Toulon (83000)

Bâti au milieu du 19e siècle par le capitaine Noël, cette tour fut complétée par une batterie en 1875. Désaffectée après le premier conflit mondial, elle sera réhabilitée après la Seconde Guerre mondiale comme lieu de mémoire de la libération de Toulon et désignée, en 1963, pour accueillir le Mémorial du Débarquement de Provence en 1944.

En 1763-1764, le projet général pour la défense de Toulon prévoit notamment la construction de deux redoutes dans le secteur est de la montagne, l'une située à la Croix Faron et l'autre, sur un replat intérieur, à l'emplacement du futur fort Faron. Pour réaliser la redoute de Faron, l'éloignement de la ville incite à construire préalablement un cantonnement de chantier, équipé d'une citerne pour fournir l'eau nécessaire aux travaux. Conçue et réalisée par le sous-brigadier Louis d'Aiguillon au cours de l'année 1766, ce bâtiment de service est, dès l'année suivante, intégré au système défensif permanent ; enveloppé d'une enceinte et d'un fossé, il devient une caserne retranchée

Première cathédrale fondée à l'époque romane en 1096. En 1661, l'église est agrandie vers le nord par le maître d'oeuvre Jean Ribergue, perpendiculairement à l'axe de l'édifice roman. Décor de la chapelle du Corpus Domini réalisé par Pierre Puget, puis refait en 1682 par Christophe Veyrier après un incendie. Nouvelle façade en 1700. Reconstruction du clocher en 1740. Pillé pendant la Révolution, l'édifice est rendu au culte en 1802. Aménagements et décors complétés pendant le 19e siècle.

Ecole construite de 1905 à 1907, inaugurée en 1908. La décoration sculptée et en céramique date de la même année. L'édifice, bâti par l'architecte Charles Maurel, présente un plan en U, fermé au sud par un portique encadré par deux avant-corps traités à la façon d'un temple antique, avec fronton soutenu par des colonnes ioniques. Les trois ailes abritant les salles de classe s'articulent avec des pavillons d'angle à un étage destinés au logement des maîtres. Les façades des ailes sont rythmés par des piliers et ornées de carreaux de céramique à motifs. Les façades nord des pavillons comportent de grandes arcades en plein cintre, surmontées de petites arcades jumelées. Au sommet des quatre façades des pavillons, courent des bandes de céramique bleue et bordeaux, entre des agrafes sculptées. La sculpture a été traitée par Emile Reynier. Les céramiques proviennent de la maison Boulenger et Cie et ont été posées par le sculpteur Rossi.

La tour Beaumont a été construite en 1845 dans le cadre du plan de défense et de surveillance du rade de Toulon. Il a été converti en Musée Mémorial du Débarquement allié en août 1944, qui comprend plusieurs salles d'exposition dédiées à la présentation des différentes troupes impliquées dans le débarquement en Provence. Dans le cadre du Plan directeur de défense de Toulon, Nicolas-François Milet de Monville (à la tête des fortifications de Provence) prévoit en 1763-1766, un programme de fortifications du Mont Faron. C'est à Louis d'Aguillon qu'il confit la tache de concevoir la première forteresse qui ne sera pas totalement achevée en 1766

Cet ouvrage, construit sur les plans du capitaine Noël, est représentatif des principes d’architecture militaire de l’époque. Le tracé est pentagonal et bastionné. L’artillerie n’est plus sur le rempart mais placée sur un massif en terre formant cavalier central. Le site abrite également une caserne casematée ainsi que des magasins recouvrant une citerne ainsi qu’un magasin à poudre.

La crémaillère s'inscrit dans un ensemble d'ouvrages fortifiés destinés à protéger le massif d'une occupation provenant du front oriental dont les pentes douces permettent une escalade facile depuis La Valette. Entre la fin des années 1830 et 1868, plusieurs projets de dispositifs d'arrêt furent conçus, s'appuyant sur un fossé courant de la Croix Faron au fort Faron. L'ouvrage existant fut réalisé entre 1868 et 1877. Il est constitué par un fossé à crochets formant une barrière. Ce fossé est parsemé de positions d'artillerie destinées à compléter l'action défensive du fort Faron. Il est également rythmé de casemates qui assurent son flanquement en cas de tentative de franchissement.

Les "cariatides", sculptées par Pierre Puget dans le troisième quart du 17e siècle, sont en réalité des atlantes (le sculpteur a pris des portefaix pour modèle). L'ancienne porte date du 18e siècle.

En 1898, l’entrepreneur Jean Noble confiait au rocailleur Louis Bortiga l’aménagement d’un décor de rocaille ainsi que la construction d’un belvédère dans le jardin de sa résidence. Le belvédère, en forme de tour ruinée, est un remarquable exemple d’architecture fissurée, thème cher aux rocailleurs de l’époque 1900. Sur le toit-terrasse, trois personnages illustrant des petits métiers dans la tradition provençale accueillent les visiteurs.

Le monument commémoratif aux morts de Toulon se dresse face au palais de Justice. Le sculpteur Honoré Sausse est le lauréat du concours lancé par le comité du monument constitué dès la fin de la guerre. Sa réalisation va s'échelonner entre août 1924 et juin 1925 et son inauguration aura lieu le 28 juin 1925. Sa composition est originale, en pyramide à trois niveaux, précédée de deux volées d'escalier. Le monument présente, sur un bloc rectangulaire, un alignement de sept Poilus et marins surmontés d'une femme voilée. Appuyée à un massif rectangulaire, elle étend les bras au-dessus de deux chutes de laurier qui s'écoulent sur les bords du massif. Elle tient, sur le bras gauche, un bouclier, ce qui permet de la désigner comme l'allégorie de la France, affligée devant ses morts. Il s'agit d'une œuvre atypique par sa monumentalité ainsi que son dépouillement.

Statues de Jean Lange Maucord et de Jean Michel Verdiguier.

Statues de Tombarelli, d'après Langueneux. Boiseries d'Imbert, d'après Dubreuil.

C'est dans les années 1765 qu'est construit le premier théâtre de Toulon, une salle rectangulaire à quatre niveaux de galeries. Il semble que quelques années plus tard seulement furent ajoutés, en avant de la salle, un vestibule et le portail sculpté sur la rue de la Comédie, connu aujourd'hui sous le nom de "Fantaisies toulonnaises". Incommode et peu fréquenté, le théâtre de la Comédie accueillit néanmoins des personnalités comme Talma, Rachel ou le compositeur Offenbach. Dès 1810 fut projetée une construction plus vaste. L'arasement des remparts autour de 1850 en permit la réalisation : en 1862, on inaugurait le Grand Théâtre de Toulon, l'ancienne Comédie était désaffectée. De la salle proprement dite, bombardée lors de la seconde guerre mondiale, il ne reste rien. Les seuls vestiges du théâtre sont ses deux portails et un escalier qui conduisait aux appartements de la direction. L'ancien vestibule est occupé par un commerce. L'élément le plus remarquable est le portail sculpté sur l'ancienne rue de la Comédie (rue Denfert-Rochereau). Au centre de l'entablement, un cartouche porte l'inscription "Fantaisies toulonnaises", appellation tardive du théâtre ; au-dessus, un médaillon orné d'une coquille, d'une tête d'enfant et de cornes d'abondance ; de part et d'autre du médaillon, un groupe d'attributs de la Musique et de la Comédie, difficilement identifiables. Parmi les quelques entrées monumentales subsistant à Toulon, celle-ci présente, en raison de son programme, un décor original, seul témoin du premier théâtre de la ville.