Chalmazel-Jeansagnière (42920)

Construit en 1231, le château est légué en 1850 à une congrégation religieuse, la Maison des Soeurs de Saint-Joseph, qui l'utilise comme hospice et dispensaire jusqu'en 1972. Restaurations en 1850 (toiture, reconstruction de la façade est et de la tour sud-est, reconstruction des niveaux inférieurs). Le château présente l'aspect d'une massive forteresse médiévale de plan pentagonal, flanquée de tours d'angle. A l'intérieur, la salle de justice conserve une cheminée du 16e siècle. Dans la chapelle gothique voûtée d'ogives, présence de décors peints datés des 15e et 17e siècles.

Chalmazel est située dans l'ouest du territoire ligérien aux confins de celui-ci et du Puy-de-Dôme. Cette petite commune rurale fut transformée en station de sport d'hiver depuis 1953, année de l'installation de la première remontée mécanique. Mais le village, en bordure du Parc naturel régional Livradois-Forez conserve un tissu urbain ancien et un château-fort impressionnant des Marcilly-Talaru. L'église est reconstruite en 1881, à la place de l'ancienne qui fut démolie. Il s'agit d'un ouvrage réalisé par Charles-Marie Franchet (1838-1902), architecte qui travaille dans l'équipe de Pierre Bossan avant de devenir son associé entre 1869 et 1872. Pour le chantier de Chalmazel, il fait travailler l'entrepreneur lyonnais Etienne Clément. Un clocher au toit octogonal sera ajouté en 1936 par un autre maître d'œuvre mais cet ultime complément respecte la structure initiale de Franchet et son style décoratif. A l'intérieur de l'église, seize vitraux qui éclairent le bâtiment sont l'œuvre de Théodore-Gérard Hanssen (1885-1957), plasticien et maître verrier d'origine belge. Ce projet est issu de l'amitié entre l'artiste et le curé du village, Léon Noyer, née dans les tranchées de la Grande guerre. Hanssen aurait alors promis à son ami de réaliser les vitraux de l'église de sa première affectation. Hanssen est blessé en 1917. Lors de sa convalescence à Paris il se marie et s'installe dans la capitale. La promesse fut tenue tardivement, entre 1942 et 1944. La production des verres est issue des ateliers de la verrerie de Saint-Just.

La typologie de l'église s'inspire de modèles communs proposés dans les revues d'architecture. De style éclectique majoritairement néoroman, le tout est élégant mais très simple. Le plan rectangulaire est orienté nord-sud. La polychromie de l'appareil oblige le maître d'ouvrage à importer de la pierre de Volvic et du grès blanc qui complètent l'utilisation du granit local, ce dernier étant peu aisé à travailler. Ces choix de matériaux relève la composition par le contraste du grès clair lumineux avec le gris bleuté soulignant ainsi les divisions d'espaces et décorant les contours de baies. A l'intérieur, la nef, flanquée de deux collatéraux aboutit à un chœur semi-ciculaire. Le décor général, tel l'extérieur, est simple mais soigné, les intrados sont tous peints à la manière de rubans, les clés des voûtes d'arêtes sont aussi décorées de peintures dans la nef. L'iconographie des vitraux traite en parallèle de la vie de Jésus et de celle de Saint-Jean-Baptiste, les baies du collatéral évoquent leur jeunesse, employant des tons rouges et, à l'ouest, l'âge adulte et la mort avec des tons bleus. La particularité de l'orientation a été utilisée par l'artiste pour amplifier ces tons chauds ou froids en fonction du lever et du coucher du soleil et du sujet traité. La demande de protection qui émane conjointement de la municipalité et du Pays d'Art et d'histoire du Forez, portait initialement sur les vitraux (délibération en ce sens).