Malguénac (56300)

Le château de Moustoirlan est l'un des édifices classiques les plus réussis, les plus achevés du Morbihan, une demeure où la symétrie la plus rigoureuse, l'organisation générale du programme, la perfection de la stéréotomie ne manquent pas d'étonner dans ce secteur rural où le 18e siècle n'a laissé aucune trace notable. On retrouve trace de la seigneurie en 1448 lorsqu'elle appartient à Jean de Kerriec. Elle relève alors du domaine des Rohan dans la chatellenie de Pontivy. On ne conserve aucune trace visible d'une construction antérieure aux années 1760. En 1765, date de son rachat par J.-B. Le Cam, maire de Pontivy, la construction du château est commencée. Elle se poursuit jusqu'à la date de la bénédiction de la cloche de la chapelle en 1781. Le plan général du logis est très ramassé et non allongé comme c'est alors la mode. Le salon n'occupe pas l'espace central, au bénéfice de l'escalier placé dans le vestibule axial (disposition passéiste). C'est ici la pratique régionale qui l'emporte par l'absence de décor (quelques boiseries assez sèches) , qui renvoie à un modèle proche de celui de la malouinière de la Ville Bague, construite vers 1715. La chapelle possède un mobilier tout à fait intéressant.

Le château de style Louis XIII est bâti sur une terrasse (1570) desservie par deux escaliers à volée droite à chaque extrémité, et reliés par une balustrade d'une soixantaine de mètres de long. Dans le prolongement de la terrasse, à l'entrée de l'ancien château, se trouve le pigeonnier de 1697. De plan hexagonal, construit en pierre de taille, couvert d'une toiture en dalles de granit posées à redents. Voûte appareillée, sphérique, avec partie supérieure à ciel ouvert, couronnée par une lanterne polygonale. A l'intérieur, pivot central en bois pour l'échelle.

Soubassement en granit avec socle dont les quatre faces sont ornées de sculptures grossières représentant des scènes de la Passion. Un dé en granit reçoit le fût de la croix. Une Pietà mutilée est sculptée contre le fût et est surmontée d'une sorte de dais. Une croix figurant le Christ crucifié d'un côté, la Vierge à l'Enfant de l'autre, est disposée au chevet de l'église. Des écussons y sont représentés. Cette croix peut avoir été celle qui dominait le calvaire.

Fontaine selon le principe de la niche logée dans un massif de maçonnerie, avec grand gâble en granit. Petite enceinte. Devises armoriées sculptées sur la façade. La date de 1862 indique qu'elle a dû être restaurée à cette époque.