Montceau-les-Mines (71300)

Le dispensaire, bâti par la Société des mines de Blanzy était voué à la lutte contre la tuberculose. Bien que modeste dans ses dimensions et son programme, l'immeuble offre des façades animées par des avant-corps couverts de pans brisés, des motifs décoratifs variés et l'utilisation de terres cuites témoignant du style régionaliste en vogue dans cette première moitié du 20ème siècle.£

Edifiée en 1908 grâce à une souscription publique, la maison illustre, dans un style monumental, la puissance de cet organisme de défense des droits des mineurs. La pièce principale, utilisée comme salle des fêtes, occupe le centre du bâtiment et des espaces de réunions complètent la disposition intérieure de l'immeuble. La cage d'escalier offre un bas-relief qui puise son inspiration dans l'activité des mineurs: lampe, pioche et casques entrelacés de guirlandes de fleurs.

Dès le 9 juillet 1916, le conseil municipal de Montceau-les-Mines décide de l'érection d'un monument aux morts à la fin de la guerre. Le 17 novembre 1918, une commission est créé. Il semble que ce soit M. Peyerhimoff, administrateur parisien de la Société des Mines de Blanzy, qui entre en contact avec Bourdelle. Dès le 19 mai 1919, il se fait envoyer par le chef des approvisionnements de la Société des Mines : un pic à une pointe, un pic à deux pointes, une massette, une hache, une scie, une barre à mine, un marteau-perforateur et son fleuret ; puis le 25 mai : 2 calottes de mineur, une veste de velours, un gilet, un pantalon, et deux chapeaux de cuir bouilli (conservés dans les réserves du musée Bourdelle à Paris). Le sculpteur souhaita donc très tôt associer la vie des mineurs à la silhouette du monument aux morts. La commande fut compliquée, la maquette étant critiquée localement, Bourdelle stoppe alors le projet pendant près de 5 ans. La taille prend du temps et le monument est achevé quelques jours à peine avant le décès du sculpteur le 1er octobre 1929. C'est sa veuve qui s'occupe de la livraison et le monument peut être inauguré le 12 octobre 1930.

La lampe de mineur domine la composition. La présence de cet objet découle d'un événement survenu lors de la visite de Bourdelle à Montceau-les-Mines : « Quand il vint à Montceau pour la première fois, Bourdelle descendit dans la mine. Il s'intéressa profondément au travail des mineurs. A un moment, la lampe de mineur qui l'accompagnait s'éteignit. Mais aussitôt après, sans l'intervention d'aucune allumette, elle se ralluma d'elle même. Bourdelle fut frappé de ce fait. Il vit dans cette lampe, non seulement la protectrice du travail des mineurs, mais le symbole des morts pour la patrie, éternellement renaissant dans notre souvenir »1. Les 4 reliefs qui ornent chacune des faces s'inspirent de la vie des mineurs : 3 mineurs travaillent dans la mine ; le départ du mineur pour le front ; le travail des femmes à la mine ; les soldats dans la tranchée. Dans la partie basse, des médaillons représentent des outils de la mine. On retrouve dans le monument de Montceau-les-Mines, la volonté d'ordre et de sobriété dont Bourdelle avait trouvé le secret dans la sculpture archaïque grecque et dans l'art roman. Une simplification des masses, des lignes et du modelé, qui intègre les figures au cadre pour lequel elles sont destinées.

Le lavoir des Chavannes est construit à partir de 1923 pour les Houillères de Blanzy, sur les plans des ingénieurs du cabinet Considère, Pelnard-Caquot et Cie. Composé de 8 lignes de traitement entrées en service entre 1927 et 1930, le lavoir est alors l'une des plus puissantes usines de traitement de produit minéral en Europe, avec une capacité de 1000 tonnes/heure. Les lignes de traitement, rééquipées entièrement entre 1947 et 1955, et réduites à 7, ont été automatisées de 1989 à 1994. Ce lavoir se situe au coeur d'un réseau ferré électrifié à écartement normal créé en 1927 et permettant l'approvisionnement en charbon brut depuis les divers puits d'extraction et l'expédition du charbon traité via le réseau PLM (puis SNCF). Ce réseau privé électrifié - encore partiellement en service en 2000 - est le seul de ce type encore conservé en France. Ce système d'expédition est doublé d'un port ferroviaire et fluvial. Ce lavoir à charbon, arrêté depuis novembre 1999, est un ensemble homogène, complet, certainement unique en Europe. Le lavoir se compose d'une structure porteuse en béton armé enveloppée d'une structure à pans de fer et remplissage de briques ; l'ensemble est couvert de sheds, sauf les travées centrales surélevées vers 1950. La sous-station est à pans de fer, remplissage de briques et couverte de sheds. Les bureaux et douches (1931) sont en moellons de calcaire enduit et incluent la toute dernière "salle des pendus" du bassin minier.