Situé en contrebas du causse du Larzac, le village de Saint Jean-d'Alcas se trouve à 7 km au sud de Roquefort. Les terres et le fort villageois dépendaient de l'abbaye cistercienne de Nonenque, implantée à une dizaine de kilomètres et fondée un peu avant 1150. Au milieu du XIIe siècle, le hameau d'Olcas apparait dans les textes. Il partage avec celui de Salabert l'église Saint-Jean, occupant une petite éminence naturelle ; l'église primitive a probablement été édifiée entre le VIIe et le VIIIe siècles. L'abbaye jouissait de la protection des comtes de Toulouse. Alphonse de Poitiers réitère la « sauvegarde » en 1271. Cette protection est renouvelée par les rois de France, notamment Philippe le Bel en 1294 alors que l'abbaye est affaiblie par une mauvaise gestion. Un contrat de paréage est conclu en 1321 entre l'abbesse de Nonenque et le roi de France ; il mentionne le « lieu de Saint-Jean d'Olcas » et englobe toutes les possessions proches du monastère. La guerre de Cent Ans commence tôt en Rouergue en raison de la proximité de la Guyenne anglaise. En 1356, après la défaite de Poitiers, le sénéchal de Villefranche-de-Rouergue ordonne aux villageois de faire le guet jour et nuit et de se remparer. L'église, comme beaucoup d'autres en Rouergue, est fortifiée et surélevée pour servir de refuge. Au XVe siècle après une période d'accalmie, des bandes de routiers parcourent à nouveau le pays. La plupart des fortifications sont postérieures à la guerre de Cent Ans et témoignent du relèvement économique du pays et de sa croissance démographique. Le roi et l'abbesse de Cazilhac décident en 1438 de fortifier les hameaux d'Olcas et de Salabert. Ces derniers étant trop éloignés l'un de l'autre pour être englobés dans une enceinte commune, un fort villageois commun est édifié entre 1439 et 1445. Dans les années 1950, les maisons du moulon central étaient en grande partie ruinées. A partir de la fin des années 1970, un projet de restauration et valorisation du fort se met en place. La salle haute de l'église et la maison dite la salle de justice ont été restaurées en 2007.
Le fort adopte une forme rectangulaire d'environ 70 m de long sur 45 m de large. Les angles sont cantonnés de petites tours circulaires. Les courtines, construites en moellons réguliers de calcaire dure, mesurent 1,25 d'épaisseur et présentent une hauteur allant de 10 à 15 m suivant la déclivité du terrain. Certaines ont conservé leur hauteur d'origine ; les couvertures des tours ont toutes été refaites. La porte principale en arc brisé est simplement percée dans le mur nord, à environ 5 mètres du chevet de l'église dont l'élévation nord est intégrée à l'enceinte. Son clocher joue le rôle de tour de guet. Au sud, le second accès est protégé par une tour carrée ouverte à la gorge ; elle est percée d'une porte piétonne. Des trous de boulins montrent qu'elle était équipée de planchers de bois vraisemblablement accessibles par des échelles A l'intérieur du fort partagé en 30 parcelles, les constructions sont soit adossées au rempart, soit occupent le moulon central découpé en douze maisons. Les constructions sont distribuées par une rue faisant le tour du moulon central ; à l'ouest, elle bute contre la fortification. Chaque maison fait environ 50 m2 au sol. Construites en pierre, elles disposaient au 1er niveau d'une « cave » voutée pour abriter le bétail et servir de remise et au-dessus des pièces consacrées au logement et au stockage. Quelques maisons adossées au rempart conservent le tracé du chemin de ronde au niveau du comble. De nouvelles ouvertures ont été percées dans le rempart à partir du XIXe siècle. Certaines maisons présentent des croisées à cousiége et des éviers. Les maisons E 61 et E 62 se distinguent par le soin apporté au traitement des ouvertures. La maison E 1316, 1317, 1318 dite maison de l'Abbesse conserve deux cheminées soignées ; elle est distribuée par un escalier en vis dans une tour hors-œuvre, vraisemblablement ajoutée au début XVIIe siècle.