Logonna-Daoulas (29460)

Le château est bâti sur une ancienne motte féodale. Le manoir primitif était protégé par une enceinte trapézoïdale cernée de douves, avec une face sur la mer et un talus maçonné le long de l'estuaire. Le manoir primitif a sans doute été construite dans les années 1545, restauré au début du 17e siècle et vers 1648. Dès 1710, les Rosmorduc délaissent le château familial pour établir leur résidence principale au château de Kerazan. Le manoir devient résidence campagnarde réservée à la chasse et perd son corps de logis principal. Saisi comme bien national à la Révolution, il est transformé en ferme. Dans les années 1900, importante campagne de restauration et de reconstruction menée par l'architecte Henri Mellet. Ce dernier reconstruit un ensemble manorial sur cour fermée et transforme l'ancienne aile de communs sud en corps de logis principal, lui joignant une courte aile en retour préexistante à l'est et en disposant un corps de communs lui faisant face au nord. La distribution et les décors intérieurs sont repris par l'architecte, en remployant des éléments anciens. Les tentures d'origine sont conservées.

Croix située sur l'ancien chemin vicinal reliant Logonna-Daoulas et L'Hôpital-Camfrout, près du hameau de Rungléo. Elle se compose d'un monolithe dressé de forme trapézoïdale à quatre faces, au sommet duquel est insérée une croix de section quadrangulaire, l'ensemble étant posé sur un bloc arrondi de granite formant socle. L'élément principal, haut de 2,20, correspond probablement au remploi d'un ancien monolithe (menhir, stèle de l'Âge du Fer, borne militaire), retaillé et christianisé.

Sa face antérieure est sculptée de bas-reliefs représentant les douze apôtres disposés dans des niches, dominés par la figure du Christ bénissant tenant un globe dans la main gauche. La liste et l'emplacement des apôtres serait, selon Castel, à mettre en relation avec le canon romain du rite tridenti défini par le pape Pie V en 1570, ce qui suggère une mise en oeuvre de cette croix dans le dernier quart du 16e siècle. Cette iconographie entretient également une parenté avec celle de plusieurs hautes-croix irlandaises datant des 9e et 10e siècles. Bien que menhirs et stèles christianisées soient fréquents en Bretagne, il semble qu'aucune croix comparable n'ai été identifiée dans notre région.

Le plan comporte une nef de deux travées, dont les arcades en tiers-point reposent en pénétration sur des piles cylindriques ; un transept dont chaque bras se trouve partagé en deux par une arcade perpendiculaire à l'axe de la nef ; un choeur dépassant à peine le transept et terminé par un chevet à trois pans, trois pignons et trois lanternons. Les fenêtres sont ornées de réseaux flamboyants. Le porche porte le millesime de 1618. Le clocher, daté de 1667 à sa partie supérieure, est à deux étages ajourés. Longue flèche à crochets.