Pézenas (34120)

Le parc se compose de terrasses utilisant la topographie pour bénéficier de la perspective sur la plaine. Sous la cour, aménagement hydraulique avec citerne, puits et galeries, mis en place depuis le début du 17e siècle, ainsi que le parc avec ses terrasses, ses grottes et fontaines en rocaille. Apports aux 18e et 19e siècles.

Demeure seigneuriale du 15e siècle, modifiée ultérieurement, à la fois rendez-vous de chasse et retraite discrète, témoin d'un certain art de vivre au 18e siècle par son décor intérieur, son jardin, ses inscriptions épicuriennes. Chapelle avec retable de gypseries.

Collège fondé en 1597 par Henri IV.

Anne de Montmorency, connétable et gouverneur du Languedoc en 1539 s'installa dans le vieux château de Pézenas. Son fils, Henri Ier de Montmorency (1534-1614), amiral et connétable de France, également gouverneur du Languedoc, vint à Pézenas en 1563. Il acheta en 1587, les terres dites des Prés et fit construire le château de La Grange des Prés qui très vite fut reconnu pour sa commodité grâce à ses grandes cours et ses vastes logis et communs ainsi que pour la beauté de ses jardins, ornés de grottes, de bassins et de fontaines. La construction fut confiée à Jean Thomas, architecte lorrain devenu ensuite piscénois. Les travaux furent achevés en 1595.

Les façades sur cour présentent d'intéressants éléments de la fin du 15e siècle et de la Renaissance, avec plusieurs étages de galeries en loggia.

Au 13e siècle, la chapelle était une dîmerie relevant de la cathédrale de Béziers. L'édifice du 12e siècle, retouché au 18e, se compose d'une nef de trois travées, délimitées par des arcs longitudinaux et couvertes d'une voûte d'arêtes en brique (datée de 1767), terminée par une abside semi-circulaire voûtée en cul de four. Un appui de communion en pierre sépare la nef du choeur. Une porte classique a remplacé, au cours du 18e siècle, la porte d'origine. A l'extérieur, un mur taluté situé sur la première travée et la partie sud de l'abside, soutient la construction primitive. Au nord, le mur de la nef a été doublé aux deux tiers de sa hauteur environ par un massif en grand appareil.

A Pézenas, un " archer des gueux ", salarié par les consuls, était chargé de loger et de nourrir les mendiants étrangers et de leur fixer un nombre de jours pour rester en ville. Les aménagements apportés à l'immeuble de la rue Sabatier semblent remonter au 18e siècle. L'immeuble s'étend en arrière et en s'élargissant, avec des bâtiments disposés autour d'une seconde cour intérieure. La façade montre à sa base des vestiges de deux arcs brisés. Les diverses ouvertures montrent des traces de réfections qui datent, dans l'ensemble, du 18e siècle. Chaque fenêtre du premier étage possède une grille d'appui à demi-balcon, légèrement cintrée, composée d'un panneau principal à double encadrement et de deux pilastres. Le remplage du grand panneau comporte, avec des volutes en S, deux motifs symétriques à quadrillages, dans un cadre échancré. Les petits panneaux latéraux sont du type à balustre, le dessin symétrique y étant axé par des tiges verticales à feuillages. Les fenêtres du deuxième étage sont simples. A l'intérieur, un vestibule mène à une petite cour trapézoïdale. L'escalier s'élève au fond à droite, d'abord parallèlement à la rue, puis à angle droit. La troisième volée donne accès à une galerie qui entoure la cour sur trois côtés. Ces galeries sont bordées de ferronneries. Les arcs supportant ces galeries s'appuient sur des consoles sculptées.

Façade sur rue présentant une ordonnance architecturale Renaissance. La cour est encadrée par quatre façades percées de fenêtres Renaissance et ornées de médaillons également Renaissance sur l'une d'elles. Le fond de la cour s'ouvre, au rez-de-chaussée, sur une galerie gothique dont une travée présente les caractéristiques du 15e siècle. Cette travée appartenait à une ordonnance plus importante dont les amorces de croisées d'ogives sont nettement visibles.

Edifice probablement construit par monsieur d'Alfonce, baron de Clairac et d'Entraigues, grand prévôt de Guyenne. Habitation du prince de Conti pendant la session des Etats du Languedoc de 1655-1656. L'hôtel est également dénommé " ancien théâtre de Molière " qui eut l'occasion d'y donner quelques représentations, notamment la première du Médecin Volant le 9 novembre 1655. La façade latérale de la cour d'entrée comporte une galerie couverte en loggia, dont l'ordonnance architecturale est constituée de cinq colonnes torses monolithes couronnées de chapiteaux. La façade sur jardin était autrefois composée d'un portique au rez-de-chaussée et de deux étages de loggia. Les deux étages de loggia dressent encore leur élégante façade. Un escalier à vis, dont la vis est évidée et profilée en main courante, dessert les différents étages de la loggia.

Porte en pierre, à colonnes cannelées doriques, avec entablement et fronton coupé. Ordonnance commune au 17e siècle.

Dans la cour, un escalier de pierre, à volée droite, dessert une galerie extérieure puis une galerie autrefois ouverte en loggia. L'accès aux étages supérieurs est assuré par un escalier à vis dont la tourelle carrée est couronnée par une frise sculptée d'éléments gothiques, composés de petits mâchicoulis ouvragés.

La façade a été aménagée au 18e siècle dans une construction plus ancienne dont subsistent des vestiges à l'angle de la rue Alfred Sabatier. Ces vestiges comportent notamment une niche datée de 1511. L'ordonnance du 18e siècle comprend des balcons galbés en fer forgé, ainsi que des clefs sculptées.

Demeure urbaine de Henri Ier de Montmorency. Séjour de Louis XIV en 1660. Les façades sur cour sont percées de baies à meneaux dont les piédroits sont décorés de bossages. La cave est voûtée avec arcs de décharge de pierre soutenant un plafond plat.

L'hôtel se situait en dehors du périmètre de l'ancienne enceinte, situation exceptionnelle dans la seconde moitié du 17e siècle. Il est édifié sur une grande parcelle traversante avec un large couloir caladé d'accès à la rue, autour d'une cour intérieure carrée centrale. Un corps de bâtiment principal est parallèle à la rue et un corps sur l'arrière donne sur une seconde cour correspondant à l'emplacement du jardin. Les quatre niveaux sont distribués par un grand escalier monumental tournant, à volées droites, autour d'un vide central rectangulaire avec repos et paliers d'étages. La construction utilise des arcs plein cintre et des arcs rampants, soutenus par de minces piliers carrés. La porte sur rue présente deux consoles aux masques grimaçants, caractéristiques du style baroque dit "auriculaire", commun en France sous Henri IV et Louis III.

Hôtel du 17e siècle, remanié au 18e siècle. La tour médiévale est le seul vestige des tours de l'enceinte médiévale. Cette tour conserve, dans sa partie médiane, une salle voûtée d'ogives à culots sculptés de têtes humaines et une grande baie à l'est. Elle est dite "tour des prisons" en raison de l'existence de cachots dans les sous-sols. Elle a été une première fois restaurée vers 1600, lors de la reprise des fortifications. Au début du 17e siècle, remaniements pour construire une demeure sur plusieurs niveaux de sous-sols. Par un rez-de-chaussée haut, la demeure ouvrait sur l'ouest vers l'intérieur de la vieille ville, sur une cour fermée par un porche à galerie et échauguettes. Un grand escalier était logé sur le côté dans un étroit triangle et le vestibule ouvrait sur les pièces à l'est, en partie voûtées sur croisée d'arêtes et en partie plafonnées. Un nouveau remaniement au 18e siècle a réorienté les ouvertures et les distributions vers l'extérieur de la ville, le rez-de-chaussée étant en dénivelé sur l'actuelle place des Etats. La tour a été surélevée. Décors peints, notamment sur les plafonds du niveau intermédiaire et traces de peintures murales. Grande cheminée en bois doré. Présence de graffiti sur cette cheminée ainsi que dans les cachots.

Escalier en pierre à volées droites. Façade en loggia sur cour avec balustres en pierre. Dans cet hôtel, la nuit du 21 au 22 juillet 1632, veille de la révolte du Languedoc, le duc de Montmorency fit arrêter le commissaire du roi, Particelle, sieur d'Hemery, contrôleur général des finances.

En 1660, le prince Armand de Bourbon-Conti aurait reçu Louis XIV dans cet hôtel. La date de 1638 indiquée sur une clé de voûte, indiquerait une réfection. A un édifice du début du 16e siècle, déjà pourvu de galeries sur cour, aurait été raccordé, un siècle plus tard, un escalier à volées droites ouvertes, muni d'arcs et voûtes d'un style aussi proche que possible de l'existant. Ainsi s'expliqueraient les diverses anomalies de raccordements, notamment à l'entrée sur la cour. L'arrière façade, rue Oustrin, est ancienne quoique remaniée au 18e siècle. Au premier étage se trouvent deux encadrements Renaissance, identiques à ceux donnant sur la première cour, au deuxième étage. Un portail encadré de pilastres à refends ouvre sur un couloir voûté de deux travées d'ogives à pénétrations. Ce passage débouche sur une première cour trapézoïdale, entourée sur trois côtés de galeries d'étage. Une pièce conserve visible un plafond ancien, à hautes poutres, supportant des solives transversales aux corbeaux moulurés.

Demeure urbaine du 18e siècle conservant l'essentiel de ses éléments de second oeuvre et un ensemble de gypseries, de ferronneries et de menuiseries anciennes.

Le cercle littéraire est installé dans l'ancien hôtel de Grasset. Le vestibule et l'escalier datent de la fin du 16e siècle.

L'édifice présente une belle ordonnance de façades avec, au premier étage, balcons galbés en fer forgé ; au deuxième étage balcons droits ; au dernier étage, oculi ovales percés dans les murs de façade, au-dessus de chaque baie des étages inférieurs. La porte d'entrée est encadrée d'un motif d'architecture de pierre, avec pilastres et bossages, dans le style du 17e siècle. L'intérieur conserve un escalier de pierre dans le style 17e, avec colonnes et balustres. Il se trouve accusé en façade, au-dessus de la porte d'entrée, par un motif constitué d'un resserrement de l'ordonnance des baies et de balcons saillants en pierre. Quelques points de sculpture, clefs et consoles, rehaussent l'architecture.

Porte gothique située à l'entrée d'une tour polygonale dont la partie supérieure a été tronquée. Couronnement avec inflexions des moulures et sculptures.

Le premier étage de la façade est percé de cinq fenêtres avec balcon en fer forgé d'époque Louis XV. Le deuxième étage s'ouvre par cinq fenêtres à meneaux du 16e siècle. Les deux étages de la façade latérale sont éclairés de fenêtres à meneaux. A l'intérieur, un grand escalier à balustrade de pierre conduit au premier étage. Le hall est éclairé par une verrière et orné de tapisseries.

Ancienne maison consulaire qui abrita la Cour des Aides de Montpellier en 1622. Les Etats du Languedoc s'y assemblèrent plusieurs fois et y votèrent, le 22 juillet 1632, la Révolte du Languedoc. L'édifice comporte deux parties distinctes. Celle en façade sur la place a été construite à la fin du 17e siècle, devant la façade de l'ancienne construction du 16e siècle dont toutes les parties subsistent. A l'intérieur, escalier avec colonnes et motifs sculptés. Portes à encadrements décorés. La coupure est visible en façade sur la petite rue latérale de droite. La partie droite de cette façade latérale présente des fenêtres à meneaux de la Renaissance et la partie gauche un appareillage différent et une ordonnance 17e.

Ancien hôtel du baron de Paulhan, lequel y reçut Louis XIII en 1622. La reine Marie-Thérèse y séjourna en 1660. L'encadrement de la porte d'entrée présente des bossages partiels, sommets de pilastres cannelés et chapiteaux ioniques. Médaillons sculptés et fronton coupé avec consoles renversées. Au-dessus de la porte, clef à pointe de diamant, oculus et niche avec consoles sculptées. Dans la niche, statue en marbre de la Vierge, datant du 18e siècle. La porte est à deux vantaux à menuiserie cloutée.

L'édifice, construit au 16e siècle, est situé à l'emplacement occupé depuis 1150 par les Templiers, passé en 1312 aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Les façades sont percées de fenêtres à meneaux Renaissance, avec balcons en fer forgé. Des remaniements sont intervenus par la suite, modifiant certains aspects de la façade. C'est ainsi que l'encadrement en pierre de la porte d'entrée, avec bossages et fronton coupé, date du début du 17e siècle, et que de hautes croisées avec balcons en fer forgé ont été aménagées à la même époque.

Ce fief seigneurial vassal de Pézenas est mentionné en 1100.Conas est rattaché à Pézenas depuis le 15e siècle. La proximité de l'Hérault favorise l'implantation de moulins à grains dès le Moyen Age. Les origines de celui de Conas pourraient remonter au 12e siècle. Les premières mentions datent de la fin du 13e siècle. En 1791, le moulin est vendu comme bien national. L'ouvrage se compose de deux tours massives de meunerie, de plan oblong, augmenté d'un éperon aval, bâties en calcaire coquillier dur. La construction résulte de plusieurs campagnes. Les bases sont médiévales (14e ou 15e siècle). L'entrée à l'ouest était protégée par quatre mâchicoulis à arcs portés par des corbeaux à ressauts. Des reprises et adjonctions s'échelonnent vraisemblablement du 16e au 17e siècle. La date de 1728 inscrite sur l'assommoir, pourrait correspondre à des travaux de réaménagements. Au début du 19e siècle, le moulin est utilisé pour l'irrigation, avec turbine et pompe. La façade sud a été en partie surajoutée et surélevée.

La porte dite de la Juiverie doit son nom à la proximité du ghetto de Pézenas qui datait de 1313. La porte présente un entrecolonnement d'inspiration classique avec colonnes, frise et corniche. La frise est constituée de métopes sculptées et de triglyphes. Les colonnes sont ovoïdales et la frise implantée suivant un parallélogramme, probablement pour donner un aspect perspectif plus important dans un espace restreint car l'ancienne entrée, dont l'arc est enore visible, ne semble pas avoir été biaise.

Edifice élevé vers 1590, primitivement église de Pénitents Noirs. Les Etats du Languedoc y tinrent plusieurs séances au cours du 17e siècle. De l'ancienne chapelle ne subsiste que l'enveloppe et la façade. La porte d'entrée principale est encadrée d'une architecture de pierre à bossages coupés de pilastres ioniques surmontés d'un entablement comprenant : frise ornée de guirlandes, corniche à denticules et fronton courbe. Vendue comme bien national, l'église est rachetée par une société locale en 1803 afin de doter la ville d'un théâtre. Jusqu'en 1947, plusieurs aménagements et décorations ont été réalisés. Le premier théâtre de 1803 est connu par une description faite en 1855 par Joseph Montgaillard, architecte de la ville. Devenue propriétaire en 1855, la ville effectue quelques modifications en 1867, puis 1884. A partir de 1897, à l'occasion des fêtes en l'honneur de Molière, la municipalité décide un réaménagement et une restauration. La salle italienne se présente sous l'aspect de sa rénovation en 1901, très significative de l'art décoratif officiel de cette époque.