Marat (63480)

La plus ancienne mention du fief remonte au 14e siècle. Il s'agit d'une petite forteresse de masse quadrangulaire flanquée de tours circulaires, résultant de trois campagnes de travaux menées du 14e au 17e siècle (corps de logis sud et tour d'escalier : 14e siècle ; corps de logis nord-ouest : 15e siècle ; corps de logis nord : 17e siècle). Les fenêtres des élévations ouest et sud sont des remaniements ou des percements datables du 16e siècle. L'intérieur a conservé quelques traces des différentes occupations : cheminées monumentales, boiseries, tympan peint du 17e siècle, escalier en vis. Ses dépendances comprennent des parties agricoles, des logements de domestique, un lavoir, une grange-étable, des séchoirs. Ce château est un exemple d'architecture vernaculaire du Livradois.

Cette tour est un exemple intéressant des nombreux ouvrages fortifiés qui témoignent du passé régional. Bertrand de la Tour, seigneur d'Olliergues, donne permission à Pierre de la Tour de fortifier son château en 1429. C'est probablement à la suite de cette autorisation que fut construite ou profondément remaniée la tour dont le couronnement n'est pas antérieur à la fin du 15e siècle. L'ouvrage se présente comme un donjon circulaire, isolé et indépendant, procédant de la tradition romane. La disposition des ouvertures extérieures permet de penser que cette construction possède trois étages au-dessus d'un rez-de-chaussée surélevé. Les ouvertures les plus basses étaient défendues par des grilles. Trois fentes étroites chanfreinées s'ouvrant à des hauteurs différentes devaient probablement éclairer l'escalier accédant aux étages et au couronnement. Le crénelage qui devait primitivement couronner la tour, a été démoli. Une rangée de mâchicoulis, dont les linteaux sont ornés d'une accolade, subsite intacte.

Cet édifice, reconstruit de 1899 à 1902, conserve un clocher-porche du 15e siècle exemplaire de cette région du Livradois : tour carrée, massive, épaulée par d'énormes contreforts angulaires à ressauts larmiers et chaperon en bâtière. Le portail à voussures et ébrasements garnis de niches (culots en coquilles servant de support autrefois pour des statues) est amorti par un gâble en accolade et des pinacles ornés de choux frisés. L'église primitive se composait, outre le clocher, d'un collatéral nord, d'une nef à deux chapelles latérales au sud, d'un choeur carré ouvrant sur une abside polygonale. £L'agrandissement de Barthélémy Sauzet reprend les modèles traditionnels de la région : piliers, chapiteaux, voûtes et remplages des baies. L'ensemble des fenêtres sont garnies de vitraux signés Francis Grand et Baratte.