Tourcoing (59200)

Jules Joire a commandité ce comptoir bancaire en 1912 à l'architecte Ernest Thibeau. Il s'agit de l'une des plus anciennes banques de Tourcoing ayant conservé des dispositions architecturales ainsi qu'une grande partie du mobilier. Le bâtiment constitue un ensemble homogène avec le hall d'entrée avec ses guichets, la cage d'escalier, la salle des coffres, le bureau du directeur, les écuries, etc.

Le 30 juin 1916, les catholiques de Tourcoing font le vœu d'élever une chapelle si le Sacré Cœur préserve la ville des « bombardements, des incendies et de la ruine ». À cette chapelle commémorative où le Saint Sacrement serait exposé nuit et jour serait attachée une communauté de religieuses adorant et priant sans cesse au nom de Tourcoing reconnaissant. L'abbé Leclercq coordinateur du vœu est pris en otage et envoyé en déportation en Allemagne. Après la guerre, les Bénédictines du Saint-Sacrement achètent un hôtel particulier jouxtant le terrain où sera construite la chapelle. Les plans des célèbres et prolixes architectes tourquennois Jean-Baptiste et Henri Maillard sont prêts dans le second semestre 1920. Une souscription auprès de 300 donateurs permet de commencer les travaux du monastère et de la chapelle. 27 religieuses s'installent en 1921. L'autel est consacré le 17 octobre 1922. La chapelle du Vœu est construite en front à rue dans l'alignement des autres maisons. Celle de droite était l'accès à la communauté. Sur un rez-de-chaussée surélevé, la façade est composée d'un grand pignon de brique et pierre appuyé sur un mur aveugle animé des panneaux verticaux en brique et pierre sommé d'une balustrade en pierre. Au-dessus du portail, une table sculptée en relief, encadrée par deux anges adorateurs porte l'inscription « Cette chapelle a été érigée en exécution du vœu fait par le clergé et le peuple de Tourcoing sous l'occupation allemande le 30 juin 1916 ». Dans le tympan, un bas-relief de Jules Clamagirand représente le vœu : un poilu debout, l'épée à la main, des anges adorateurs et le Saint Sacrement et les armes de Tourcoing, accompagnées de deux anges. L'ensemble est surmonté d'une croix. Le jeu de bichromie, voire de polychromie (brique, deux pierres différentes) distingue la façade de l'alignement mais reste toutefois discrète sur la destination religieuse de l'immeuble. A l'intérieur, la caractéristique propre aux chapelles de couvent est la succession de deux espaces séparés : la nef pour les fidèles et le chœur clos des religieuses, éclairés chacun par une verrière zénithale. Les deux parties sont munies d'une tribune de l'adoration avec des ouvertures en plein cintre. Le décor sculpté est très présent, frise aux motifs de vigne, anges agenouillés, choux. La chapelle du Vœu est un édifice unique. Très discret depuis la rue, la chapelle déploie ses deux espaces successifs, nef et chœur des religieuses, surmontés d'une galerie de l'adoration, en profondeur. L'originalité de la composition et du décor opulent sans être trop prégnant, est une réussite esthétique.

Cette gare a été construite en 1905 pour la Compagnie des chemins de fer du Nord par l'architecte Sydney Dunnett. Sa partie commerciale a été rénovée en 1982.

Construite en 1913 par l'architecte tourquennois Jean-Baptiste Maillard pour l'industriel et peintre Ernest Desurmont. La famille Desurmont avait fait fortune au début du XX e siècle dans la toile qui servait de garniture intérieure aux pneus Michelin.

Grand amateur et collectionneur d'antiquités, Desurmont fournit à l'architecte les principaux éléments de la façade : colonnes du porche, pierres sculptées, fers forgés et même la porte récupérée de la prison de l'ancien hôtel de ville (porte de garage). A l'intérieur, les pièces sont de petits volumes, ornées de boiseries anciennes adaptées aux dimensions des pièces. Les éléments de décor, principalement dans le goût de la Renaissance flamande donnent à la maison un caractère original.

Cette maison d'habitation construite en 1927 constitue un témoignage important du style Art Déco dans la région Nord-Pas-de-Calais. Elle fut conçue par l'architecte belge Géo Bontinck pour le filateur d'origine belge Vandeveegaete. Deux sculptures de part et d'autre de la fenêtre du rez-de-chaussée représentent un footballeur, rappelant ainsi que le propriétaire était le bienfaiteur du club tourquennois, et une fileuse, allusion à son activité dans l'industrie textile. La façade est recouverte d'un placage de pierre calcaire coquillé blanche. La porte, en renfoncement, est en fer forgé. La cage d'escalier est éclairée par un grand vitrail qui représente une fileuse au rouet et les étapes de la mécanisation et de l'industrialisation de la filature. La composition est en hauteur, et les formes géométriques. Les plans ne sont pas ceux d'origine. La plupart des éléments de décor ont été vendus dans les années 1970.

Ces deux maisons à portique axial et parois d'aluminium ont été dessinées par le constructeur Jean Prouvé, fruit d'une commande du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (Comité interprofessionnel du Logement) et construites à titre expérimental à Tourcoing en 1953, lors de la reconstruction consécutive à la Deuxième Guerre mondiale. L'une de ces maisons a été incendiée en septembre 1996, et l'autre a perdu son mobilier d'époque, également conçu par Prouvé. Elles sont protégées en tant que témoins des recherches sur le logement social de l'après-guerre et sur l'habitat modulaire et économique. La maison qui a brûlé a été reconstruite et inaugurée en juillet 1999.

L'arrêté fixant la réalisation du projet a été signé en juillet 1923. L'architecte Edouard Monestès et le sculpteur Lucien Brasseur sont retenus suite au concours lancé par la mairie. La première pierre est posée en 1924, les autres s'échelonnent jusqu'en 1929. La sculpture débute en 1930. L'inauguration a lieu en 1931. La base du monument a une forme proche du 'V'. Sur cette base s'élèvent des pierres de tailles variables dont certaines ont été sculptées. L'ensemble adopte une forme pyramidale. Au sommet, une Victoire aîlée sur un cheval surplombe le monument. Derrière elle, des deux côtés, deux colonnes de soldats semblent gravir l'édifice. Les soldats tiennent des lances et des drapeaux qui les recouvrent et leur servent de voûte. Aux extrémités, des soldats sont couchés et se relèvent à l'appel de la Victoire. Ils effectuent une ascension depuis la boue des tranchées jusqu'à la gloire.

Construit en 1921-23, le tissage Louis Lepoutre n'est qu'un élément, mais très symbolique, d'une des grandes filatures du Nord. Cette usine textile (peignage, filature, tissage) , dont la superficie couvre plus de quatre hectares, implantée sur le boulevard Industriel, fermée par un mur de clôture, est une des pièces maîtresses des établissements fondés au milieu du 19e siècle par Auguste Lepoutre (1825-1903) , par qui fut montée la première usine de cette famille d'industriels. Due à l'architecte Marcel Forest, spécialiste du bâti à fonction utilitaire, l'usine fut commencée par la conciergerie et les bureaux implantés le long du boulevard Industriel, et continuée par des groupes de logements d'ouvriers (1923). Une cheminée porte la date de la construction de l'usine. L'ancien atelier de tissage, entièrement en brique, est dominé par une tour à l'angle nord-ouest, au carrefour de la chaussée Pierre-Curie et de la rue Colbert. De plan rectangulaire, cette tour à usage de château d'eau s'élève sur quatre étages et s'achève sur une terrasse à balustrade. L'atelier aligne ses grandes façades sur rues (150 mètres sur la rue Colbert) , percées de baies jumelées rectangulaires, décorées comme le mur de clôture de brique blanche soulignant par de simples motifs géométriques l'uniforme brique rouge. L'usine sert aujourd'hui de stockage.