Besse-et-Saint-Anastaise (63610)

La porte du beffroi est la seule qui subsiste des trois portes qui donnaient accès à la ville. Cette porte est bâtie sur plan carré et se compose, au rez-de-chaussée, de deux arcades parallèles avec rainures ayant logé une herse, et reliées latéralement par des murs pleins, d'équerre sur les deux façades. Les corbeaux des mâchicoulis sont à leur place, mais les parapets du chemin de ronde qui l'entouraient ont été, sur trois faces, reculés. Au sud, ce parapet est demeuré à son aplomb primitif. Au 16e siècle, le dispositif a été partiellement modifié. L'escalier qui monte dans l'épaisseur de la muraille de cette façade sud, a conservé ses fenêtres et sa porte d'entrée primitives. A la partie haute de la courtine est visible le passage qui donnait, de l'intérieur de la porte, sur le chemin de ronde. £A la fin du 16e siècle, la porte a été surélevée par une tourelle à huit pans surmontée d'un campanile. La barbacane, percée de quatre embrasures pour bouches à feu, semble dater de la même époque.

Un pélerinage dont les origines sont mal connues (persistance d'un culte païen lié à la transhumance des troupeaux ?) , existait avant l'édifice actuel. Sa construction fut entreprise par François de Montceaulx, panetier de la reine Catherine de Médicis, de 1550 à 1555. Pendant la Révolution, l'église est vendue. En 1805, elle est rendue au culte.£A l'origine, l'église ne comportait qu'une nef prolongée par une abside à trois arcs. Au 17e siècle, un transept et deux bâtiments adventices pour loger le clergé furent ajoutés. La face sud a presque conservé son aspect d'origine. La porte d'entrée s'ouvre sous un arc en plein cintre, avec des moulures gothiques retombant de chaque côté. Au-dessus de cette porte se trouve une petite niche entourée de deux pilastres à chapiteau dorique soutenant un petit fronton. La façade nord a été remaniée à la fin du 17e siècle. A chaque extrémité se trouvent les logements des prêtres.

Cet édifice était la résidence du juge-châtelain, baile ou bailli, représentant le seigneur suzerain. Le mur nord et la tour en saillie à son extrémité ouest, appartenaient aux remparts que les habitants eurent permission d'élever en 1406 et 1417, permission renouvelée en 1436 et 1449 par le roi Charles VII. Flanquée de six tours et entourée de larges fossés, l'enceinte ouvrait par une poterne et trois portes. £De l'ancien château ne subsiste plus qu'un corps de logis qui était appuyé au rempart et perpendiculaire à celui-ci. C'est un bâtiment du début du 15e siècle dont il reste la masse principale avec une tour, le pignon sur le rempart avec des restes de mâchicoulis et d'échauguette et une façade latérale. £Le bâtiment présente, au sud, une façade entièrement refaite au 19e siècle. La façade la plus intéressante et la mieux conservée est celle qui s'ouvre au nord, dans l'alignement des anciens remparts. Elle comporte une partie en pan coupé joignant le mur d'enceinte surmontée d'une rangée de corbeaux à trois quarts de rond posés en retrait. Le mur rectiligne à la suite est également surmonté d'une rangée de corbeaux, au-dessus de laquelle s'élève un pignon aigu. Cette partie centrale de la façade est percée, au rez-de-chaussée, d'une porte rectangulaire à l'encadrement profilé de deux cavets séparés par une rainure. Une tourelle en arc de cercle a été établie postérieurement, dans l'angle formé par cette façade et la tour qui la flanque à son extrémité nord. Cette tour circulaire renferme trois pièces superposées : celles du rez-de-chaussée et du deuxième étage sont couvertes d'une voûte en calotte ; celle du premier étage d'une voûte d'arêtes.

Au centre d'une vasque circulaire s'élève une colonne portant un chapiteau hexagonal de chaque face duquel jaillit un corps de fontaine. Au-dessus du chapiteau se trouve une pyramide hexagonale se terminant par une boule.

Au Moyen-Age, la rue des Boucheries était celle dans laquelle se trouvaient les boutiques des bouchers. Cette maison commerçante du 15e siècle est la seule qui ait conservé à son rez-de-chaussée un ensemble de boutiques. Le rez-de-chaussée a conservé les arcades moulurées, en anse de panier, des vieilles boutiques, avec leurs appuis primitifs. La porte de l'escalier est ogivale et son tympan est orné d'une niche avec dais et cul de lampe. Un auvent repose sur des potences. Au-dessus de ce rez-de-chaussée, la maison a plusieurs étages possédant des corbeaux et des fenêtres moulurées primitifs.

Maison de quatre étages comprenant, à l'intérieur, un escalier principal à vis qui se termine par une disposition de voûte composée de nervures saillantes partant du noyau de l'escalier et aboutissant aux angles d'un plan hexagonal. Une lierne circulaire concentrique au noyau, réunit ces nervures avec rayon la joignant au milieu du côté de l'hexagone pour former compartiment. Un petit escalier secondaire, porté sur encorbellement, part du deuxième étage pour permettre l'accès au comble. £A l'extérieur, la maison possède, au rez-de-chaussée, deux portes ogivales et les amorces d'arcades en anse de panier d'une ancienne boutique, arcades tranchées pour faire place à une devanture moderne. Les étages conservent encore des fenêtres du 15e siècle, dont la plus grande conserve l'amorce de ses meneaux. La tourelle d'escalier fait saillie sur la rue. La façade principale de cette tourelle s'ouvre au rez-de-chaussée par la porte à arc brisé et piedroits ornés de moulures prismatiques. Le linteau est également mouluré d'un cordon prismatique et surmonté d'un tympan sculpté d'un écu. Une archivolte formant larmier surmonte l'arc brisé.