Villeneuve-sur-Bellot (77510)

Le pressoir a été construit avant 1830 (selon une inscription au charbon sur une poutre). Il ne sert plus depuis 1919, époque à laquelle il a perdu de son utilité en raison du développement des pressoirs ambulants. Il trouve son originalité dans le choix de la cage d'écureuil comme force motrice. En effet, il s'agit d'un type de pressoir repéré en région vinicole, en particulier en Bourgogne, mais aussi en Champagne, mais pas en région cidricole. Ici, la proximité avec la Champagne et la Bourgogne où de tels pressoirs étaient employés peut expliquer ce choix. Il aurait aussi pu service à double fin, pour les raisins et les pommes bien qu'il n'y ait pas de mémoire de cela en raison de la disparition du raisin dans la région à la fin XIXe siècle suite à l'infestation de phylloxera.

Le pressoir à pommes de Villeneuve-sur-Bellot est un pressoir en bois de 6 mètres de haut. Il se situe dans une partie dédiée de la maison de ses propriétaires. Il est qualifié d'immeuble car ce type de pressoir monumental est considéré comme faisant un tout avec la cuverie, c'est-à-dire la pièce dans laquelle il se trouve. Par ailleurs, l'axe qui reçoit la cage d'écureuil est fiché dans le mur. De plus, pour le soutenir et résister aux forces développées lors du serrage, le pressoir repose sur des fondation constituées de blocs de grès enfouis à environ 4 mètres de profondeur. La roue, dite cage à écureuil, mesure 4,8 mètres de diamètre et 1,16 mètre de profondeur de tambour permettant à deux hommes de l'animer. La poutre maîtresse du pressoir est en chêne, la vis de serrage en orme, les dents des engrenages et la lanterne en érable. Les autres poutres et le bâti sont en chêne et en noyer. Contrairement au raisin, le broyage des pommes est un préalable indispensable au pressage. L'auge de broyage se situe dans la même salle que le pressoir. Elle mesure 5,12 mètres de diamètre, est en parfait état, et comporte encore la meule qui était tirée par un cheval, ainsi que le « poulain », c'est-à-dire le racloir qui suivait la meule pour décoller la pulpe des parois de l'auge. Une pompe à eau est également conservée dans la cuverie