Sarlat-la-Canéda (24200)

Un certain nombre de religieux fuyant la tyrannie du duc Waïfre d'Aquitaine, s'est retiré dans la vallée où se trouve la ville actuelle. Pépin le Bref leur fit bâtir un monastère qu'il dota de terres. Les fondements de l'église abbatiale furent jetés à cette époque. A l'est se situaient les cloîtres qui n'existent plus. Le clocher est du 10e siècle. Il est carré dans son soubassement et s'élève en s'amoindrissant. Des colonnes ornent les fenêtres plein cintre. Leurs chapiteaux sont d'ordre corinthien. Sur le devant de la porte principale, pratiquées dans le mur du clocher, se trouvent des niches destinées à recevoir des statues. La porte a été reconstruite au 17e siècle. L'abside est plus récente que le clocher. L'église du couvent étant devenue trop petite pour une église cathédrale, un autre édifice fut bâti à partir du 14e siècle, en commençant par l'abside. La nef fut commencée au 15e siècle, et a absorbé les cloîtres. Le nouvel édifice ne fut achevé qu'en 1682.

Cette chapelle semble remonter au 12e siècle, mais a été fortement remaniée au 16e. Elle fait partie du cadre de la cathédrale et forme l'un des côtés de la cour des Chanoines. Elle appartient aux anciens bâtiments du monastère.

Petit édifice du 17e siècle possédant une porte ornée d'un fronton à volutes, supporté par deux colonnes doriques. Suite à l'extinction de l'ordre des Pénitents Blancs, l'édifice est délabré.

Construite au début du 18e siècle pour les religieuses de la Foi, dites également Mirepoises, cette chapelle fut désaffectée à la Révolution. Les Dames de la Foi avaient été fondées au 17e siècle sur demande de monseigneur François de Salignac Fénelon, évêque de Sarlat, par une veuve Baillot de Lagadou, afin de parfaire l'éducation religieuse des jeunes protestantes converties. Cet ordre disparut à la Révolution. L'édifice a été détruit par un incendie en 1964.

L'église des Pénitents faisait autrefois partie du couvent des Récollets. Elle comprend une nef, un choeur de même longueur terminé par un chevet plat, et deux chapelles rectangulaires ouvertes dans le mur sud de la nef. Portail d'entrée à colonnes et fronton interrompu, de style baroque. A l'intérieur, important retable en bois sculpté. Cloître à arcades de style Louis XIII.

Petite chapelle du 17e siècle, avec toiture surmontée d'un clocheton de forme Louis XIII. Porche de style classique. A l'intérieur, retable sculpté du 18e siècle, avec personnages peints et dorés.

Château construit par les grands-parents d'Etienne de La Boëtie, l'illustre ami de Montaigne, qui y passa les premières années de sa vie. Anne, la soeur d'Etienne, hérita du château et le transmit à son fils, qui vit la demeure détruite lors des guerres de religion en 1589. Il reconstruisit tout de suite après la demeure actuelle. Un chemin donne accès à une terrasse sur laquelle est construite l'habitation constituée d'un haut corps de logis rectangulaire cantonné de tours rondes (la tour sud contient un escalier en vis desservant sur chaque niveau les deux grandes salles intérieures). En contrebas de la terrasse, est établi un pigeonnier circulaire. L'ancien moulin de Cluzel est construit sur le ruisseau, la Cuze, de l'autre côté de la route ; dénommé moulin de La Boëtie dès 1507, il est constitué d'un bâtiment bas comportant des meules horizontales encore en place et d'un autre bâtiment à étage qui était l'ancien logis du meunier.

Le château appartenait en 760 aux comtes de Périgord qui le vendirent, en 890, au monastère de Sarlat. Les religieux l'agrandirent. Dès la création de l'évêché de Sarlat, en 1316, le château devint propriété des évêques de Sarlat et le demeure jusqu'à la Révolution. Les batailles contre les Anglais laissèrent le château en ruine. En 1424, il est rebâti. Durant les guerres de Religion, le château est incendié en 1562. Il est rebâti en 1593. En 1652, l'édifice est pillé et détruit par l'armée du Prince de Condé. Il est relevé de ses ruines en 1662, devenant une habitation confortable au milieu du quadrilatère formé par le mur d'enceinte. La tour sud-est est remplacée par une tour hexagonale dans laquelle un escalier donnait accès au château. En 1683, le château devient le premier séminaire du diocèse de Sarlat. Confisqué en 1794, il est vendu, sert de bâtiment agricole et finit par tomber en ruine. ££Le château comporte une enceinte quadrilatère munie de deux tours d'angle rondes et une carrée. A l'origine, les bâtiments d'habitation et les communs s'appuyaient aux remparts. L'entrée, sur la face nord, était en saillie sur la muraille, et comportait deux portes aux extrémités d'un passage voûté. Dans les angles de cette entrée s'élevaient deux petites échauguettes sur culot à redans. La tour ronde nord-est renferme une citerne. Contre une partie du rempart sud s'élève l'ancienne chapelle castrale. Le château du 15e siècle, rectangulaire, se dresse au centre de l'enceinte et comporte une tour ronde d'escalier sur sa face est. La tour ronde du sud-est a été transformée en tour carrée, accolée d'un petit bâtiment bâti sur le haut du rempart.

Un premier château, faisant partie des défenses avancées de la ville de Sarlat, fut construit au 13e siècle. Pendant les siècles suivants, la place change de mains : Anglais, Sarladais, divers propriétaires dont les familles de Roux et d'Abzac jusqu'à la Révolution. Au début du 19e siècle, un nouveau propriétaire commence les transformations de l'édifice. Il est actuellement propriété de la ville. Le château se compose de deux corps de logis soudés sur la façade sud par une tour polygonale. Un troisième bâtiment semble avoir été ajouté au 19e siècle. La tour sud polygonale a conservé son chemin de ronde sur mâchicoulis avec corbeaux à trois redans ; elle renferme un escalier à vis en pierre ; la cage d'escalier est couverte d'une voûte en berceau tournant sur le noyau, dont les doubleaux transversaux retombent sur des consoles prismatiques.

Primitivement de l'abbaye, le cimetière devint public lors de la reconstruction de l'église au 14e siècle. Les premières inhumations furent celles de moines autour du chevet de leur église. Par la suite, le cimetière devint le seul intra-muros et s'étendit. Une citerne circulaire servait de tombeau commun aux enfants morts sans baptème. Une suite de neuf enfeux fut découverte dans un mur de soutènement. La chapelle sépulcrale est nommée Lanterne des morts. Dans l'enclos de la lanterne se trouve un calvaire. Sur un piédestal octogonal s'élève une croix. La face présente le Christ. A l'opposé se trouve la Vierge tenant assis l'Enfant Jésus. Du pied de la croix part un croisillon qui porte, à droite, une stautette de Sainte femme ; à gauche, une statuette de Saint-Jean-Baptiste. Sous les deux extrémités de ce croisillon, un angelot tient serré contre lui un écu.

Cette construction a conservé certaines parties du 15e et 16e siècle (façade sur rue, tourelle d'angle...). Cependant, l'ensemble date du 17e siècle, en particulier les bâtiments sur le jardin avec le cloître et la galerie du premier étage.

Auparavant établies à Domme, les religieuses de l'ordre de Notre-Dame s'installent en 1637 dans l'immeuble de la place de la Bouquerie. Cet ordre avait été fondé en 1608 par Mme de Lestonnac pour contrebalancer l'influence des protestants au moyen de l'éducation des jeunes filles. Expulsées de Sarlat au moment de la Fronde, les religieuses réintègrent leur maison après la délivrance de la ville. En 1671, les bâtiments étant devenus trop exigus, l'évêque de Sarlat prêta son château de Temniac le temps de réaliser les agrandissements nécessaires. Vendu comme bien national en 1793, l'édifice fut utilisé comme gendarmerie. L'édifice présente deux corps de logis en retour d'équerre. L'escalier Louis XIII dessert jusqu'aux combles les trois étages du bâtiment Est. Il est tournant à droite, à trois volées droites, les repos formant retour d'équerre.

Socle de style Louis XIV, posé sur deux marches débordantes et surmonté d'une croix plus récente.

La forme de cette tour fait penser à celle de la lanterne des morts de Sarlat. Elle est construite de la même manière. Le toit est constitué par une série de pierres de taille séparée par des bourrelets faisant saillie. Le haut de l'édifice est ouvert, mais il semble qu'à l'origine il se terminait en pain de sucre. A l'intérieur, les ouvertures carrées dans les murs semblent trop grandes pour avoir servi à des pigeons, et paraissent plutôt être de petits placards. Un plancher de bois séparait les étages. Portes et fenêtres sont du 17e siècle, ainsi que la colonnade en partie brisée qui forme le couronnement. Selon la tradition, le monument aurait servi d'ermitage. Cependant, la présence d'un cimetière à proximité et la forme de l'édifice laissent penser à un usage comme lanterne des morts.

Eglise fortifiée semblant avoir été bâtie par l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem dont elle aurait été l'un des prieurés. Bâtie sur un tertre, l'église est couverte en lauzes. Le chevet menaçant ruine, l'intérieur a été diminué par la construction d'un second mur. Pas de transept ni de chapelle. Clocher dans le pignon pointu.

Autrefois dispensaire d'hygiène sociale, l'église abrite désormais un marché couvert.

L'hôpital a été construit au milieu du 18e siècle par les soins de la comtesse de Chapt de Rastignac qui entra en religion. L'édifice est une longue construction de style classique. L'escalier qui donne dans un long couloir dallé au rez-de-chaussée et au premier étage, est en pierre avec rampe en ferronnerie. Portail de la fin du 17e ou du début du 18e siècle. Piliers plats surmontés de corniches et de volutes, et couronnés de pots à feu incurvés en dedans.

Datant du 17e siècle et construit en pierre de pays, l'immeuble se compose d'un rez-de-chaussée et de deux étages, et est couvert en tuiles plates. Sa façade est agrémentée d'un petit balcon en fer forgé.

Cet immeuble était primitivement plus important. Une partie en a été démolie. A la place de cette partie a été édifiée au 17e siècle, sur le mur de clôture, une balustrade. Porche classique du 17e, avec pilastres plats supportant une corniche surmontée par un fronton triangulaire. Dans le mur accolé à la maison Cliquet, se trouvent une ouverture plein cintre au rez-de-chaussée et, au premier étage, une ouverture géminée à colonnettes. Cette partie est la plus ancienne et doit dater du 15e siècle.

L'architecture de cet hôtel garde les traces d'époques diverses et témoigne de son importance dans l'histoire de Sarlat. L'hôtel s'appuyait sur le mur d'enceinte et se trouvait intégré dans le système défensif de la ville. Ruiné à plusieurs reprises, incendié en 1574, bombardé en 1653, il conserve néanmoins une grande salle avec un décor peint du début du 17e siècle.

Maison du 18e siècle. A l'étage, une porte-fenêtre donne sur un balcon en fer forgé d'époque. Mansardes sculptées. Angle du bâtiment arrondi.

Cet hôtel fut bâti au 16e siècle, probablement par un membre de la famille de Gisson dont les aînés, depuis Charles IX, ont possédé des charges au Présidial de Sarlat. L'ensemble se compose de deux corps de bâtiments soudés par une tour d'escalier hexagonale. Une terrasse d'inégale hauteur s'étend au devant de ce corps de logis, agrémentée d'une grille en fer forgé. La tour d'escalier a conservé sa porte d'entrée avec un arc en anse de panier, surmonté d'un arc en accolade, supportés par des colonnettes. Des pinacles et un chou frisé complétaient à l'origine la décoration.

Hôtel-Dieu édifié en 1632 par Jean de Bars, grand archidiacre, à l'emplacement de l'ancien moulin de l'abbaye. Il dut fonctionner jusqu'à la Révolution, durant laquelle il fut transformé en établissement de bains publics. A l'origine, le bâtiment actuel était rattaché à d'autres sur sa face sud. En 1836, avec le percement des rues, il forma un îlot isolé. L'ensemble comporte deux étages sur rez-de-chaussée avec une cour intérieure. Sur la face est se trouve l'entrée, encadrée de deux pilastres à chapiteaux formés de deux coussinets rectangulaires en encorbellement. Son arc surbaissé s'inscrit sous un tableau qui devait comporter une inscription ou un motif encastré. Un second tableau orné de triglyphes supporte une corniche très débordante. La porte franchie, le centre du bâtiment est formé d'une cour rectangulaire dont l'accès est fermé par une grille en fer forgé. Une échauguette sur encorbellement à quatre redans en meuble un des coins. Sur l'un des côtés est agrafée une niche à statue sous un dais en coquille. Le rez-de-chaussée est entièrement voûté et compartimenté par de gros arcs surbaissés.

Cet escalier à volée droite en pierre est porté par des arcs prenant appui sur les murs, une rampe en fer forgé est un exemple assez heureux d'artisanat local.

Ancien hôtel d'Aillac devenu au 17e siècle le couvent des Dames de la Foi ou religieuses Mirepoises. Un porche en plein cintre donne accès à un corps de logis qui surplombe le passage voûté et dont les fenêtres sont à meneaux. Une tourelle en encorbellement aplatie avec chemin de ronde, se trouve dans l'angle du bâtiment en retour d'équerre. Un corps de logis est en avancée sur le jardin en terrasse. En entrant dans le jardin se trouve la chapelle des Mirepoises.

Belle maison du 18e siècle, en pierre de taille. Fenêtres à petits carreaux de style Louis XV. Toiture en lauze. Lucarne sculptée.

L'une des façades est en pisé et pans de bois ; l'autre en pierre de taille. Toiture en lauze, réparée en tuile mécanique. Fenêtres à meneaux.

Façade du 15e siècle avec fenêtres de pierre à encadrements moulurés et meneaux cruciformes. Au départ du rampant de droite du pignon est figuré un léopard, ce qui laisserait supposer qu'elle fut bâtie pendant l'occupation anglaise. Cette maison s'est conservée intacte avec ses fenêtres à meneaux et sa grande arcade du rez-de-chaussée. L'escalier est en pierre sur plan carré, à colonnes et arceaux formant limon. Quatre colonnes doriques conduisent au premier étage. Quatre colonnes ioniques soutiennent le second étage de l'escalier. Boiserie de la porte en anse de panier, ornée d'un motif de branchettes commun en Sarladais et qui semble dater du début du 16e siècle. L'hôtel appartenait à Dame Anne de Dautrery dont la tombe est dans un des enfeux autour de la cathédrale.

Vieille maison gothique à grand pignon sur rue. Pans et menaux de bois. Façade avec fenêtres trilobées et deux autres présentant des restes de colonnettes et de trèfle.

Façade du 15e siècle avec deux motifs sculptés de chaque côté d'une des fenêtres à meneaux. A gauche et en haut de la fenêtre du second étage, ferrements du 15e siècle représentant un anneau de fer, symbole autrefois de la puissance consulaire, ce qui permet de supposer que l'immeuble fut celui d'un ancien consul. A l'intérieur, escalier Louis XIII.

Immeuble gothique à façade Renaissance. Quatre ouvertures ogivales au rez-de-chaussée, dont une ouvrant sur une trompe soutenant un balcon arrondi en fer forgé de style Louis XIII. Pignon coupé au milieu et présentant des restes de fenêtres trilobées. Escalier donnant sur cour ouverte, avec rampe et balustres du 17e siècle. Immeuble en pierre de taille avec toiture en lauze en partie réparée en tuile mécanique.

La création d’un évêché à Sarlat remonte à 1317. Le premier évêque du diocèse, Raymond de Roquecorn, prend ses fonctions le 2 juillet 1318. Les premiers évêques de Sarlat ne disposent cependant pas encore d’un palais épiscopal et doivent se contenter d’un ancien logis d’abbé. Dans la seconde moitié du XVème siècle, ce dernier est pourvu d’une tour d’escalier. Cependant, c’est entre la fin du XVème siècle et le début du XVIème qu’un nouveau palais épiscopal est véritablement édifié. L’édifice est par la suite agrandi à la fin du XVIIème siècle. Avec la Révolution, le palais épiscopal accueille l’Hôtel de Ville ainsi que le siège de la police et une prison. Puis, l’Hôtel de Ville ayant déménagé en 1900, on installa un marché couvert au rez-de-chaussée de l’édifice et un théâtre à son premier étage. On peut également dater de cette époque la loggia couronnant sa façade Nord. Depuis cette époque, l’ancien palais épiscopal a encore changé d’attribution et accueille désormais l’office du tourisme et des salles d’exposition.