au sein des cités minières. Édifiées ex-nihilo par les compagnies, celles-ci constituent des ensembles très homogènes aussi bien dans ses logements que dans les équipements.

Etablissement des Récollets à Douai en 1618. En 1621, construction du couvent et d'une petite chapelle (1622). Construction d'une nouvelle église au début du 18e siècle (1706-1709) , consacrée en 1712. Couvent affecté aux séances publiques de la société populaire en 1795, chapelle transformée en fabrique de salpêtre en 1797. Eglise agrandie par l'architecte Grigny de 1852 à 1856. Le décor intérieur est un pastiche du 18e siècle.

Le cirque municipal, improprement appelé hippodrome, a été construit en 1904 par Jules Dropy, directeur du service des travaux municipaux à Douai. L'édifice, un dodécagone de 35 mètres de diamètre, est conçu autour d'une charpente métallique réalisée pour le panorama de Rome qui devait être construit à Paris à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900. Le cirque a été remis en état en 1925 à la suite d'un incendie, avec une nouvelle façade en pierre de Savonnières, donnant sur la place. Les écuries subsistent à l'intérieur du bâtiment, réhabilité depuis 1980 pour abriter un centre d'animation culturelle.

Le 15 mai 1677, les religieux de Saint-Vaast d'Arras cèdent à perpétuité à la ville de Douai leur refuge situé rue du Gouvernement. Le refuge devient officiellement l'Hôtel de la Gouvernance. En 1710, il est incendié pendant le siège hollandais ; les appartement sont en grande partie détruits, le logis est inhabitable. Il est vendu par la ville en 1720, reconstruit et achevé en 1736, puis rénové au cours du 18e siècle. Hôtel entre cour et jardin, il témoigne d'une architecture domestique de prestige du début du 18e siècle.

Pour remplacer la salle de spectacles devenue trop vétuste, les échevins de Douai chargèrent Charles-Louis-Barthélémy Denis, entrepreneur des fortifications, de la réalisation d'une salle de spectacles avec un salon de jeu au bout du théâtre, à livrer en octobre 1785. Situé à l'emplacement de l'ancien séminaire de la Foi, le bâtiment fut ouvert au public le 13 février 1786 et remanié aux cours de plusieurs campagnes de travaux durant la première moitié du 19e siècle. La façade néo-classique à quatre colonnes ioniques, dont deux engagées de chaque côté, est encadrée par deux massifs latéraux à simple décor de joints de pierre. Le décor sculpté de l'attique représente un cartouche central aux armes de la ville, des guirlandes de feuillages et des rubans aux extrémités latérales. Trois portes cintrées donnent accès au vestibule, ancien péristyle fermé en 1845, surmonté du foyer du public. La toiture est en ardoises, d'un seul tenant. La salle à l'italienne comporte environ 500 places et comprend un parterre assis, trois niveaux de balcons et deux loges d'avant-scène, un plafond peint à la gloire de Marceline Desbordes Valmore, artiste douaisienne. La scène, dont l'ouverture est de 8 mètres et la hauteur du cadre de 6 x 7 mètres, présente quatre plans. La machinerie dispose d'un dessous à deux niveaux équipé au 19e siècle, et d'un cintre de 62 porteuses contrebalancées.

L'usine de la Société Cotonnière d'Hellemmes, spécialisée dans la fabrication de la fibranne, a été élaborée par Charles Vollery et inaugurée en 1953. Elle correspond à la mise en place et à l'expérimentation d'un cycle de production à l'horizontale. L'architecte utilise un plan nouveau, suivant le déroulement du process, de plain-pied, et selon un axe de symétrie qui rassemble les transformateurs et la centrale de conditionnement d'air. La structure du corps principal est en béton précontraint. La toiture en sheds à double orientation permet l'éclairage naturel et intégre les gaines de conditionnement d'air en forme de trapèze. Cette usine était considérée comme l'une des plus modernes d'Europe, et reste le seul témoignage régional d'une esthétique moderne appliquée à ce type de programme. La production a cessé en 1991. L'usine a été achetée en 1999 par l'entreprise SETEB, qui y a installé sa société de ventilation, réfrigération et chauffage.