rue Jules-Ferry
Siècle : 20e siècle
Description
Le groupe scolaire de Valentine est signé de l’agence des 3A, Atelier des architectes associés, entre 1955 et 1959. Les noms figurant dans le cartouche des documents graphiques sont ceux de Pierre Viatgé (1912 -1989) et Fabien Castaing (1922-2012). Les trois autres associés de l’agence sont Pierre Debeaux (1925 -2001), Alexandre Labat (1921-1989) et Michel Bescos (1911- ?). Pierre Debeaux possède l’expérience des programmes scolaires, ayant conçu plusieurs écoles avec l’architecte en chef de la ville de Toulouse, Roger Brunerie, dans les années 1950. Pierre Viatgé est architecte départemental, associé dès 1949 avec Fabien Castaing, dont le premier projet commun est celui des archives départementales de la Haute – Garonne. Ce projet est publié dans la revue Architecture d’Aujourd’hui, au sein du numéro de septembre-octobre 1959, dans un article consacré à deux groupes scolaires, ceux de Valentine et de Rieumes, conçus par les 3A. Les photographies présentées sont celles du photographe toulousain Jean Dieuzaide, sous sa signature habituelle « Yan ». Les premiers échanges et projets semblent dater de la fin d’année 1955 et l’article de 1959 montre un édifice achevé, prêt pour la rentrée d’octobre. Le groupe scolaire comprend cinq classes élémentaires (deux pour les filles, trois pour les garçons), une école maternelle, un cours complémentaire de cinq classes, un centre post-scolaire agricole et ménager et huit logements, dont quatre sont aménagés dans un bâti ancien reconverti. L’ensemble est implanté dans un vaste parc, situé à la lisière nord du village, au bord de la Garonne. Le terrain est situé entre la Garonne (nord), la rue Jules Ferry (sud) et l’avenue Barbacane (ouest). Deux bâtiments existants ont été conservés et sont reconvertis dans le cadre de ce projet. Ils sont dénommés « les communs ». Appartenaient-ils à un château ou une vaste demeure ? Ils sont placés en front de l’avenue de la Barbacane, qui est la route de Saint-Gaudens, traversant la Garonne pour rejoindre le village de Valentine. Les bâtiments sont visibles sur le cadastre napoléonien mais aucun château ou vaste demeure n’est présente. Le premier bâtiment, à l’intersection de l’avenue de la Barbacane et de rue Jules Ferry est aménagé en quatre logements, un logement de trois chambres au rez-de-chaussée et un studio et deux logements de trois chambres à l’étage. Le second bâtiment, qui se développe en longueur, s’adossant à l’avenue, est équipée d’une cantine, d’une cuisine et d’une salle d’activités culturelles et physiques, munie d’une scène. Les nouveaux bâtiments construits sont situés plus à l’est sur la parcelle. Plusieurs canaux de dérivation de la Garonne irriguaient le terrain, dont les tracés sont visibles sur le cadastre napoléonien. On y voit qu’un des canaux alimentait une usine, plus à l’est et un autre un moulin. A l’emplacement de ce dernier est construit le nouvel établissement scolaire. Les architectes ont utilisé les possibilités de ce parc en conservant le ruisseau, pourvu en poissons et les arbres séculaires (résineux majoritairement) pour implanter les divers bâtiments composant l’ensemble scolaire. Le canal serpente en bordure des bâtiments, parfois sous certains, et un balcon a été créé en surplomb. Un petit pont en béton a également été construit pour traverser le canal. Les architectes ont multiplié les ambiances autour de ce canal, pour créer un vaste jardin d’agrément pour l’école. La prise de site par les architectes est tout à fait exceptionnelle, souligné par le journaliste de AA. Le complexe scolaire est composé de plusieurs bâtiments. Une longue barre sur deux niveaux comprend l’élémentaire et le cours complémentaire. Elle est devancée d’une cour de récréation orientée au sud. L’école maternelle selon la même orientation s’implante en quinconce sur un seul niveau. A l’articulation de ces deux barres, une troisième d’un niveau se positionne perpendiculairement, l’arrière, s’orientant à l’est vers le jardin et la Garonne. Le bâtiment neuf de logements constitue la quatrième entité, placée entre l’école et le bâtiment réhabilité de logements. Il comprend quatre logements, chaque niveau comprenant un logement de trois chambres et un second de deux chambres.