Montfort-sur-Meu (35160)

Seul vestige du château construit au 14e siècle, la tour est une construction massive composée d'un sous-sol, d'un rez-de-chaussée et de trois étages. Construit au 11e siècle, le château avait été reconstruit de 1376 à 1389, après sa reprise aux Anglais par le duc Raoul VIII de Bretagne. Les murs de l'enceinte furent refaits de 1440 à 1480. Les deux salles basses de la tour donjon sont sur plan circulaire ; celles des étages sont octogonales. Le dernier étage, en retrait par rapport aux autres, domine une couronne de mâchicoulis à quatre ressauts qui soutenait autrefois un chemin de ronde. Le donjon est accosté de deux tourelles, dont l'une, carrée, renfermait les latrines, et l'autre, polygonale, contient l'escalier. Le château fut en partie détruit en 1627 par ordre de Richelieu.

L'église est édifiée dans la seconde moitié du 19ème siècle. Une première campagne de travaux est entreprise de 1848 à 1851 et l'église est achevée en 1885-1886. Les deux campagnes de construction sont aisément perceptibles. La première se distingue par sa sobriété et son classicisme tandis que la deuxième, qui concerne le massif antérieur, affiche un caractère plus ostentatoire au style italianisant. Le décor intérieur, conçu par l'architecte Langlois, est d'esprit néo-classique. Un motif décoratif figurant des personnages bibliques subsiste sur le couvrement du choeur, vestige d'un décor jadis beaucoup plus important qui ornait la quasi totalité des intérieurs.

L'abbaye fut fondée en 1152 par Guillaume 1er de Montfort pour des chanoines réguliers de l'ordre de Saint-Augustin. La première église fut consacrée en 1156. Il n'en subsiste que peu de vestiges : quelques pans de murs et des traces d'ouvertures. L'abbaye fut en effet reconstruite au cours du 14e siècle, époque d'opulence. L'église fut alors agrandie, selon le plan qu'elle conserve actuellement. De cette époque date le portail ouest, avec ses fines colonnettes surmontées de chapiteaux ornés de feuillages. Le monastère connut une deuxième grande campagne de travaux au 17e siècle : un nouveau cloître fut alors reconstruit au nord de l'église ; inachevé, il ne compte que deux corps de bâtiments disposés en équerre. Les bâtiments conventuels du 14e siècle, abandonnés, disparurent rapidement. Vendue comme bien national à la Révolution, l'abbaye fut rachetée en 1816 par une ancienne Ursuline qui y fonda une communauté indépendante. De nouveaux bâtiments furent construits, notamment une chapelle, et l'église fut divisée et plafonnée pour être redistribuée en salles, dortoir, etc. A nouveau abandonnée après l'expulsion des soeurs en 1910, l'abbaye fut rachetée par les Montfortains en 1922 et transformée en séminaire. Le volume de l'église fut alors rétabli, et de nouvelles baies percées. La dernière mésaventure connue par l'édifice date de 1976, quand un incendie détruisit la couverture et la partie supérieure des murs de l'église, ainsi que la toiture et l'intérieur des bâtiments conventuels du 17e siècle.