Le Falgoux (15380)

Le 20 janvier 1922, une délibération du conseil municipal entérine le projet de monument d'après les plans et devis dressés par l'architecte François Lascombes de Mauriac et le sculpteur Georges Saupique de Paris. L'emplacement est alors prévu contre la façade de la grande salle de réunion entre le bureau de poste et la mairie future, élevé sur un mamelon gazonné. Il est finalement décidé de déplacer le monument contre le mur nord du bras nord du transept de l'église. Le monument aux morts est inauguré le 16 septembre 1923, une barrière d'obus aujourd'hui disparue est installée un mois plus tard et le devant du monument pavé en 1925.

"Ce monument fait apparaître, sur le fond d'un massif de granit dessiné sobrement, un poilu dans la force de l'âge, représenté en haut-relief de bronze. Sa posture s'avère relativement et suffisamment inhabituelle pour que l'on s'y attarde. En repos ou de faction, il adopte une attitude résolue mais détendue, les jambes croisées, appuyé sur le fusil dont la crosse est à terre, il porte la main gauche sur sa ceinture. En l'absence d'écrit de la part de son concepteur, nous ne pouvons nous livrer qu'à des conjectures. Auréolé d'une croix de guerre gravée dans le calcaire et rehaussée de rouge, il pourrait livrer un portrait du fidèle soldat fidèle à son poste. Une interprétation s'orientant vers une position subversive car quasi-nonchalante semble excessive car le projet a été validé en haut lieu comme il se devait alors et on a peine à imaginer la caution d'une telle déviance par les instances politiques du pays. De part et d'autre de cette stèle élevée se déploient deux panneaux étirés contenant les noms des morts de la commune couronnés de trophées de palmes et de casques Adrian. La partie sculptée du monument revient à Georges Saupique, né à Lille en 1889 et décédé en 1961 à Paris. Élève de l'École supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1906 à 1912 dans l'atelier de Coutan. Il est l'auteur d'un œuvre sculpté important qui comprend entre autres de nombreux monuments aux morts et le buste officiel de Marianne sous la IVe République. L'église de la Cité universitaire de Paris est son grand chantier, notamment l'exécution des quatre archanges du clocher. Dans l'église du Falgoux, il est l'auteur de deux statues : Jeanne d'Arc et un évêque, réalisées en 1945."