Lacommande (64360)

L’ancienne commanderie a été fondée par Gaston IV de Béarn, dit le Croisé, sous le nom d’Espitau deu Faget d’Aubertii (Hôpital de la hêtraie d’Aubertin). Le premier document connu est la Charte Albertine de 1128, commentée par Marca. La première mention d’un commandeur, et donc d’une commanderie, apparaît dans un document de 1208 provenant du cartulaire de Sainte-Christine-du-Somport. L'hôpital-commanderie, étape des pélerins de Compostelle vers le col du Somport, était géré par les chanoines réguliers de Saint-Augustin.L’établissement a été perturbé pendant la Réforme, mais il est redevenu prospère lors de l’arrivée des Barnabites, vers 1642, jusqu’à la Révolution (1610 est la date à laquelle le Pape et le roi octroyèrent aux Barnabites l’ensemble des possessions de Ste-Christine, côté français. Cependant, ils n’arrivèrent à Lacommande que vers 1642). Le cloître fut détruit lors de la Réforme, mais, à la Révolution, rien ne fut détruit : l’église devint propriété de la commune, l’ancien cimetière fut maintenu, tandis que l’hôpital était acheté par un particulier (Peyré dit Bergerou) qui le transforma en grange et chai.

L'église romane présente une nef construite en moellons et éclairée par six fenêtres. L'ancienne porte d'entrée de cette nef se trouve sur le pignon ouest. Elle est surmontée de trois personnages sculptés, d'un chrisme et d'autres ornements dégradés. L'entrée actuelle se fait au nord par une porte du 17e siècle, flanquée de pilastres doriques, sous un porche en appentis. Le choeur en pierre appareillée est orné à sa base de douze arcatures romanes et, au-dessus, de trois fenêtres encadrées de colonnettes et archivoltes. Les chapiteaux d'époque romane sont historiés (jongleurs jouant de l'olifant, musiciens, danseuse, sagittaires, oiseaux à tête humaine...). Au nord, une chapelle sur plan carré paraît avoir été établie pour constituer le bras d'un transept. Elle est voûtée sur croisée d'ogives. Au-dessus de cette chapelle se dresse un clocher daté de 1695. A l'est de la chapelle, sous clocher, s'ouvre une absidiole sur plan demi-octogonal, voûtée en arc de cloître et éclairée par un oculus quintilobé. Dans la sacristie subsiste un chapiteau représentant l'adoration des mages qui, destiné sans doute à la nef et resté inutilisé, a été encastré dans le mur extérieur.