Sartène (20100)

Le château est édifié en 1380, par Arrigo di la Rocca, sur un site où l'on n'avait jamais édifié de château auparavant. Pendant les années qui suivent, au cours desquelles Arrigo di la Rocca mène différentes campagnes militaires, puis après sa mort en 1401, le château est âprement disputé entre les clans seigneuriaux locaux. Devenu au cours du XVe siècle la résidence principale des seigneurs cinarchesi de la Rocca, le château ajoute à sa vocation militaire et résidentielle un rôle clé dans l'administration du sud de l'île. Suite à la révolte de Rinuccio de la Rocca contre Gênes, en 1502, une troupe de mercenaires appuyée par de l'artillerie de siège s'empare du château à la fin de l'hiver 1503. Une garnison génoise occupe alors le site, puis le détruit peu après pour l'abandonner définitivement dans les premières décennies du XVIe siècle, après la mort de Rinuccio tué le 12 avril 1511.

L'édification de cette tour est projetée dans le document de 1573, qui dresse le programme de la dernière tranche de construction des tours du littoral. L'entretien et les frais de garnison relevaient de la Camera, puis furent privatisés dès la fin du siècle. La tour n'était plus gardée au début du 18e siècle. £C'est une tour circulaire qui s'élève sur trois niveaux traditionnels : base aveugle, étage percé d'une porte, et terrasse. Les mâchicoulis de la couronne sont remplacés par des bretèches. A l'intérieur, la pièce du premier étage est couverte d'une coupole. Un puits descend dans la citerne. Sur la terrasse, la guérite d'escalier a disparu.

Cette tour est projetée dès 1573 dans le cadre de la protection de la côte sud-ouest, zone menacée par les Turcs. Elle ne sera construite qu'en 1609 et demeure en service jusqu'au début du 18e siècle. C'est une tour circulaire, massive, sur trois niveaux dont un seul étage. A la base se trouve la citerne, alimentée par une canalisation vue de la terrasse. Le deuxième niveau est percé d'une porte d'accès. Au troisième niveau, la terrasse est couronnée d'un parapet garni de mâchicoulis. La salle de l'étage est couverte d'une coupole. Elle dispose d'une cheminée et de trois niches aménagées au niveau du sol. Dans l'épaisseur du mur, un escalier conduit à la terrasse. Sur la terrasse, la guérite d'escalier conserve des vestiges de marches sur sa couverture.

La construction commence en 1766, l'ancienne s'étant effondrée l'année précédente. Les travaux durent tout au long du 19e siècle. La construction du clocher débute en 1768. L'église comporte une façade-pignon percée d'une porte à deux vantaux et de deux fenêtres hautes en demi-cercle. La nef séparée du choeur par une balustrade de marbre polychrome est couverte d'une voûte. Le clocher comporte trois niveaux aveugles et trois niveaux percés de baies. Il est couronné par un clocheton à coupole.

Echauguette édifiée à la fin du 16e siècle, seul élément du bastion de défense constitué par le quartier Pietraggio. Elle permit de donner l'alerte, en 1583, lorsque les barbaresques d'Alger donnèrent l'assaut à la ville, s'en emparèrent et emmenèrent plus de 400 hommes en esclavage. C'est une petite construction d'angle, de plan carré, avec une ouverture de guet carrée sur trois façades. Une ouverture sur la quatrième façade permet l'accès de plain-pied depuis le jardin qui occupe la terrasse de ce qui reste de l'ancien bastion. Elle possède une couverture en dôme, de petit appareil. L'échauguette est en porte à faux sur le mur d'enceinte.

A partir d'une tour génoise édifiée au 16e siècle s'est déployée, dans la deuxième moitié du 18e siècle, à la demande de l'intendant de Corse, une enceinte cantonnée de quatre tours circulaires. A l'intérieur de cette enceinte court un chemin de ronde. L'accès à cet ensemble fortifié est commandé par une porte surmontée d'un linteau monolithe, percée dans le mur d'enceinte.

L'édifice a été construit par les Gênois au début du 16e siècle. Il devint, dans les années 1580, résidence du lieutenant de la République lorsque l'ancienne seigneurie de la Rocca devint province et que le siège de la circonscription fut transféré de Porto Vecchio à Sartène. Ce palais fortifié présentait également une protection pour la population locale à une époque de conflits locaux et d'incursions barbaresques. Démantelé en 1564 lors du siège de Sampiero Corso, l'édifice fut rebâti peu de temps après. Théodore de Neuhoff, roi de Corse, y fixa sa résidence. Au 19e siècle, les deuxième et troisième étages furent aménagés en caserne.£Le bâtiment comporte aujourd'hui quatre niveaux appareillés. Au rez-de-chaussée, une ouverture en plein cintre constitue un passage faisant communiquer la place de la Libération avec celle du Maghja. Elle était, à l'origine, fermée par un pont-levis qui en contrôlait l'entrée. L'élévation antérieure est animée de balcons, le dernier semblant supporté par d'anciens mâchicoulis.

Imaginée pour le père et l'oncle du commanditaire, cette maison illustre la réussite de Charles de Rocca-Serra, conseiller khédival au Caire dans les années 1880-1890. Conçue sur le modèle des palazzi toscans, cette maison de notable présente une belle symètrie et un escalier d'honneur à double volée.

Achevée en 1885, la demeure de Philippe de Rocca-Serra est une des rares grandes maisons de notables de Corse à posséder cette apparence d'hôtel particulier caractéristique d'une certaine architecture domestique en vogue au 19e siècle. L'hôtel particulier s'impose comme la représentation d'une certaine élite et se démarque tant par le raffinement de ses formes que par celui des décors et matériaux utilisés. Décoré dans le style Second Empire, il traduit l'attachement politique de ses commanditaires à Napoléon III.

Le village semble avoir été construit au milieu du 15e siècle autour d'une petite fortification du 14e siècle. Il est constitué de 28 maisons, d'une forge et de deux ouvrages défensifs en forme de tours. Les fouilles ont permis de montrer qu'il s'agissait de paysans. Ce village est représentatif de ces agglomérations de 50 à 70 feux qui constituaient l'ossature du peuplement à la fin du Moyen-Age, déserté dans le premier quart du 16e siècle. Il représente un exemple unique en Corse d'une grosse agglomération rurale dont l'histoire s'est brutalement interrompue à la fin du Moyen Age.