rue du Général-Hoche
Siècle : 20e siècle
Description
La ville de Faches-Thumesnil, située en bordure sud de Lille, connaît une expansion démographique importante dans les années 1950, passant de 8 000 à 12 000 habitants. La ville se dote ainsi de plusieurs équipements afin de répondre aux besoins de ses administrés : écoles, infrastructures sportives, lotissements de maisons individuelles, etc. Dès 1951, le rez-de-chaussée de la mairie (autrefois située rue d’Haubourdin) est aménagé afin de recevoir une salle des fêtes, accueillant les évènements communaux. Ce local se révèle rapidement insuffisant et une nouvelle salle des fêtes est construite en 1954 rue Edouard-Vaillant (au sud de la commune), l’actuelle salle Georges-Baron. Cette salle – excentrée et exigüe – ne peut néanmoins pas satisfaire aux besoins de la population grandissante. Le 25 mars 1961, le Conseil municipal émet ainsi le vœu de construction d’un complexe comprenant une salle des fêtes, des bains-douches et une cantine pouvant accueillir les enfants des écoles voisines. A l’été 1961, la commission des travaux de Faches-Thumesnil demande à l’architecte lillois Gaston Doisy de dessiner un projet pour le bâtiment qui prendra place sur un terrain communal situé entre les rues du Général-Hoche et Anatole-France. Ce terrain, autrefois occupé par une briqueterie, est idéalement placé en bordure ouest de l’artère principale de Faches, la commerçante rue Carnot, mais également à proximité de lotissements sortant alors de terre côté est. La construction d’une école de filles et d’une école maternelle (actuelles écoles Lamartine et Victor-Hugo) à la fin des années 1950 sur ce même îlot forme l’esquisse d’un déplacement du centre urbain. Le 26 septembre 1961, Gaston Doisy présente son avant-projet comprenant vingt douches et quatorze baignoires sur 300 m², un réfectoire de 210 places sur 288 m² pour les écoliers et une salle de fêtes de 1 000 places comprenant 6 loges et des sanitaires sur 842 m². Afin de mûrir le projet, les édiles, menés par le maire Arthur François vont visiter des équipements similaires : les bains douches et la cantine scolaire de Seclin en avril 1961, les salles des fêtes de Fretin, de Loos et de Rosendaël en janvier 1962. Le 6 mars 1962, le Conseil municipal donne son accord pour la construction : estimée à 1 617 563 nouveaux francs, elle sera financée par emprunt et fera l’objet d’une demande d’une subvention à l’Etat. Le contrat entre la commune et Gaston Doisy est signé le 17 avril 1962. Le manque de documents d’archives ne permet pas de préciser si l’abandon du projet de bains-douches et de la cantine scolaire est alors déjà entériné, néanmoins, le projet technique présenté par Doisy en mai 1963 ne fait plus référence à ces équipements. En effet, en 1963 le projet est ainsi qualifié : « Ce foyer est constitué par une grande salle municipale à usages variés : spectacles, bals, banquets, réunions – et un certain nombre de salles annexes permettant le développement de plusieurs activités culturelles : bibliothèque, ateliers et salles de cours pour les jeunes ». En juin 1964, la préfecture du Nord approuve le projet de construction et la mise en adjudication des travaux est lancée le 27 juillet. Des entreprises locales sont retenues : Louis Prévost (Loos) pour le gros-œuvre, les menuiseries, l’étanchéité, etc., les anciens établissements Baudon et Cie (Ronchin) pour les charpentes métalliques et Saint-Sauveur (Arras) pour les menuiseries métalliques et la serrurerie. Le projet subit quelques modifications en septembre 1964 suite aux observations de la Préfecture notamment concernant le parking, la mobilité des sièges de la salle, la situation des toilettes et des vestiaires par rapport à la salle, ou encore le coûteux plancher de la salle, établi sur un vide-sanitaire. Les travaux commencent ainsi au début de l’année 1966 et durent 21 mois, s’achevant le 18 décembre 1967, date de la réception provisoire. Si les travaux devaient initialement durer 15 mois, le chantier a subi quelques retards dus à la mise en place des portiques métalliques par les établissements Baudon au moyen de grues gênant ainsi le reste du gros-œuvre, ainsi qu’à des problèmes de livraison et de contrôle technique des éléments métalliques. Dès 1967, il apparait que des travaux supplémentaires sont nécessaires concernant la sonorisation de la salle (réalisés en 1972), néanmoins la salle des fêtes de Faches-Thumesnil, rapidement surnommée La Rotonde, est inaugurée le 23 mars 1968. La salle reçoit de nombreux éloges et voit se produire de grands chanteurs de variété (Claude François, Joe Dassin, Julien Clerc, Stone et Charden, etc.), mais aussi des kermesses de la bière, des bals, etc. A la fin des années 1970, la salle est de moins en moins fréquentée ; ce sont alors les expositions commerciales qui prennent le relais des concerts ainsi que de nombreuses expositions et évènements locaux. C’est en 1978, à la mort de l’artiste, que l’équipement reçoit le nom de salle Jacques-Brel. Entre 2003 et 2005, la salle Jacques-Brel fait l’objet d’une restructuration par les architectes Thierry Baron et Philippe Louguet dans un souci de mise aux normes de sécurité de l’établissement. Des portes coupe-feu sont installées, la mezzanine est obstruée (modifiant la capacité de 1 200 à 650 personnes), les systèmes électriques et incendie sont révisés ainsi que le chauffage et la climatisation de la salle. Le plafond de la salle est modifié afin d’améliorer son acoustique, tandis que le hall d’entrée avec son bar et son vestiaire sont également repensés et l’ensemble reçoit une remise en peinture. Utilisée comme médiathèque de 2017 à 2021, la salle Jacques-Brel a repris son activité d’origine après la levée des restrictions liées à l’épidémie de Covid-19.