Le Monastier-sur-Gazeille (43150)

L'abbaye aurait été fondée vers 570 par Carmery, gouverneur d'Auvergne. Après l'écroulement du premier édifice, une reconstruction est entreprise de 1074 à 1086. Achèvement de la construction des voûtes de de la grande nef de 1505 à 1520. L'abbaye fut chef d'ordre jusqu'en 1671, tomba en commende en 1690, puis fut rattachée à Cluny au 18e siècle. En 1700, décision est prise de reconstruire le cloître dont les causes de la destruction restent à établir. De l'ancien monastère fondé à l'époque romane ne subsistent que l'église et le bâtiment de l'ancien couvent datant du début du 18e siècle. Ce bâtiment présente une architecture caractéristique de celle de la région à cette époque. Au rez-de-chaussée se trouve un grand portique qui pouvait être l'amorce d'un cloître dans le cas où la construction se serait poursuivie en retour d'équerre. La façade principale est d'architecture classique ; les autres sont en simples moëllons rejointoyés. A l'intérieur, le grand escalier a été défiguré par une construction. Au premier étage existe encore le grand couloir qui donnait accès aux cellules, avec les portes anciennes à chambranles moulurés. Dans son ensemble, le bâtiment présente un intérieur voûté.

Au 14e siècle, les abbés du Monastier durent assurer leur sécurité en faisant construire le château dont les vestiges ne représentent que la base d'un édifice à l'origine plus élevé, et dénaturé par des percements. Cette décision suivit le siège du Monastier ravagé par les routiers en 1361. Le château subsista sans modifications apparentes jusqu'au milieu du 16e siècle. La porte de la tourelle d'escalier allie gothique et Renaissance. Vers 1550, des modifications furent apportées à la tour d'entrée, dans les salles du rez-de-chaussée, et les fenêtres avec leur encadrement mouluré sur colonnettes prismatiques qui transformèrent la forteresse féodale en une habitation plus confortable. A l'intérieur, une cheminée et deux salles voûtées d'ogives sont les seuls vestiges intéressants. Les tours furent arasées entre 1782 et 1786 pour éviter de les réparer. Au 19e siècle, le premier étage fut transformé en classes et logement d'instituteur.

Vers 680, Calminius, gouverneur d'Auvergne, bâtit un oratoire dédié à Saint-Pierre sur sa propriété du Villard, certainement à l'emplacement de l'actuel Monastier, au nord de l'église. Cet oratoire, ruiné et trop petit, est abandonné. Vulfade, abbé du Monastier de 950 à 982, entreprend une nouvelle construction au sud de l'oratoire. L'édifice, construit sur de mauvaises fondations, est reconstruit à partir de 1086 et s'achève dans la première moitié du 12e siècle. Fin 15e - début 16e siècle, réfection des voûtes de l'église, construction de la grande tour des cloches, de l'escalier devant l'église et du jubé. La règle primitivement suivie dans le monastère est celle de Saint-Honorat, remplacée ensuite par celle de Saint-Benoît. Le cloître est rebâti vers le milieu du 18e siècle. Quelques restaurations à la fin du 19e siècle. L'église était auparavant dédiée à saint Chaffre.

Eglise romane incendiée en 1362 et reconstruite au 15e siècle, la façade d'origine subsistant. La partie occidentale est restée romane, ou d'esprit roman, avec son clocher peigne. L'édifice se compose d'une travée romane en berceau brisé accompagnant la façade, et trois travées gothiques, la dernière accompagnée de deux chapelles latérales formant transept, elle-même formant choeur. A l'intérieur, voûtement gothique. L'église a survécu aux guerres de Cent ans et de Religion. Peu d'éléments de décor intérieur, hormis des chapiteaux figurés et à feuillages à la naissance des ogives de la chapelle sud et du croisillon nord. Cet édifice représente l'une des rares églises gothiques du Velay.

Ce viaduc, construit de 1921 à 1925 sur la ligne dite Transcévenole par l'ingénieur Paul Séjourné, marque l'apogée du système de construction des ponts de pierre. Le viaduc se compose de huit arches et 25 mètres, en plein cintre à intrados conoïdale. L'ouvrage forme une courbe de 326 mètres, sans contreforts, ni piles de culées, ni chaînages. Grâce à l'emploi du mortier de ciment, les piles sont très fines. La ligne n'étant plus rentable depuis longtemps, le viaduc resta inachevé. A partir de 1958, les ouvrages déjà réalisés furent vendus par lots séparés.