Aubazines (19190)

Un monastère fut fondé par Etienne qui avait groupé autour de lui un noyau de solitaires. Il affilia sa communauté à l'ordre cistercien et en fut nommé abbé en 1142. Au 15e siècle, les moines de Cadouin choisirent d'y abriter leur relique du Saint-Suaire. L'église abbatiale date du 3e quart 12e siècle. L'abbaye a été mutilée sous la Révolution : l'église a perdu ses travées ouest ; le réfectoire au nord du cloître a été démoli ainsi que les bâtiments à l'ouest ; les galeries du cloître ont disparu. Le bâtiment à l'est de l'église est resté presque intact. Il contient l'ancienne salle capitulaire et, au premier étage, les chambres des moines (deux plafonds peints du 18e siècle). L'angle nord-ouest des bâtiments conventuels subsiste encore. La porterie a été aménagée dans des locaux dont les murs datent du 15e siècle.

Ce canal témoigne du souci qu'avaient les moines de Cîteaux d'assurer à leurs monastères l'eau nécessaire à la vie et à l'hygiène, au fonctionnement des moulins et des ateliers, et à l'irrigation des potagers et prairies. Cet ouvrage aurait été construit sous Etienne, premier abbé (1142). A la bretèche pratiquée dans le rocher pour le passage de ce canal est attachée la légende du miracle de saint Etienne : alors que l'énorme bloc de granit arrêtait la marche des moines occupés à creuser le canal, le saint lève la main et bénit la roche qui est alors tranchée comme par une épée. Cet aqueduc est alimenté par l'eau du Coiroux dont le lit rocheux a été taillé à plus d'un kilomètre et demi en amont d'Aubazine. Le lit de l'aqueduc, à flanc de montagne, est soit taillé dans le rocher, soit construit à l'aide de blocs de granit appareillés. Il suit, selon une pente légère, les courbes de la montagne. Le canal est accessible tout le long de son parcours par un sentier qui en longe la rive gauche. Un bassin rectangulaire, dit "bassin des moines", a été aménagé sur le parcours et est recouvert de cinq blocs de granit. Aux abords de la ville, la pente s'accentue pour arriver, en une chute rapide, sous le bâtiment de l'ancien moulin abbatial établi sur une voûte surbaissée. A une trentaine de mètres plus loin, les eaux se jettent dans le vaste bassin rectangulaire de l'ancien vivier, aménagé sous les fenêtres du réfectoire.

Ancien monastère de femmes fondé en 1142 et rattaché à l'ordre cistercien en 1147, en activité jusqu'en 1790. Il comptait 150 moniales à la fin du 12e siècle, et dépendait de l'abbaye d'Aubazine. Les fouilles montrent que le monastère avait été bâti sur une terrasse artificielle construite aux dépens du torrent du Coyroux dont le lit dut être détourné. Mise à jour des fondations et parties du dallage des bâtiments en usage du 12e au 16e siècle, ainsi que des ruines de l'église. L'église des 12e-13e siècle, de plan rectangulaire, présente des voûtes en briques et à nervures de grès gris effondrées, et des colonnettes correspondant aux retombées des nervures des voûtes. Les bâtiments monastiques s'échelonnent du 12e au 17e siècle.