Lectoure (32700)

Carmel fondé par le maréchal de Roquelaure au début du 17e siècle. Travaux repris en 1666 (messe solennelle célébrée en 1684 dans la chapelle). Chassées à la Révolution, les Carmélites se réinstallent sous la Restauration (1825). Décor primitif (1684) repris en 1889 par Paul Lasséran, peintre religieux. Clés pendantes décorées du blason du Carmel.

Lectoure entre au milieu du XIVe siècle dans la mouvance des comtes d'Armagnac, et ceux-ci installent leur château-résidence à l'ouest de l'éperon qui domine la ville, sur les vestiges d'un château pré-existant. Le château subit d'importantes destructions lors du siège de la ville par Louis XI (1472-1473). Devenu propriété royale, il est réparé, puis connaît des travaux d'aménagement jusqu'au XVIIe siècle. Entre 1583 et 1590, il est séparé de la ville par un double bastion. Une partie des lieux sert de prison. En 1758, l'évêque Claude-François de Narbonne-Pelet demande à Louis XV de lui céder le château, afin d'y établir un hôpital-manufacture destiné à remplacer l'hôpital du Saint-Esprit. Ayant obtenu une réponse favorable, il fait édifier de 1758 à 1766 un vaste bâtiment de plan en U. Le bastion séparant le château de la ville est supprimé. Seule l'extrémité ouest du château est conservée pour y installer la pharmacie et les dépendances de l'hôpital. Le bastion nord du château s'effondre peu après 1824. L'aile sud et la chapelle de l'hôpital sont achevés entre 1808 et 1812 ; la chapelle est décorée par le peintre lectourois Lasseran. De nouveaux bâtiments sont élevés au XIXe siècle, au nord et au sud, et l'hôpital est finalement désaffecté en 2013.

Présence d'un couvent de Cordeliers à Lectoure dès 1487. Vendue comme bien national à la Révolution, l'église fut rachetée par la commune pour y construire la maison d'arrêt en 1826 (elle subsistera jusqu'en 1926). L'architecture carcérale a été implantée dans l'ancienne église. Par la suite, la mairie y a installé une maison des jeunes.

Des remparts qui défendaient la ville ne subsiste plus, du côté nord, que leur base. A l'extrémité nord-est se trouve la tour dite du Bourreau. Elle barrait le promontoire du côté où il était accessible. Sa face sud est constituée par un mur droit. Elle présente un léger encorbellement qui soutenait sans doute un système défensif. Dans le sous-sol, une salle défendue par une meutrière donnait sans doute accès à des souterrains. La base de l'ouvrage peut remonter au 11e siècle, mais les défenses supérieures datent certainement du 14e. L'emploi de deux appareils différents se remarque sur la tour. En 1476, Lectoure subit un siège qui mit à mal ses fortifications.

Les dispositions générales de l'édifice dénotent deux périodes de construction. La nef se compose de deux grandes travées carrées, hautes de 25 mètres. Chaque travée se subdivise pour donner, entre les contreforts, deux chapelles surmontées de tribunes. Le choeur et le sanctuaire, construits du 15e au 17e siècle, présentent une disposition différente de celle de la nef. Une partie centrale, haute, sur colonnes isolées est pourtournée par un déambulatoire flanqué de neuf chapelles. L'abside est semi-octogonale. Les vues extérieures de l'abside révèlent le commencement d'exécution de dispositions (16e siècle) qui, accomplies, auraient modifié l'aspect de l'édifice. Chapiteaux Renaissance. L'église fut autrefois cathédrale. Un cloître était adossé à la façade sud.

L'ouverture de la fontaine en arc brisé renferme des arcades en tiers point reposant sur une colonne cylindrique. Elle est protégée par une grille en fer forgé à pointes fleurdelysées du 15e siècle. La voûte en berceau était autrefois ornée de fresques, détériorées par l'humidité. Le bassin intérieur se divise en deux parties. La partie antérieure est voûtée en berceau tiers-point. La partie la plus reculée est voûtée en berceau plein cintre. Le bassin reçoit l'eau de trois sources. La plus importante vient par un couloir voûté par des dalles posées en forme de V renversé. A l'extrémité la plus reculée se trouve un puits qui faisait communiquer le sol supérieur avec la source. Au-dessus de cette construction s'élevait jadis une tour dont les restes ont servi de logement au gardien de la fontaine.

Hôtel particulier qui fut le cadre d'une brillante vie mondaine. Au début du 20e siècle, il devient le siège du cercle bourgeois de la ville jusqu'en 1920. Par la suite, il sert d'entrepôt des tabacs puis centre d'apprentissage agricole. L'accès se fait par un porche en retrait par rapport aux deux bâtiments qu'il relie. Derrière ce mur concave se trouve une cour bordée sur un côté par la façade d'entrée et sur l'autre par les communs. L'ensemble repose sur une terrasse dont une partie a conservé sa grille en fer forgé. Une série d'escaliers permet d'accéder à l'ancien jardin dominé par la façade principale élevée de trois niveaux. A l'intérieur, la plupart des pièces ont conservé leur décor. Elles s'ordonnent autour d'un couloir situé dans le prolongement d'un hall d'entrée.

En 1923, le sculpteur Carlo Sarrabezzolles reçoit la commande du projet de monument en granit de Bretagne, dit "La Victoire". Une souscription a été lancée par le syndicat d'initiative de Lectoure et le Comité du monument aux morts qui récoltent 14 668 F. Un emprunt a été lancé par la ville pour compléter la somme nécessaire, 49 000 F. Le devis estimatif des travaux prévoit un monument en granit gris de Bretagne à ériger sur la place de l'hôtel de ville "se compose [...] à sa base des armes de la ville et d'un bas relief de deux têtes de poilus sur fonds d'or au-dessus d'une victoire, les ailes étendues élevant les couronnes dorées à la feuille, au-dessus des noms des morts inscrits en lettres gravées dorées sur les parois latérales tandis que sur sa face postérieure est sculpté un autel de la Patrie avec palme dorée à la feuille où la flamme du souvenir éternel brûle dans un caleil". Le monument est inauguré le 11 novembre 1923. Une grille de fer forgé a été ajoutée autour du monument en 1925. Le socle pyramidal a été agrandi en 1947 pour recevoir les hommages aux victimes de la Seconde guerre mondiale. Il a été déplacé Cours Gambetta en 2005.

Le monument aux morts de Lectoure se compose d'un obélisque haut de 7,60 m en granite avec sur le devant une grande victoire ailée tenant deux couronnes de lauriers à bout de bras. Elle est vêtue à l'antique et sa tête est couronnée de lauriers. A ses pieds, deux profils de soldats casqués sont sculptés en bas relief dans un cartouche. L'arrière de l'obélisque est orné du bas relief d'une lampe à huile et d'une grande palme. Les noms des soldats sont gravés sur les parois latérales.

Tannerie bâtie en 1752 par l'architecte Pierre Racine. La construction néoclassique de la tannerie royale participe des mouvements progressistes du milieu du 18e siècle et était décrite comme exemplaire. Le lieu de production a aujourd'hui disparu. L'essentiel de la composition a été conservé, avec le portail en arc de triomphe. La cour secondaire est desservie par un escalier en hémicycle.