L'église paroissiale Saint-Remy de Vérigny, située sur l'actuelle commune nouvelle de Mittainvilliers-Vérigny, est documentée dans les archives depuis 1126 comme dépendant de l'abbaye de Saint-Père à Chartres. Son édification a sans doute suivi de peu cette date comme en témoigne l'emploi du grison tant pour les contreforts que pour les encadrements de certaines baies et le grand portail ouest à rouleau en grison. La proximité du manoir puis du château de Vérigny, possédé par les prestigieuses familles d'O et de Vieuville jusqu'aux premières années du 18e siècle, a favorisé les dons et legs en faveur de l'église paroissiale. C'est à Charles II d'O que l'on doit l'édification du bas-côté nord ainsi que la chapelle familiale dans la travée droite du chœur, côté nord. Les voûtes d'ogives et les clés pendantes sculptées de petits anges évoquent les créations du second quart du XVIe siècle comme celles de l'église de Bérou-la-Mulotière . Si les seuls vestiges de vitraux conservés datent des années 1530 et représentent le curé de la paroisse, il est fort probable que la famille d'O, comme à Blévy et Maillebois, ait financé des commandes de vitraux avec leurs armoiries pour leur chapelle familiale. La présence de l'épitaphe, en marbre noir, au pied de l'autel actuel montre un véritable attachement et un lien fort avec l'église paroissiale. La famille de La Vieuville, tout aussi prestigieuse mais plus présente à Paris, semble avoir surtout contribué à la mise en place d'une porte au nord qui porte le chronogramme de 1548. Il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour retrouver la trace de travaux notamment en lien avec l'aménagement du chœur (nouveau pavage, peinture des autels, réfection des bancs-clos...) et la mise en place du porche fermé. Le 19e siècle est marqué par la création de vitraux dans l'esprit du 13e siècle, commandé aux ateliers chartrains et portant le cartouche ou le nom des donateurs. Le mobilier a en grande partie échappé aux évolutions liturgiques et mérite une plus grande attention au-delà des deux seuls objets protégés au titre des monuments historiques que sont le timbre et la cloche. L'édifice, entouré de son cimetière, est certes à proximité et dans les abords du château inscrit mais sans aucune covisibilité. Néanmoins, du fait du lien fort entre les châtelains de Vérigny et la paroisse, des traces matérielles de la générosité de la famille d'O puis de la Vieuville, des familles du 19e siècle, et ce jusqu'aux années 1950 (vitraux de Campin de 1946 à 1949), il semble important de maintenir ce lien et cette histoire indissociable entre le château et l'église. L'église paroissiale de Vérigny appartient à un type d'édifice d'une grande simplicité mais qui par son implantation dans le village participe très largement à son intérêt et au maintien de sa conservation. Il est à noter la bonne conservation d'une grande partie des enduits extérieurs avec couche préparatoire de la litre funéraire, ce qui devient rare. Enfin, les campagnes de travaux et d'amélioration assez rapprochées nécessiteront une étude fine d'archéologie du bâti à l'occasion de la restauration.