Les archives de la ville de Marcillac signalent la présence de moulins sur le Créneau au tout début du XIIIe siècle ; l'activité du moulin du Conte, qui était situé à environ un kilomètre en amont du moulin de La Roque, est documenté en 1216, en 1317 et en 1323. Les moulins à eau se sont multipliés à partir du XIIe siècle à proximité des villes pour pouvoir nourrir une population croissante. Il est possible que le moulin de La Roque ait été construit à la même période que le moulin du Conte. Un des bâtiments de la parcelle 384, correspondant à un logis à trois niveaux, est datable du XIVe siècle. La construction du moulin à grains peut être datée du début du XVIe siècle, au vu de ces ouvertures, de leurs modénatures, des piédroits de la cheminée ainsi que de la présence des deux échauguettes. Les deux écus se trouvant sur les façades ne donnent pas d'indication chronologique précise bien que leurs formes tendraient à les dater du XVIIe siècle. Le second logis (logis 2, parcelle 384), qui a fait l'objet d'une campagne de reconstruction partielle sans doute au début du XIXe siècle, conserve certains éléments également datables du XVIe siècle. Le cadastre de Marcillac de 1564 inventorie le moulin de la Roque ainsi que quatre autres moulins sur le Créneau. Un acte notarié du 11 septembre 1669 nous apprend que Louys Thomas est son « musnier ». Sa fille, Marie-Thérèse (1685 - 1749), épouse en 1706 François Perié (1664 - 1741), vigneron, devenu meunier. La famille Périé devient propriétaire du moulin à l'occasion de cette union.
Situé à un kilomètre au sud-est du bourg de Marcillac-Vallon, le moulin de La Roque est alimenté par les eaux du Créneau et regroupe plusieurs bâtiments qui ont évolué au cours des siècles pour s'adapter aux nouvelles technologies et aux activités des meuniers successifs. Ces derniers étaient aussi agriculteurs et vignerons. Le vallon de Marcillac, peu éloigné de Rodez, est réputé pour son climat clément et ses vignes qui sont cultivées depuis le Moyen Age. Le vallon a attiré les familles ruthénoises aisées qui ont fait construire des villégiatures et des maisons de vignes à la tête d'exploitation agricole. Ces demeures se caractérisent par la qualité de leur architecture. La parcelle 383, comprise entre la rivière et les canaux d'amenée et de fuite, regroupe le « pâtus », le moulin à grains avec logis, le moulin à huile de noix, plus petit, une grange-étable et un four. Les deux autres logis et leurs dépendances, occupant l'ensemble de la parcelle 384, ne sont pas représentés sur le cadastre actuel, mais apparaissent bien sur celui de 1812. A l'exception du moulin à noix, du four et de l'étable qui sont isolés, les autres bâtiments sont adossés et leurs couvertures sont également adossées les unes aux autres. La chaussée pour la prise d'eau a été établie dans un méandre du Créneau. Le canal d'amenée d'eau et le réservoir mesurent environ 30 m ; ils permettent de stocker l'eau nécessaire au fonctionnement des roues horizontales placées sous les deux moulins. Le moulin à grains dont les angles sud sont flanqués de deux échauguettes arasées conserve l'ensemble des mécanismes des trois meules. Un appentis a été adossé à la façade nord pour installer une turbine pour fabriquer de l'électricité au début du XXe siècle. Le logis 2 (parcelle 384) - en mauvais état, notamment la toiture - dispose de caves voutées pour le vin de Marcillac et un logis conservant deux grandes cheminées et des croisées datables du XVIe siècle. Le moulin à huile de noix, plus récent, conserve l'ensemble de ses installations techniques en état de marche.